mercredi 27 janvier 2010

Comment doit être un enseignant? La chaîne

Doublement tagué par mes copains blogueurs Mathieu et Disparitus, je ne puis plus attendre.
A ceux de mes lecteurs qui ne seraient pas encore familiers avec le principe du "tag", il ne s'agit nullement de se prendre virtuellement une bombe de peinture par un jeune créatif en manque de reconnaissance, mais simplement d'interpeler un ou plusieurs confrères blogueurs les invitant à s'exprimer sur un thème désigné ou à répondre à une série de questions, tout en invitant d'autres à le faire, ce qui crée une chaîne.

Vous pourrez remarquer que je n'en suis pas à me première étant de nature plutôt courtoise, je réponds aisément aux invitations...si tant est que le sujet m'inspire.

En l'occurrence, contrairement à ce que pense le Privilégié, la question de l'Education m'est chère.
Pas uniquement parce que je suis père de famille, j'étais déjà intéressé par la question bien avant cela. En tant que fils d'immigrés, l'Ecole de la République a toujours symbolisé à mes yeux, le vecteur de l'égalité, celle qui permet de compenser le déficit dû à un lieu de naissance, un environnement socio-culturel peu favorables.

Depuis plusieurs années, je rage de constater que l'Ecole de la République est en panne. Les gouvernements successifs de gauche ou de droite se sont enfermés dans une hypocrisie sans fin, prisonniers d'idéologies improductives, souhaitant ceci ou cela pour l'Education Nationale mais préférant bien évidemment mettre leur propre progéniture dans des formations élitistes.

Aujourd'hui, le népotisme bat son plein. Pour décrocher un poste envié, un entretien ou autre, le CV ne fait plus illusion. Il vaut mieux avoir un carnet d'adresses bien garni.

Dès lors, dans ce contexte, je suis invité à définir:

A. Un "bon prof" en 5 mots

Inspiré: il est vrai qu'il est plus difficile de se sentir intéressé par une matière lorsque l'enseignant lui-même a l'air de s'ennuyer ferme.

Exigeant: avec lui-même comme à l'égard de ses élèves. Ce n'est pas rendre service que de négocier un niveau de connaissances.

Pédagogue: savoir, c'est bien faire savoir, c'est encore mieux.

Courageux: ne pas se laisser facilement abattre par l'adversité car de l'adversité, il y en a.

Attentif: un bon prof est une prof qui s'intéresse réellement au sort de ses élèves, au-delà de sa seule matière, au-delà de sa seule année.

B. Ce que les profs devraient apprendre

Un enseignant doit se perfectionner tout le long de sa carrière:
  • dans la matière qu'il enseigne
  • en matière de techniques de pédagogie
  • en matière de techniques de relations humaines (relations avec les parents d'élèves, développement personnel, maintien de la discipline, approche psychologique de l'élève...)
C. Pour faire un prof... ce qui s'apprend, ce qui ne s'apprend pas

L'expérience contribue nécessairement à l'amélioration et au développement des qualités professionnelles à l'instar de toutes professions... un enseignant est rarement parfaitement opérationnel dès son premier jour de travail.

D. Taggez 3 personnes

Le Faucon
, Luciolebrune, et Mirabelle, si le coeur vous en dit !

lundi 25 janvier 2010

L'ORTF se porte bien

Peut-être avez-vous manqué le billet dans lequel je félicitais Vincent Peillon pour le lapin de dernière minuté posé à Arlette Chabot. (Billet qui a fait sauter mon audience en raison de l'article de l'Express.fr qui m'a cité entre autres blogueurs).

Comme je l'avais indiqué, "sur une chaîne autrement plus professionnelle et indépendante, voire dans un autre contexte, nul doute que je me serais insurgé d'un tel comportement."
Je ne porte pas Arlette Chabot dans mon coeur, il suffit de cliquer sur le tag Arlette Chabot pour en comprendre les raisons.

Pour autant, je ne crois pas que la méthode de Vincent Peillon, désormais soutenu par un PS peu inspiré, soit désormais la bonne. Bousculer les convenances du journalisme horizontal, empêcher le déroulement d'un débat biaisé et non libre, j'applaudis...mais le but reste d'envoyer deux messages à la France:
  1. Le débat sur l'Identité Nationale est inacceptable car il porte non pas sur la nature de la cohésion en tant que Nation mais sur ce qui fait que l'on a droit ou non de se revendiquer français, réveillant quelques inspirations nauséabondes.
  2. La presse télévisée ne peut guère plus être qualifiée de journaliste car à l'image d'une presse mal en point, l'information libre et indépendante a cédé sa place à la propagande et la communication gouvernementale.
Réclamer à corps et à cri la démission de quelques-uns est contre-productive car elle personnalise le débat lorsque le problème est lui bel et bien structurel. C'est ce que François Bayrou s'évertue à dénoncer depuis plusieurs années et qu'il a parfaitement repris dans Abus de Pouvoir.

Le journalisme horizontal n'est que la conséquence d'un système dans lequel les médias sont sous l'influence directe d'un groupuscule de pouvoir politico-financier. En grande majorité, ces médias sont détenus par quelques groupes de sociétés en étroite relation avec l'Etat soit parce qu'à leur tête siège un intime du Président de la République, soit parce qu'ils sont les plus gros fournisseurs de l'Etat.
Dans un système aussi concentrique que le nôtre, bien mal inspiré serait ce grand groupe qui n'irait pas dans le sens du poil de la présidence de l'Etat lorsque de cette même présidence dépend l'attribution de contrats publics extrêmement juteux.
Il n'est donc pas anodin que Nicolas Sarkozy décide de s'exprimer sur TF1 ce soir devant les représentants de la quintessence du journalisme horizontal, journalisme qui s'exprime à la perfection sur une chaîne populiste mais orientée détenue par le meilleur ami de Nicolas Sarkozy. Attendez-vous à ce que la soupe lui soit servie...

Le cas de France Télévisions est peut-être plus évident encore.
La collusion entre pouvoir et média sur une chaîne publique est une suspicion qui pèse déjà lourd sans qu'il ne soit besoin d'y ajouter des raisons objectives supplémentaires...or, comment espérer que la ligne éditoriale soit parfaitement indépendante lorsque le Président de France Télévisions est nommé indirectement par le Chef de l'Etat? Nul besoin d'ordres, d'instructions, la "main invisible" fera son office et la peur de perdre son poste fera le reste.
(NDLR: Le CSA est désigné par la majorité en place, elle-même sous tutelle du Président).

Bref, nul besoin de réclamer une démission ou deux, ce qu'il faut, c'est changer le système...mais pour cela encore faut-il faire en sorte que les amendements déposés en ce sens soient adoptés...
Amendements qui n'ont pas recueilli de soutien véritable de la part du PS...

N'oubliez pas, "Il n'y a pas de liberté, sans liberté d'informer".
Sans liberté d’informer, il n'est point de démocratie.

Peut-on encore se considérer médiatiquement comme une démocratie?

...

mardi 19 janvier 2010

Europe-Ecologie: la Grande Illusion

Comment un mouvement constitué à l'occasion des élections européennes, est-il devenu aux yeux de nos chers et tendres médias, une force politique incontournable présentée tantôt comme la nouvelle force de gauche, tantôt comme le renouveau de la politique?

Plusieurs copains blogueurs ont répondu à l'invitation du mouvement pour le lancement de la campagne pour les élections régionales, ce samedi 16 janvier à Montreuil: l'occasion pour tous de découvrir les reportages brillamment réalisés par notre talentueuse blogosphère politique.

Néanmoins, je ne puis m'empêcher de réfléchir à ce qui nous a amené aujourd'hui à considérer un mouvement constitué par opportunité électorale, qui n'avait pas vocation à se constituer à l'échelle nationale, et dont on n'évalue que très mal l'idéologie centrale, comme aujourd'hui le messie de l'opposition politique?

Rappelons le score tout à fait isolé du mouvement écologiste aux élections européennes, et le fait que la grande partie de l'électorat flottant s'étant exprimé en leur faveur était bien incapable de ne citer qu'une ligne de leur programme.

L'image, toujours l'image.

Aujourd'hui encore, l'absence de fond commun est criante. Parfois, on s'accorde sur la proximité évidente du mouvement écologiste avec l'idéologie démocrate, d'autres sur la collusion entre les antilibéraux et altermondialistes, tendance extrême-gauche. Pour le moment, Europe-Ecologie se contente de faire du name dropping, c'est-à-dire de baser son action politique sur des personnages, plutôt que sur la communication du programme et de leurs idées phares.

Entre Philippe Meirieu, le grand défenseur de l'école poubelle que nous connaissons, José Bové, l'atlermondialiste, pourfendeur du libéralisme, Eva Joly, proche des idées démocrates, Dominique Voynet, issue de l'écologie classique de gauche, Augustin Legrand, plutôt tendance extrême-gauche, le casting a tout l'air de se fonder sur les déçus des partis traditionnels, à l'image des 16% réunis lors des élections européennes.

Sauf qu'on ne bâtit pas un parti sur la simple base d'une déception commune car tout le monde n'en tire pas les mêmes conclusions. On pourrait faire l'analogie avec le Mouvement Démocrate qui avait réuni à l'origine les électeurs désabusés par le PS et l'UMP...sauf que:
1. François Bayrou et son programme présidentiel de 2007 ont précédé la création du Mouvement Démocrate
2. Il existait donc une base idéologique sur laquelle les électeurs se sont retrouvés outre la simple déception

Aujourd'hui, de toute évidence, Europe-Ecologie a remplacé le Mouvement Démocrate en tant que trublion du paysage politique français, mais toute la question est de savoir ce que ce mouvement compte faire de cela.

Les Démocrates peuvent s'inquiéter de l'essor opportuniste de ce mouvement car si le MoDem portait l'espoir de l'émergence d'une véritable alternative politique qui rassemblerait tous les démocrates de France, Europe-Ecologie n'a pas encore montré patte blanche à cet égard.
Il est possible qu'émerge une déclinaison des Verts dans le positionnement idéologique, ce qui ne serait qu'une répétition du schéma classique politique avec une coloration écologique, la cacophonie en moins, le leadership à gauche glissant des mains du PS vers ce mouvement.
Il est tout aussi possible qu'Europe-Ecologie soit porteuse de l'espoir démocrate, ce qui provoquerait irrémédiablement une défection sur la gauche et une adhésion au centre, le MoDem se verrait ainsi absorbé de facto dans ce grand rassemblement.

Pour le moment, bien que certains jureraient qu'il en est autrement, Europe-Ecologie ne réunit sur son nom que des déçus dont la typologie reste très hétéroclite.

Les électeurs ont voté pour un espoir informe, celle d'une alternative dont on ne mesure pas la portée ni le sens. Ils y ont vu une image, une illusion.

Mais quelle réalité se cachera derrière l'illusion? Là est la question.

Pourvu que ce ne soit pas la gueule de bois, pourvu que le rassemblement démocrate ait lieu.

lundi 18 janvier 2010

La gauche des défavorisés: et le reste alors?

Je rebondis sur le billet du sieur Nicolas, en provenance du Kremlin-Bicêtre et réagis à ce qui est une antienne de la gauche traditionnelle française, repris en choeur par nos amis de la chorale syndicale quelque peu muette ces temps-ci: l'augmentation des minima sociaux.

Martelée, assenée, réaffirmée à chaque rentrée politique, le message s'est quelque peu fondu dans le paysage des idées et revendications. La gauche est à cet égard à l'image de nos chères organisations syndicales: discréditée.

L'une des raisons à mon sens vient de ce que cette gauche politico-syndicale s'est longtemps attachée à défendre les plus démunis, non pas qu'il s'agisse d'un tort en soi, mais cette tendance à en faire une marotte, un symbole, une appropriation a en fait altéré le message qu'il convenait de diffuser.

La France n'est pas constituée que des catégories les moins favorisées, encore moins par ceux qui perçoivent les minima sociaux bien qu'il est une tragédie que l'on ne puisse nier, leur proportion augmente d'année en année.

Or, étrangement, le message de cette gauche s'est concentré sur cette frange de la France la moins favorisée: tentant peut-être d'acheter notre bonne conscience collective ou véritablement inquiète de leur sort? Laissons-leur le bénéfice du doute.

Parallèlement, une grande partie des Français, celle de la classe moyenne, s'est appauvrie.
Glissement des revenus du travail vers le capital, chômage structurel agissant comme un ajusteur des niveaux de salaires, flambée de l'immobilier, le passage à l'Euro venant comme un coup de lame supplémentaire éventrant un porte-monnaie déjà particulièrement atteint, etc.

Or, qui n'a entendu cet argument seriné ça et là, en réponse à ces Français de classe moyenne se plaignant de la situation:
"Il n'y a pas de quoi se plaindre"
"Il y a pire ailleurs"
"Il y en a qui n'arrivent même pas à combler les fins de mois."
...comme si un combat était exclusif de l'autre. Ces réponses démagogiques sonnent encore comme une répétition de la gauche du "monopole du coeur", décrétant les combats qu'il convient de mener ou non. Or, cette classe moyenne a été oubliée par la gauche.

La crise de représentativité des syndicats et de la gauche traditionnelle est à mon sens liée à cette défection au centre (comme si l'idéologie était conditionnée par le niveau de son compte en banque) et n'a pas su aborder les mutations sociologiques depuis la tertiarisation de l'économie.

Outre cet aspect, d'un point de vue économique, l'augmentation des minima sociaux n'est qu'une réponse conjoncturelle à un problème structurel : en d'autres termes, une tentative de colmater une brèche lorsque le pont est en train de s'effondrer.

A l'image du SMIC dont cette gauche n'a eu de cesse de réclamer à corps et à cri son augmentation, la question qui se pose est: pourquoi avoir abandonné le reste des Français? Pourquoi le combat pour le SMIC et les minima sociaux a-t-il toujours eu pour conséquence de délaisser les autres salariés? Et la France des petits employeurs, doit-elle être ignorée?

Augmenter les minima sociaux ? oui bien sûr si cela s'accompagne d'une nécessaire réflexion globale sur notre système économique.
Augmenter le SMIC ? Non sauf à avoir pour effet de tasser un peu plus la masse salariale dans son ensemble en créant de fortes disparités en faveur de quelques-uns et de tuer les petites entreprises.
Obtenir une répartition plus juste des richesses produites par l'entreprise: certainement.

Il n'y a pas de petits combats car s'il est inacceptable qu'il y ait de plus en plus de salariés pauvres, de SDF ou de foyers en état de surendettement, on ne peut oublier qu'à force de délaisser la classe moyenne, celle-ci finit inlassablement par alimenter la catégorie des plus défavorisés.

Pendant ce temps-là, les disparités augmentent en faveur de ceux qui possèdent déjà tout.
Ce n'est pas en continuant à alimenter un système en maintenant à flot les plus démunis que l'on combat le système. Il y a bien sûr l'urgence mais celle-ci ne doit pas faire oublier le long-terme et la nécessaire réforme de notre économie.

La gauche traditionnelle française sait-elle le faire? J'en doute malheureusement.

vendredi 15 janvier 2010

Vincent Peillon: Chabot bas !

N'étant pas en France, j'apprends par la presse en ligne que Vincent Peillon a crée l'événement hier soir sur France2 en ne se présentant pas à l'émission A Vous de Juger, présentée par l'inénarrable Arlette Chabot.

La blogosphère réagit, certains approuvent, d'autres récusent.

Personnnellement, je suis de ceux qui estiment que de participer à un débat sur l'Identité Nationale et permettre que celui-ci se tienne est déjà sujet à créer une stigmatisation inintéressante et faire le jeu de l'UMP. Spontanément, en ardent défenseur de la liberté d'expression, j'opinerais volontiers pour qu'un débat se tint. Encore faut-il que les conditionsdu débat ne soient pas biaisées.

Tout d'abord, eu égard au thème lui-même, la question de l'identité nationale est fort réductrice et enferme le débat sur la question de l'existe d'une identité alors que l'on devrait s'interroger sur ce qui permet la cohésion nationale avant tout.
Cette cohésion ne dépend pas uniquement d'une question d'identité mais notamment de ce qui fait le lien entre les membres d'une même communauté. Le respect de son prochain, des lois de la République, les valeurs communes, etc.

Ensuite, opposer un représentant du PS à l'actuel Ministre de l'Immigration et au porte-parole du Front National, Marine Le Pen, est une méthode que l'on commence à connaître de la part d'Arlette Chabot qui consiste à tenter de faire de la politique-spectacle en créant les conditions d'un débat houleux. Il en eut été autrement si l'ensemble du panel politique avait été présent, à côté d'experts, de psychosociologues, de philosophes (des vrais hein pas des ersatz télévisuels comme Finkielkraut ou BHL) sous une forme de table ronde, sans mettre en avant une opposition bilatérale artificielle. Ce n'est certes pas télégénique mais que voulez-vous, lorsque l'on aborde de tels débats, le format télévisuel classique n'est peut-être pas le mieux adapté.

Vincent Peillon a par ailleurs déclaré:
"Je crois que, si on n'attire pas fortement l'attention sur les choses, les choses ne se font pas. Si j'avais annoncé plus tôt ma décision que j'avais prise depuis longtemps, alors on aurait peut-être trouvé un remplaçant, il y en a toujours un pour venir à la télévision, et on aurait refait l'émission autrement, a aussi expliqué M. Peillon sur RMC. Donc je pense qu'il fallait procéder comme ça, et je n'y ai pas réfléchi seul, il y a des moments où il faut trouver des moyens de se faire entendre et des moyens d'entrer en résistance, je pense qu'on en est là."
Ainsi, c'est sciemment que le représentant des socialistes a donc fait faux-bond au dernier moment. J'y vois pour ma part la volonté de bousculer les convenances médiatiques schlérosées tout en faisant parler de soi. De toutes évidences, c'est chose réussie.

Sur une chaîne autrement plus professionnelle et indépendante, voire dans un autre contexte, nul doute que je me serais insurgé d'un tel comportement.
Ici, en fait de méthode de voyous, j'aurais tendance à parler de résistance.

PS: Notez que je travaille mes titres, du moins je m'y essaie.

mardi 12 janvier 2010

Je ne crois pas au divorce

Une affirmation qui ne s'inscrit pas dans l'ère du temps, j'en conviens aisément.

Certains ne manqueront pas de m'accuser de fidélité aveugle au dogme chrétien, mais entendons-nous bien, il n'est nulle question pour moi de m'adapter au dogme mais il s'avère qu'il me correspond pleinement.

Lorsqu'est abordée la question du mariage dans les discussions entre amis, je sais que mon intervention va irrémédiablement provoquer de grands yeux écarquillés chez mes interlocuteurs. Que voulez-vous, je ne crois pas au divorce.

Mes plus fieffés contradicteurs comme offensés par mon opinion personnelle se ruent généralement sur un argument quelque peu trivial, persuadés d'avoir découvert le moyen de mettre à mal tout l'édifice de mes préceptes catholiques. Sauf que question argument, ce serait plutôt des exemples extrêmistes censés militer pour la cause de l'individualisme.

Oui, j'associe nécessairement individualisme et divorce car la démarche du second emprunte nécessairement au premier. Et chaque exemple que l'on sert généralement ne sauraient bouleverser les fondements même du mariage. Ils invitent à appliquer les idées avec discernement et humanité, mais ce n'est pas à la première difficulté qu'il faut renoncer à ses idées.

Certains opposeront l'absolutisme du catholicisme au pragmatisme du divorce.
Je reste pour ma part convaincu que l'existence même du divorce est une invitation pour l'inconscient collectif à désacraliser l'union matrimoniale, et partant, le foyer et la cellule familiale.
C'est un peu comme instaurer contractuellement le droit de résiliation anticipée dans un contrat à durée déterminée, sauf que l'objet ici serait autrement plus sacré qu'un enjeu financier.

"Et comment fait-on lorsque l'on ne s'aime plus?"
"Comment fait-on lorsque l'on n'est plus heureux avec l'autre?"

Très bonne question qui invite à s'interroger sur ce qu'est l'Amour.
Peut-on réellement ne plus s'aimer après plusieurs années de vie commune? L'Amour disparaît-il?
Je ne le crois pas. Les raisons qui nous ont menées vers l'union et la constitution d'un foyer ne disparaissent pas bien qu'elles puissent être malmenées par des événements extérieurs.
Or, lorsque le divorce existe, beaucoup auront tendance à accuser le conjoint des maux dont il souffre à un instant précis et prendront le mariage comme coupable désigné.

En France, un mariage sur trois termine par un divorce, et un sur deux en Région Parisienne, vous noterez que cela signifie tout de même que deux mariages sur trois ne finissent pas par un divorce ! Pour je ne sais quelle raison, cette statistique est brandie par les défenseurs du divorce comme une victoire.

Mais il n'y a que peu de choses étonnantes dans cette tendance généralisée dans la mesure où peu d'hommes et de femmes sont réellement capables d'introspection. L'introspection est un travail prérequis à l'existence d'une véritable humilité humaine, indispensable à la vie en harmonie avec autrui.
La psychologie rejoint ici la religion en ce que le travail sur soi est intrinsèque à la vie chrétienne.
Comment réellement aimer son prochain si on l'accuse spontanément des maux que l'on souffre au quotidien?

Ce mécanisme est pourtant si banal. Une grande majorité de personnes chercheront la solution à leurs problèmes psychologiques chez l'autre plutôt que de s'interroger sur les raisons profondes pour lesquelles elles souffrent. Certaines personnes ont par ailleurs érigé un rempart interdisant à quiconque de s'immiscer dans les méandres de leur ego. Difficile d'aider celui qui ne veut pas véritablement être aidé.

Que n'ai-je vu de couples se séparant pour des raisons absurdes ou de mauvaises raisons.
La femme quittant son époux car elle n'arrive plus à être heureuse depuis la mort de son père (véridique: sera-t-elle heureuse une fois divorcée?). Deux enfants de moins de 7 ans doivent subir cette histoire.
Le couple sur le point de se séparer parce que chacun ne sait plus se défaire des lourds bagages personnels qu'ils ont emmenés avec eux. Au lieu de mener cet indispensable travail sur soi, le mariage est pris pour cible.

Bref, la psychologie humaine est ainsi faite que dans l'adversité, l'on recherche spontanément un coupable simple, identifiable, que l'on puisse combattre.
Le mariage ne saurait en être victime car c'est le symbole même de l'infinité de l'Amour qui en est altéré, un Amour qui doit transcender l'Homme en tant qu'individu.
Cela semble niais à certains mais peu m'importe: l'Amour, et non le désir, l'attirance, le sexe, l'Amour disais-je est éternel, il dépasse les contingences quotidiennes de l'Homme et fait que l'Homme est plus qu'un mammifère dôté d'une conscience.

En conclusion, je suis de ceux qui estiment que le mariage est un engagement sérieux, solennel et sacré, indissociablement de la constitution d'une famille, et que l'on ne peut ni s'engager sur cette voie à la légère, ni y mettre un terme car on ne met pas fin à l'Amour.

Cela dit, cela implique nécessairement d'exclure les mariages arrangés, dissuader les unions trop rapides, inviter à la réflexion, être sûr avec son futur conjoint du sens de l'engagement que l'on souhaite prendre, du sens donné à l'Amour.

Respecter le mariage, c'est respecter l'Amour.
Ce n'est certainement pas chose aisée. Non, le mariage n'est pas simple. Mais une vie sans mariage ne l'est pas plus.
L'Amour vaut que l'on se transcende pour lui.

lundi 11 janvier 2010

Je sors de ma retraite : mes meilleurs voeux pour 2010

Nicolas s'enquiert de mes nouvelles ainsi que la Luciole Brune et je les en remercie.

La fin d'année 2009 a été une conjugaison pour moi de petits ennuis de santé, véritablement petits mais terriblement dérangeants. Or, dans une famille de quatre, vous avez vite partagé vos germes sans vous en rendre compte... parents, enfants, grand-parents paternels, grand-parents maternels, tous ont succombé aux charmes des rhumes, otites, grippes saisonnières.

Or, lorsque votre enfant d'un an et demi, atteint des températures dépassant les 40°C, vous avez tendance à relativiser fortement le reste. Voir ma fille avec des yeux fiévreux, pleurant d'inconfort, dans un état qui ne s'améliorait pas pendant trois semaines,... mon coeur en suspend. Et la rage face à une médecine qui se veut moderne mais qui reste impuissante...

Je relativise, il ne s'agissait que de petites maladies mais le parent que je suis fait partie de cette catégorie qui voudrait protéger les siens contre toute forme d'affection, petite ou grande.

J'étais content d'être avec ma famille en France mais le contexte ne nous a pas permis de pleinement nous reposer.

Ce début d'année a aussi été épique. La neige a pris le Royaume-Uni en otage.
J'ai heureusement rejoint ma maison avant les chutes les plus importantes...mais ma compagne et mes enfants ont dû se farcir un périple de plus de 9 heures pour un parcours qui n'en fait que 5 habituellement. Avec cette peur de l'accident, d'une voiture qui dévie de sa trajectoire, d'une plaque de verglas...

Les routes ne sont toujours pas dégagées. Le gouvernement gère son stock de sel et de sable.
Si vous vivez près d'une voie principale, une "A Road", alors vous ne serez probablement que peu gêné. Mais si comme moi, vous vivez dans une ville légèrement recluse, c'est la paralysie absolue.

A côté de cela, j'ai passé un excellent Noël et un très bon réveillon de la nouvelle année.
Famille et amis étaient là et c'était bien le plus important.

La politique pouvait être mise en suspens et c'est ce que j'ai fait.
J'espère que 2010 sera une année où nous saurons nous écouter les uns les autres et garder l'intérêt général à l'esprit.

Les querelles de politiciens m'agacent en ce moment. Pis encore, je ne veux pas en entendre parler...du moins, pour le moment.

Je vous adresse à tous mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2010.
Année qui n'aura pas grande signification politique, les élections régionales ne livreront pas, je pense, d'enseignement particulier. Alors autant qu'elle vous apporte personnellement l'épanouissement que la société ne nous offre pas.

Très bonne année à vous.
 
blog d'expatrié