jeudi 29 janvier 2009

Les nouvelles ne sont pas bonnes

Selon le FMI, l'économie britannique devra affronter la plus importante année de récession depuis les années 30.

Contrairement à ce qu'affirmait le Premier Ministre Gordon Brown, le Royaume-Uni n'est peut-être pas mieux préparé que d'autre pays pour affronter cette crise.

La comparaison laisse quelque peu à sourire (jaune) dans la mesure où les autres pays occidentaux qui s'en tireraient mieux verront vraisemblablement leur économie baisser de 2,5% pour l'Allemagne (contre 2,8% pour la Grande-Bretagne), 2,6% pour le Japon, 1,6% pour les USA, etc.

Ce qui apparaît aberrant est que ce systême économique globalisé dans lequel nous évoluons depuis plusieurs années, disposant de ramifications dans les Etats du monde entier, souffre d'une crise plus structurelle que conjoncturelle mais à laquelle seules des réponses locales sont données !

Imaginez-vous un instant que l'on vous dise que vous êtes atteint d'une maladie répandue dans tout votre système mais que l'on ne vous donne que des traitements locaux pour soigner le pied ou la main !

D'aucuns reprendraient mon analogie pour me dire : "mais si on soigne le coeur du système, l'ensemble du corps ira mieux !"
Certes, mais où se situe désormais le "coeur" du système économique?
L'un des premiers effets de la globalisation a été de fragmenter le coeur des investissements, ainsi que le capital à travers le monde, donc traiter le coeur pourquoi pas, mais celui-ci est désormais un coeur global, seule une action concertée des pays occidentaux, une réflexion sur l'utilisation des fonds et de la relance économique est à même de répondre aux défis de cette crise.

Pensez qu'un nouveau New Deal aux Etats-Unis pourrait permettre de relancer la machine est une erreur grossière ! Nous ne sommes plus dans le même contexte que celui qu'a connu Roosevelt !

La multiplication des plans de relance locaux n'est que la démonstration de l'absence de véritable fonctionnement des organisations multipartites telles que le G20, l'OMC, le FMI et autres...

A quand une solution mondiale à une crise mondiale?

lundi 26 janvier 2009

Brève du jour

Les talents se cachent là où on ne les attend pas !

Telle était la réflexion que je me faisais en pouffant de rire à l'écoute des titres enregistrés sur Mon Premier Lecteur CD de Fisher Price, jouet destiné aux enfants à partir de 6 mois (donc parfait pour ma fille).

Cette professionnelle n'a pas manqué de mettre de la conviction dans sa prestation, surpassant nombre de prétendants au titre de Nouvelle Star ou de Star Academycien !

Vous comprendrez donc chers lecteurs que le décalage entre l'objet dont on n'attend guère plus que de la simplicité des comptines chantées par de charmantes voix et la prestation enjouée mariahcareyenne provoque en moi une certaine hilarité.

Fisher Price a certainement dû :
- organiser une audition : imaginons le jury de l'audition :
" Désolé, mais vous n'irez pas à l'enregistrement, il n'y a pas assez de sincérité dans votre interprétation de "Cadet Roussel"."
- enregistrer en studio professionnel : plusieurs ingénieurs du son ont du être mobilisés, quelques musiciens professionnels qui sortaient de l'enregistrement du dernier Christophe Willem
- faire plusieurs prises : "mets-y plus de trémolo sur le "è" de "Il Etait Une Bergère"
- procéder à des arrangements musicaux...
- en bref, mobiliser grosso modo le même personnel que pour l'édition de tout CD que l'on retrouve dans les bacs de nos disquaires préférés.

Alors à quand, la version Fisher Price de la "Souris Verte" sur les réseaux P2P?

vendredi 23 janvier 2009

"Pif Gadget" en liquidation judiciaire.

"Pif Gadget" en liquidation judiciaire.

Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, c'est un symbole de mon enfance qui disparaît.

Les gadgets qui ont occupé quelques grands moments d'amusement ont été la "main collante" et le "cercueil d'Hercules".

Snif, dire que j'y avais découvert Rahan, Dr.Justice, Placide et Muzo, Léonard, les Tristus et les Rigolus et tant d'autres.

Pif et Hercules, vous allez me manquer.

lundi 19 janvier 2009

Et si le Gouvernement de Sa Majesté se trompait?

Le Gouvernement de Gordon Brown, représenté par le ministre des Finances Alistair Darling a annoncé ce matin un second plan de renflouement bancaire en six points.

Ceci est la démonstration que le Royaume-Uni est prêt à tout ce qu'il faut pour ne pas laisser sombrer le secteur bancaire, véritable moteur de l'économie britannique.

Il apparaît vital en effet, à ce stade de la crise financière de ne pas laisser s'effriter puis s'écrouler les fondements qui maintiennent l'ensemble du pays (et dont la répercussion sur d'autres économies dans ce contexte ultra-globalisé pourrait s'avérer délicate)

En revanche, plusieurs questions sont à poser:
1. N'est-on pas en droit d'exiger des contreparties aux institutions financières au lieu de leur donner blanc seing?
2. Ne peut-on désigner une commission chargée de surveiller l'exécution d'un plan si coûteux et dont on évalue mal l'impact positif sur l'économie?
3. Ne serait-ce pas là l'occasion rêvée d'accompagner de telles mesures extraordinaires d'un plan de développement de l'économie réelle et notamment matérielle?

Certains de mes collègues ne manquent pas de se montrer plus pessimistes quant aux capacités britanniques de rebondir sur cette crise financière dans la mesure où contrairement aux Etats-Unis, la France ou l'Allemagne, l'économie britannique ne repose pas sur le fait de "digging things out of the ground", "faire sortir des choses du sol".

Il convient en effet de mettre à mal un cliché qui en France fleurit depuis quelques années sur la prétendue bonne santé de l'économie du Royaume-Uni. Cette dernière est une économie du tertiaire exclusivement, le secteur industriel étant extrêmement marginal eu égard aux grandes Nations occidentales.

Par exemple, lorsque la France connaît un secteur automobile d'envergure avec les groupes Renault et PSA, l'Allemagne brille avec Volkswagen, BMW ou Mercedes-Benz, alors que les capitaux étrangers se sont emparés des anciens fleurons de l'industrie anglaise tels que Vauxhall (aujourd'hui filiale d'Opel, groupe américain General Motors) ou Jaguar Land Rover (filiale du groupe américain Ford), etc.

Certes, les sujets de Sa Majesté disposent d'autres atouts qui font que l'économie n'est pas mono-maniaque (une grande distribution en essor localement...mais en retard sur les concurrents étrangers, une industrie pharmaceutique puissante...) mais l'équilibre n'est plus et les mesures adoptées par l'exécutif britannique ne font que démontrer que le colosse a des pieds d'argile...

Or, il n'est pas scandaleux de faire remarquer que le secteur bancaire lui-même a forcé les britanniques à vivre "à crédit", (à l'instar des américains) ce qui a pour conséquence de faire vivre les institutions financières qui se rémunèrent au passage sur la plupart des actes de consommation, de favoriser cette dernière ainsi que l'investissement immobilier facilités, mais malheureusement aussi de rendre cette expansion "artificielle".

Hors cas de l'immobilier, il est assez étonnant de constater que l'arrêt du crédit facile n'a pas pour conséquence de reporter la consommation ("je n'ai pas l'argent en banque mais je vais économiser pour m'acheter X ou Y") mais simplement de l'étouffer ("je ne vais pas acheter finalement"), ce qui pose des questions sur un système qui s'auto-alimente sur de la simple spéculation. En effet, si l'on achète par simple influence du crédit et qu'on cesse d'acheter lorsque celui-ci disparaît, n'est-ce pas là le signe que la consommation repose sur de l'abstrait?
Ceci ne suscite pas de débat tant que spéculation et confiance font bon ménage, mais lorsque la dernière s'éloigne, le système s'effondre, dans la mesure où soudainement, tout un chacun reprend des réflexes de "bon gestionnaire" en n'investissant que sur du concret et du solide.
C'est le problème posé aujourd'hui avec ces actifs douteux répartis un peu partout dans le monde de la finance qui répandent la méfiance chez tous les acteurs du secteur....globalisation oblige.

Dès lors, ne doit-on pas encourager de sortir de cette dépendance tout en réglementant et en surveillant la façon dont les banques accomplissent leurs tâches?
Certes, d'aucuns diraient qu'un tel interventionnisme s'accomode mal du libéralisme ambiant, mais une sorte de consensus se dégage quant à la nécessaire réflexion sur notre système économique. L'occasion est rêvée pour l'Europe de mener une action concertée à ce titre...car force est de constater que la crise ne vient pas des pays où le secteur est bien plus réglementé, comme en France où le crédit est bien plus encadré*.
Reste à éviter le piège de la bureaucracie et de l'inflation législative et réglementaire.

*Si le secteur bancaire français est touché, c'est plus par répercussion des investissements effectués à l'étranger que par les crédits douteux accordés aux Français.

lundi 12 janvier 2009

Opposition

Les commentaires des lecteurs du Monde.fr sous un article relatif à Jean-Marie Bockel m'inspirent la pensée suivante :
L'immobilisme du PS n'a d'égal que l'ardeur du Président de la République à gesticuler.
Pour ceux d'entre vous qui seraient fâchés avec la sémantique :

Gesticuler : Faire beaucoup de grands gestes (généralement en parlant).
Il paraissait très agité, gesticulant de façon désordonnée, parlant vite et haut (Camus, Peste, 1947, p. 1446).

Agir: Pouvoir propre à l'homme de transformer ce qui est, de s'exprimer par des actes.

J'aurais ô combien préféré que le Gouvernement agît plutôt qu'il gesticulât.

Autre réaction que m'inspire cet article :

LeMonde.fr: Accepterez-vous de faire partie de la confédération de la majorité que Nicolas Sarkozy s'apprête à créer pour rassembler dans une maison commune les différentes composantes de la majorité, l'UMP, les radicaux, le Nouveau centre et les mouvements, tels que le vôtre, issus de la gauche ?

Jean-Marie Bockel: "Oui, je l'ai dit au président de la République. Mais à une condition : que cette confédération permette à des formations ou sensibilités distinctes de l'UMP d'exister réellement, notamment au moment des échéances électorales. Cette structure nous permettra d'avancer en amont idées et critiques."

Petit décryptage politicien : "à condition qu'au moment des élections, tout comme le Nouveau Centre, l'UMP ne se présente pas dans les circonscriptions convenues ensemble..."

A la soupe !

vendredi 9 janvier 2009

Mes voeux pour 2009

Cher lectorat,

Les vacances de fin d'années ont été aussi pour moi l'occasion de me tenir (pas trop) éloigné d'Internet.

Comme il est de coûtume en France (mais pas en Angleterre ni aux Etats-Unis), je peux donc vous souhaiter mes voeux jusqu'à la fin de ce mois de janvier 2009.

Je souhaite que 2009 soit une année où les gouvernants du monde entier repense notre modèle économique en profondeur en remettant l'être humain et l'environnement au centre de nos préoccupations,

Que la valeur travail soit enfin reconnue et rémunérée comme il se doit,

Qu'on interdise la spéculation sur les produits alimentaires,

Qu'on ne favorise plus les spéculateurs aux investisseurs, aux salariés ou au vrai capital,

Que l'on sanctionne lourdement les décisions des sociétés qui iraient à l'encontre de son intérêt économique à long terme,

Que la concurrence économique soit juste et équitable en fixant des taxes douanières sur les importations des pays qui mettent en exergue le dumping social et la misère humaine,

Que l'on sache unis et droits, ne pas redouter la répression économique en imposant aux Etats-Unis de respecter l'équilibre environnementale immédiatement ou en bravant les éventuelles mesures de rétorsion chinoise face à une Europe qui saurait lui dire non,

Que l'on traite médiatiquement et politiquement les conflits meurtriers à travers le monde avec équité, en ne privilégiant pas comme il est trop souvent le cas, les affrontements arabo-israéliens aux massacres et génocides de l'Afrique Noire ou à l'ultra-répression en Birmanie ou au Cambodge,

Que l'ONU sache enfin imposer les convois humanitaires et l'interdiction des meurtres de civils,

Que l'on cesse de confondre les conflits religieux avec ce qui n'est qu'un guerre de territoire,

Que l'on réinstaure avec force les libertés fondamentales de la République Française et le respect de la démocratie et de la libre expression,

Que l'on cesse d'opposer les humains les uns aux autres, et donc que l'on cesse de diviser pour mieux régner,

Que le pouvoir exécutif français cesse de réagir en populiste à chaque fait divers,

Que la presse et l'audiovisuel public retrouvent une indépendance totale à l'égard du gouvernement et des grands groupes qui seraient intimement liés au pouvoir politique,

Que la justice française soit définitivement indépendante du pouvoir politique,

Que les êtres humaines cessent de sacrifier les valeurs essentielles sur l'autel de l'argent et du "plaisir",

Que la tentation de la misanthropie ou du fatalisme soit moins forte,

Que vous, cher lecteurs, soyez heureux, et le plus longtemps possible,

Je le souhaite à tous, pour 2009 comme pour les années qui suivront.
 
blog d'expatrié