samedi 11 juillet 2009

Le gang des barbares: le sens des mots

Ses complices du "gang des barbares" ont eux écopé de peines allant de 6 mois avec sursis à 18 ans de réclusion.

Comme souvent dans un procès aussi sensible, les parties civiles jugent la sanction trop légère - du moins pour les complices. Le temps de s'arrêter quelques secondes sur les nombreuses déclarations de la défense avant la délibération du jury.

Celle-ci a dépeint les complices comme de "petits voyous" qui se sont laissés embarquer et influencer par un véritable barbares.

"Petit voyou"...je ne sais pas vous, mais moi, c'est le genre de qualificatif que j'use pour parler d'un voleur à la tire, d'un pickpocket ou encore, parfois affectueusement d'un jeune chenapan que l'on trouve trop mignon pour réprimer.

Je ne sais que trop bien que le métier d'avocat est aussi de défendre les intérêts des accusés et je me battrais jusqu'au bout pour m'assurer que ce droit existe toujours, dussè-je le faire.

Non, ce qui me choque ici, c'est le choix des mots. Mesurons les mots. "Petit voyou" pour un complice d'actes de barbarie et d'homicide, même de petite envergure, c'est un camouflet envoyé à la face des familles des victimes.

Non, ces complices ne peuvent en aucun cas être des "petits voyous". Des jeunes délinquants, des esprits faibles sous influence, pourquoi pas. "Petit voyou", non.

Parce que nombreuses et concertées, ces déclarations étaient mesurées et calculées.
Je ne m'étonne cependant plus du sens perdu des mots dans cette société de l'outrance et de la surenchère. C'est fort dommageable car vider les mots de leur signification, c'est lever les remparts contre l'excès.

4 commentaires:

  1. Pas mieux. Tu as tout à fait raison.

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  2. Si seulement ma goutte d'eau pouvait compter dans cet océan humain...

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  3. Oui, tout langage fait l'objet d'un combat idéologique et dévaluer le sens de certains mots pour en valoriser d'autres de manière indue n'est jamais innocent. Je me suis d'aulleurs souvent demandée si cela était plus évident pour un étranger ou un expatrié, is it, indeed ?

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  4. Christine,
    Personnellement, j'ai toujours nourri une affection particulière pour les langues et ma formation confirmée par ma profession de juriste n'en a que renforcé l'appétence pour le mot juste. Il est vrai que d'avoir baigné dans une double culture depuis ma naissance a certainement contribué à faire germer cela.

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