mardi 30 juin 2009

Iran: la démocratie sous une burqa?

Vu chez le privilégié, qui l'a lui-même vu ici, voici un schéma qui indique brillamment et simplement pourquoi la République Iranienne a l'odeur de la démocratie sans tout à fait en avoir le goût...

C'est une situation toujours explosive que de mettre en concurrence deux organes politiques jouissant tous deux d'une légitimité populaire lié au suffrage direct.
Comment peut-on être une dictature alors que le pouvoir émane du peuple? Ne s'agit-il pas ici de la définition de la démocratie?

Karachigate: vers une commission parlementaire?

Lorsque des partis politiques prennent leur responsabilité, voilà ce que cela donne:
CAP21, parti politique co-fondateur du Mouvement Démocrate présidé par Corinne Lepage, demande la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur la nature des relations entre la société Heine créée au Luxembourg par la Direction des Constructions Navales et les autorités françaises de l'époque.
Que font les autres en attendant?

lundi 29 juin 2009

Laporte, Boutin, Jégo: les courtisans du roi désavoués

Oyez, oyez, braves gens !

Les courtisans de notre bon Roi Sarkozy Ier n'ayant plus les faveurs du monarque, ont été bannis de la cour non sans amertume:
Bernard Laporte: "le favori du roi ne m'adressait même pas la parole !"

Christine Boutin: "le Grand Chambellan ne m'a même pas appelée !"

Yves Jégo: "Je regrette cet ostracisme lapidaire !"
Après ça, ne me dites pas que nous ne sommes pas dans une monarchie élective !

Les footballeurs ne sont pas assez payés

D'aucuns vont hurler au titre racoleur et que je ne résiste pas aux basses manoeuvres pour attirer le chaland.
Rassurez-vous néanmoins, il n'en est rien...en tous cas, pas tout à fait.

Je m'érige simplement contre cette tendance bien française à dénoncer les rémunérations stratosphériques des joueurs professionnels de football, s'amalgamant au concert des dénonciations hypocrites.

Hypocrites car d'un côté, les loups clament le haro sur le sportif à l'énoncé des indemnités de transfert colossales que l'actualité récente vient encore attiser. De l'autre, parce qu'une bonne partie de la meute bienpensante française moque que l'on puisse gagner plus que le Président de la République pour une activité qui se résume à "pousser un ballon".

Indémnités de transfert

Kézako?
Un transfert est en fait une opération de débauchage orchestrée par un club sportif qui souhaite s'attirer les services d'un joueur lié par un contrat.
Rappelons un instant que les sportifs sont des salariés, certes atypiques, qui vont de CDD en CDD, à l'image de ce que le monde du divertissement connaît.
Pour freiner l'hémorragie au bénéfice des clubs plus puissants, accélérée notamment par l'arrêt Bosman - rappelant le droit à la libre circulation des travailleurs, y compris sportifs, au sein de la Communauté Européenne -, les clubs employeurs ont implémenté le mécanisme de l'indemnité de transfert en cas de résiliation anticipée du contrat de travail initiée par le salarié et motivée par un poste dans un autre club.
Cette indemnité n'est aucunement au bénéfice du sportif*, mais elle vient alimenter les caisses du club "cédant" payée dans la pratique par le club "cessionnaire", le nouvel employeur. Ceci a pour but principal d'empêcher la fuite des joueurs quittant des clubs modestes en faveur de clubs plus côtés sur la seule base de leur aura sans qu'aucune contrepartie ne soit versée à celui souffrant la perte. Après tout, tout salarié reste libre de démissionner.

L'exemple Cristiano Ronaldo

94 millions d'euros pour obtenir les services de Cristiano Ronaldo de Manchester United. Les dirigeants successifs du Real Madrid (Florentino Peréz et avant lui Ramon Calderon) en avaient fait une priorité participant à la surenchère de l'indemnité de transfert. Une surenchère qui peut paraître absurde mais qui n'est certes pas récente. Rappelons que Zinédine Zidane, ex-recordman du transfert le plus cher de l'histoire du football a été obtenu à l'époque au prix de 77 millions d'euros, somme parfaitement abstraite pour le commun des mortels tellement l'accumulation de zéros la rend inaccessible à l'esprit du vulgum pecus.

77 millions d'euros dont le joueur ne perçoit en principe pas un kopeck* (normal vu qu'il s'agit d'euros...) mais qui se sont révélés un investissement fructueux en ce qu'ils ont été rentabilisés en deux ans grâce aux droits dérivés...


La valeur marchande de l'image Zinédine Zidane était donc correctement estimée par le Real Madrid. Il ne les aurait pas valu au Nîmes Olympique (n'en déplaise au Faucon) tout comme Cristiano Ronaldo n'aurait pas valu 94 millions d'euros s'il avait été acquis par le Paris Saint-Germain tant la vente de maillots floqués au nom du buteur portugais n'aurait aucune comparaison entre le club madrilène et celui de la capitale française...question d'aura médiatique.

On peut certes regretter que cette embolie financière participe de la déshumanisation d'un sport au succès planétaire, surtout d'un sport qui se veut populaire, mais cibler ses attaques sur les sportifs relèvent plus d'un fond de jalousie malsaine que d'une réflexion mesurée.

Les salaires


Il est bien étrange d'entendre pousser des cris d'orfraies lorsque sont évoqués les salaires des footballeurs. Ces quelques bienpensants, ayatollahs de l'égalitarisme, prétextent que la crise financière actuelle rend inacceptables ces salaires astronomiques. Argument ubuesque en ce que justement elle les justifient !

Nous n'avons de cesse d'entendre ça et là, les politiciens et économistes appeler de leur voeu à une responsabilisation des dirigeants d'entreprise et à une meilleure répartition des richesses dégagées entre revenus du capital et revenus du travail. Nicolas Sarkozy s'était lui-même fait le défenseur d'une répartition à raison d'un tiers pour l'actionnariat, un tiers pour l'investissement et un tiers pour le salariat.

Belle utopie lorsque l'on sait que la part salariale dans la valeur ajoutée n'a cessé de chuter depuis la fin des années 80 au profit du capital, devenant même inférieur aux chiffres de 1970 !

Alors, lorsque dans un secteur d'activités comme dans le football, cette répartition se fait plus égalitaire, il faut s'en réjouir et s'en inspirer pour continuer un tel mouvement ! Un gauchiste qui dénonce les salaires des footballeurs cautionne, de fait, un rééquilibrage en faveur du capital ! Situation ubuesque, n'est-il pas?

Il est en effet illusoire de croire que sous prétexte que l'on limitera la rémunération des sportifs, l'excédent financier ira en faveur du consommateur. Les prix des produits et services du football ne varieraient probablement que marginalement dans la mesure où ceux-ci sont basés sur la loi de l'offre et de la demande.

Rappelons en effet que la spirale du succès financier d'un club démarre avec le succès populaire: plus les téléspectateurs sont au rendez-vous des événements footballistiques, plus les spectateurs se rendent au stade, plus les supporters achètent de produits dérivés, plus les droits de diffusion télévisuels seront négociés à la hausse, plus le budget du club sera conséquent.
Faut-il insister pour qu'un rééquilibrage se fasse au détriment de la masse salariale?

Bien sûr, cet question rhétorique n'élude pas un autre problème qui est celui de la distance qui se crée entre l'image populaire du football des favelas du Brésil ou des rues de Kinshasa et la pratique des professionnels de haut niveau. Il s'agit à mon sens d'une problématique distincte qui implique une approche différente.

En attendant, au lieu de rejoindre la meute et hurler au scandale sur la rémunération des sportifs, il faudrait au contraire l'applaudir et étendre cette évolution à l'ensemble des salariés du football et idéalement, aux autres secteurs d'activité.

Belle utopie, n'est-ce pas?

*sauf l'usage selon lequel 5% de l'indemnité reviennent au joueur transféré

samedi 27 juin 2009

Finkelkraut et Hadopi: une histoire d'amour

Finkelkraut, un intellectuel respecté?

Cet article aura fini de vous convaincre du contraire.

En résumé, selon lui, la décision du Conseil Constitutionnel censurant la loi Hadopi est absolument stupide (parce que Finkelkraut est lui certainement un fin juriste).

Voici quelques perles tirées de son intervention:
"Voir la France se retourner contre le droit d'auteur, au nom de ce droit invraisemblable de chacun à l'expression et à la consommation (...) on n'a vraiment aucune raison de se réjouir."

"En France, les Droits de l'Homme ne sont pas du côté de la limite, mais de l'illimitation."
Si, si, la France est bien du côté de la limite, celle du pouvoir des lobbys prêts à remettre en question quelques libertés fondamentales pour un peu de bénéfice à court terme.

Alain Finkelkraut vous ne méritez définitvement pas le qualificatif d'intellectuel.

Karachi: pas de secret-défense?

Echapperons-nous à l'obstacle du secret-défense, insurmontable pour la justice française et fort commode pour les dirigeants politiques éclaboussés par les scandales d'Etat correspondants?

Karachi sera-t-il différent de l'affaire des frégates de Taïwan?

Le Ministre de la Défense, Hervé Morin l'a promis. Affaire à suivre.

vendredi 26 juin 2009

Michael Jackson le glas

Madame m'interpelle ce matin, tout juste sorti du lit, affichant le sourire de satisfaction de celui qui sait ce que l'autre ne sait pas:

"Tu sais qui est mort cette nuit?" me dit-elle.

A croire qu'après toutes ces années, Madame ne devine toujours pas ma faible propension à l'humour ou au divertissement tant que je ne suis ni caféiné, ni douché.

"Mumpf...?" grommelè-je.

- C'est ton ami Michel qui doit être en deuil.

Comme moi, je suis persuadé que vous n'avez qu'un seul ami Michel, c'est un prénom si rare !
Arrive enfin la conclusion d'une interminable charade, je sais de quel Michel il est question. (Non, ce n'est pas Michel Jacqueson)

Ce Michel est l'archétype du fan absolu: connaissant chaque parcelle de l'histoire du plus célèbre représentant de la fratrie Jackson, jusqu'à en devenir idolâtre, ignorant toute capacité de raisonnement à sa seule évocation, ne voyant dans l'accumulation de faits divers en une des tabloïds que le signe d'une légère excentricité.

Non, Michael Jackson n'était pas excentrique, il souffrait d'une grande instabilité psychologique.
De la plupart des portraits qui ont été dressés du personnage, je retiens son aversion la plus totale pour la figure paternelle dont il n'a connu qu'une version tyrannique, calculatrice et peu encline à l'affection. C'est dans cette détestation que le King of Pop s'est construit, refusant tout passage à l'âge adulte par crainte de ne devenir ce qu'il a tant haï. Sauf qu'à réfuser d'être adulte, on s'interdit d'en adopter la caractéristique première, la responsabilisation.

Comme un enfant à qui l'on confirait un empire, Michael Jackson n'a vécu que du plaisir et de ses avatars: divertissement, loisirs, refus de la réalité, rejet des règles adultes, etc.

Récemment encore malgré une situation financière catastrophique et une accumulation de dettes sans précédents, Michael Jackson avait dépensé 4 millions de livres sterling dans une statue grandeur nature de Peter Pan.

Peter Pan, son idole, qui aura donné son nom à une pathologie psychologique dont son dévoué serviteur en aura été l'incarnation la plus célèbre. Par ailleurs, c'est à se demander si l'on ne devrait pas lui rendre hommage en le renommant Syndrôme de Michael Jackson, tellement l'élève à surpassé le maître.

Mais refuser de grandir ne fait pas de vous un pédophile. D'ailleurs, à mes yeux, Michael Jackson n'a jamais été pédophile. Sans doute, considérait-il les enfants comme ses pairs, ses compagnons de jeu, lorsque le monde extérieur n'y voyait que perversion.

Il n'en demeure pas moins qu'il s'était enfermé dans une aliénation mentale.
Que voulez-vous, les plus grands génies de l'Histoire sont souvent les êtres les plus torturés. Et de ces deux traits, Michael Jackson en aura donné une brillante illustration, un génie et un fou.

PS: J'aurais pu appeler le billet: "On a tué Peter Pan!" ou "le deuil de Michel".

jeudi 25 juin 2009

Karachi toujours plus

Ca fera sûrement plaisir au Coucou.

Comme nous l'apprend Rue89, Charles Millon, ministre de la Défense entre 1995 et 1997, vient de confirmer dans l'affaire Karachi qu'il s'agit bien d'une sombre histoire de rétrocommissions et d'affrontements entre clans Chirac et Balladur, affaire dans laquelle l'actuel Président de la République serait doublement impliqué au titre de sa fonction de Ministre du Budget de l'époque et de directeur de campagne de celui qui nous demande de nous arrêter.

Voilà pourquoi les débats sur la burqa ou le remaniement ministériel sont stériles en ce qu'ils font écran à de profonds problèmes pour lesquels la peur ou la complaisance incitent trop facilement à détourner le regard.

mercredi 24 juin 2009

Non, je n'ai pas d'iPhone...

En ce jour, je prends la direction de la France pour deux mois. Deux mois pendant lesquels je vais retrouver l'indiscipline, la grossiereté, la racaille de banlieues, le stress, l'individualisme...tout ce qui fait que la région parisienne est ce qu'elle est.

Bon heureusement qu'il y a la bonne bouffe pour faire oublier tout cela... Buffalo Grill,

Dans ce périple, un voyage de 6 heures me sépare de ma destination (non je ne suis pas à Londres saperlipopette!) avec en plein milieu, une pause navale d'environ une heure, histoire de traverser la flaque d'eau qui sépare la Perfide Albion de l'honorable République française.

Ma voiture n'étant pas amphibie, je me suis résolu à prendre le ferry. (Surtout parce que l'Eurotunnel "c'est trop cher" me crie Madame à chaque fois).

L'occasion de me rendre compte qu'à l'aller comme au retour, il n'y a décidément que des britanniques pour traverser la Manche (bon, il y aura bien deux belges et un néerlandais dans la masse). J'avais un excellent souvenir du ferry lorsque j'ai du le prendre pour la première fois à l'occasion de mon voyage scolaire de 4e.

Qu'est-ce qui m'était bien passé par la tête? Le trop-plein d'hormones, c'est sur.

Ca braille, ça s'entasse dans les couloirs, ça boît des cafés qui coûtent les yeux de la tête, ça tangue, et puis surtout ça attend...ça attend beaucoup, longtemps...
Pendant ce temps, il faudra bien s'occuper autour d'un Sudoku. (Prononcez à la japonaise s'il vous plaît. Je suspecte les adeptes de la francisation de ce mot de retomber dans la nostalgie des années humour scatologique.)

Bah oui, il faut bien occuper le temps. Je me refuse à faire mumuse sur mon téléphone portable, c'est d'un pathétique...surtout que ce n'est pas un iPhone.

Donc z'allez pas m'énerver parce qu'aujourd'hui, je ne vous gratifierai pas de ma prose exceptionnelle que même Steevy Boulay m'envie.

Pas d'iPhone, pas de blogage sauvage.

De toutes façons, l'iPhone, c'est tout nul.

Un MoDem au gouvernement? Oui, on sait...

Certains se jettent un peu trop facilement sur une nouvelle qui n'en est pas une.

Allez lire ce très bon billet chez Skeptikos qui explique très bien ce secret de polichinelle et cette nomination qui vient remercier un politicien pour bons et loyaux services.

UMP et Europe-Ecologie: il y a de quoi être vert !

Fallait-il ou ne fallait-il pas autoriser la diffusion du film Home à seulement quelques jours du scrutin européen?

Au Royaume-Uni, la réponse a été simple: interdiction de diffusion.
L'Etat français l'UMP, semble lui, n'avoir été pas tout à fait neutre dans cette affaire, incitant les préfectures à faire la promotion de l'oeuvre de Yann-Arthus Bertrand.

Ajoutons à cela les très étonnantes déclarations de l'UMP, notamment de Michel Barnier, faisant de Daniel-Cohn Bendit, le seul véritable européen à gauche (pourtant on devrait savoir qu'avec l'UMP il faut se méfier des compliments).

Saupoudrons le tout d'une incapacité affligeante des partis d'opposition (MoDem y compris) à développer une communication efficace et vendeuse sur leur programme européen, face à la machine bien huilée de la majorité.

Etonnons-nous après cela que la liste Europe-Ecologie ait remporté un tel succès en France alors que la plupart des électeurs était incapable de ne mentionner qu'une seule ligne de leur programme au sortir du vote, encore moins les hésitants de la dernière heure.

Pour ceux qui se réjouiraient d'une prise de conscience environnementale européenne, calmons immédiatement leurs ardeurs, il n'y a qu'en France que les listes écologistes ont remporté un tel succès. (53 eurodéputés pour le groupe Greens/EFA cette année contre 42 précédemment...pour 8 sièges supplémentaires apportés par la France...)

A qui profite réellement l'essor d'Europe-Ecologie en France? A l'écologie (si seulement...) ou à une majorité trop contente de diviser l'opposition, seule garantie pour elle de remporter aisément les prochaines échéances électorales?

Obama europhile au bas mot !

Oui, le jeu de mot est facile et je l'assume.

Je vous faisais déjà part récemment de la décision des Conservateurs anglais menés par David Cameron de se retirer du groupe du PPE, animés par un important euroscepticisme. Or, le Labour actuellement au pouvoir étant à l'agonie, il y a de grandes chances que les prochaines élections législatives du 3 juin 2010 consacrent l'alternance bipartiste. Le Royaume-Uni pourrait bien prendre un tournant eurosceptique ferme dans la mesure où le leader des Tories s'est déjà exprimé nettement en faveur d'un retrait de l'Union Européenne.

Le gouvernement de Tony Blair avait déja affirmé sa vision atlantiste notamment à l'occasion de l'invasion de l'Irak, semant la division au sein de la famille européenne et emmenant dans son sillon des pays comme l'Espagne. Dès lors, les conservateurs britanniques bien mal inspirés voudraient confirmer cet élan en se détournant de sa famille européenne pour embrasser ses cousins d'Amérique du Nord.

Pourquoi bien mal inspirés?

Non pas parce que la crise financière actuelle aurait des raisons de calmer certaines ardeurs pro-américaines, mais bien parce l'actuel gouvernement à Washington ne souhaite pas voir le Royaume-Uni opérer un tel revirement.

En effet, selon le Financial Times, Barack Obama s'est exprimé en faveur d'une Union Européenne unie à l'occasion de questions abordées en matière défense et de sécurité internationale, infligeant au passage un camouflet à David Cameron:

Le message est particulièrement pertinent à l'égard de M.Cameron, comme je l'ai entendu moi-même la semaine dernière. Barack Obama, selon des hauts fonctionnaires américains, croit sincèrement en l'Europe. Mais il n'est pas sentimental à cet égard. Le Président américain n'est pas intéressé dans les arguments théoriques sur l'intégration ou le fédéralisme. Il veut savoir quelle sera la contribution de l'Europe en matière de sécurité mondiale.

(...)

Le gouvernement américain semble réellement perplexe à l'égard de l'enthousiasme de M.Cameron de se retirer de l'Europe. L'hostilité à l'égard de la co-opération démontrée par Liam Fox, le conseilleur conservateur à la Défense, n'est pas passée inaperçue. Si M.Cameron transpose une telle politique au gouvernement, la relation spéciale entre Royaume-Uni et les Etats-Unis pourrait bien devenir soudainement moins spéciale.

L'art de mettre la pression sans trop en avoir l'air. Qui aurait dit qu'un vent d'europhilie pourrait venir du gouvernement américain? Il y a peu, encore personne.

mardi 23 juin 2009

Mitterrand à la Culture !

Je m'arrête cinq minutes pour commenter cette nouvelle vue chez Nicolas, Libération nous informe que Frédéric Mitterrand devrait remplacer Christine Albanel au Ministère de la Culture.

Quoi de plus normal qu'un spécialiste des monarchies au service de notre monarque élu?

Bon en même temps, c'était ça ou Stéphane Bern...

La France: l'histoire d'une monarchie qui s'ignore

Fanfare et paillettes, le Président de la République française vient d'achever en grandes pompes son triomphe romain, comme le souligne Libération.fr.

L'analogie me semble loin d'être impertinente. Incomplète toutefois.

Nicolas Sarkozy s'exprimant devant le Congrès à Versailles: difficile de ne pas y voir des allures de Jules César souhaitant s'imposer face au Sénat au retour de la campagne des Gaules. Notez un instant l'imprécision de la page Wikipédia qui parle de "Conquête des Gaules" lorsque c'est précisément ce point qui a nourri de fortes tensions en 51 av.JC . Conquête ou campagne? L'ager romanus, le territoire de la République s'est-il étendu à l'occasion des batailles livrées?
D'aucuns considéraient alors la Gaule comme territoire romain lorsque d'autres soulignaient au contraire que la guerre remportée par le Proconsul Jules César était l'événement, le fait générateur comme les juristes disent, qui assit définitivement la domination romaine sur les gaulois.

Ces fortes tensions étaient loin d'être des discussions de forme, chacun connaissant l'enjeu du triomphe romain. Le Sénat voyait en ce Jules César, auréolé de ses victoires récentes, une grande menace pour la République dont les institutions déjà usées par le temps résisteraient difficilement à une figure aussi populaire, à la fois héros du peuple et icône de l'armée. Or, Jules César cachait peu son ambition de prendre le pouvoir aux élites corrompues de Rome afin de le restaurer en faveur du peuple. Un Robin des Bois avant l'heure en somme.

Ainsi, le triomphe romain était le symbole donné au peuple d'une légitimité consacrée et incontestée d'un meneur, d'un Sénat soumis devant la toute-puissance d'un héros du peuple.

C'est ici que l'analogie prend tout son sens.

Si Nicolas Sarkozy ne jouit pas d'une légitimité historique, comme le Général de Gaulle au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, celui-ci se fonde sur la légitimité populaire qu'apporte le suffrage universel direct. Dès lors, l'image donnée urbi et orbi, n'est pas celui du chef de l'exécutif s'exprimant devant les représentants du pouvoir législatif, mais celui d'un leader qui veut faire prévaloir sa légitimité sur toute forme de contre-pouvoir.

Cette manoeuvre est loin d'être anodine et bien qu'elle nous ait été vendue par certains comme l'évolution naturelle d'un régime présidentialiste, il n'en est rien.

L'héritage des philosophes des Lumières, inspirateurs de la Révolution Française, fondateurs de l'ère moderne institutionnel, reposait notamment sur une théorie si chère à Locke et Montesquieu: la séparation des pouvoirs. Quel que soit le régime adopté à travers le monde, ce principe fondamental a été brandi afin de protéger nos sociétés des dérives totalitaires et monarchiques: éviter les collusions, les connivences ainsi que la concentration des pouvoirs qui désservent nécessairement l'intérêt général.

Certaines nations, comme la France ont transposé ces principes de manière relativement peu franche. D'autres comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, ont eux, farouchement et scrupuleusement implémenté ces garde-fous.

C'est ainsi que plus de 250 ans d'évolution, confortés par plus de 2000 ans d'Histoire, nous ont appris que le chef de l'exécutif devait rester responsable devant le Parlement. Les fondateurs de la Ve République avaient composé avec cet impératif en instituant un pouvoir exécutif bicéphal, le chef du gouvernement, responsable devant les représentants du peuple, et le chef de l'Etat, dont seule la responsabilité pénale pour haute trahison peut-être engagée. Nulle motion de censure, nul impeachment, nulle atteinte politique ne sauraient être mis en jeu. Ce pourquoi les Présidents successifs depuis 1958 ont toujours respecté avec plus ou moins d'ardeur cet héritage républicain.

Le passage au quinquennat conjugué au changement du calendrier électoral, la disparition des périodes de cohabitation, la possibilité pour le Président de s'exprimer devant le Parlement sans qu'aucune réponse ne puisse lui être apportée, sont autant d'éléments qui ont provoqué le glissement d'un régime sui generis, que d'aucuns qualifient de présidentialiste, vers un régime présidentiel mais privé des gardes-fous démocratiques.

Ainsi, un régime présidentiel où le chef de l'Etat n'est responsable ni politiquement, ni pénalement n'est plus un régime démocratique. Ajoutons à cela la concentration des pouvoirs constitutionnels (législatif, exécutif et judiciaire) ainsi que les autres formes de pouvoir (financier et médiatique) aux mains d'un réseau incarné par le Président de la République, le régime devient de fait une monarchie élective. N'en déplaise à Nicolas Sarkozy, une monarchie n'est pas nécessairement héréditaire.

Dès lors, lorsque le Président de la République bafoue une tradition inscrite dans le marbre depuis 1875, année où la monarchie a définitivement disparu des institutions françaises, celui-ci inflige bien un dangereux camouflet aux principes essentiels de la démocratie républicaine.

Oui, je crois bien qu'il s'agit ici de singer Jules César imposant son triomphe romain. Lorsque l'on sait que Jules César a été le dernier Consul de Rome avant qu'Octave, son héritier désigné, ne devienne Auguste, 1er Empereur romain, achevant définitivement la République moribonde, il y a de quoi nourrir de grandes craintes que l'histoire ne se répéte, fût-ce de manière plus sournoise.

Il est ainsi absolument risible d'assister aux manoeuvres de la Présidence destinées à leurrer le peuple quant à la survivance d'un Etat démocratique, d'un gouvernement responsable devant le Parlement. C'est dans ce cadre que s'inscrit le prochain remaniement ministériel: de la prestidigitation détournant l'attention du chaland sur le truc qui permet de faire le tour.

En attendant, il s'agit bien d'une monarchie élective.

lundi 22 juin 2009

La Burqa ne passera pas par moi

Je singe volontairement cette fameuse campagne publicitaire, non pas pour m'opposer à la burqa (bien que je le sois par principe) mais pour lutter contre l'omniprésence médiatique et bloguesque dudit sujet sur la toile.

On en parle partout notamment chez Nicolas, Suzanne, l'Hérétique, Criticus et même chez Aliocha.

Je m'interroge profondément sur l'opportunité d'un tel sujet. Mais pourquoi diable apparaît-il précisément à ce moment? La crise économique ne voit pas de fin, les élécteurs se détournent de la politique, certaines affaires de corruption sont en train de voir le jour, Nicolas Sarkozy organise un Triomphe Romain à Versailles aux frais de la République, et je ne parle même pas des sujets internationaux notamment avec l'Iran.

Et quel sujet à polémique, fortement trollogène, nous donne-t-on à moudre?
Le port de la burqa et de ses ersatz dans l'espace public français...

Concentrer une attention aussi minime sur ce sujet sans aucune pertinence en termes d'actualité (un fait divers a-t-il généré la discussion? des statistiques viennent-elles d'être publiées par un organe officiel?) revient à soustraire celle-ci des questions qui elles, se posent actuellement à nous. Aujourd'hui.

Ne participons pas à ce phénomène de suraccumulation de l'information, forçant les médias et les lecteurs à "zapper" alors que des sujets comme ceux que j'ai évoqués ci-dessus méritent le temps de la réflexion et surtout, de la pression médiatique sur le long terme.

dimanche 21 juin 2009

Amis Démocrates, arrêtez de tirer sur l'ambulance !

Voilà le genre d'attitude que je crains.

Comment tirer sur son camp en une leçon.

C'est ce qui s'appelle jeter le bébé avec l'eau du bain...

Il y a un parallèle intéressant à faire avec les relations psychologiques parents/enfants:

Lorsqu'il grandit, l'enfant réalise petit à petit que ses parents ne sont pas les êtres idéaux et divins qu'il avait fantasmés.

Dans ce parcours de déception, l'inconscient cherche spontanément une branche sur laquelle il puisse se soutenir dans la mesure où les deux parents représentent les piliers de leur évolution, de manière iconique, du moins dans la phase pré-pubère.

Aussi, face au traumatisme crée par la déception du parent désacralisé, dans sa construction basée sur les modèles parentaux, l'enfant va-t-il souvent mettre en place un mécanisme contradictoire consistant à idéaliser le parent qui ne l'a pas encore déçu et à désidéaliser profondément l'autre et ce, afin de contrebalancer la profondeur la blessure par une forte sécurité.
La déception provoque la peur et le doute contre lesquels ces enfants vont opposer la force d'un modèle parental idéalisé...mais qui ne repose sur rien de bien concret.

C'est un peu la sensation que j'ai en lisant des billets comme celui-ci. J'ai été déçu par le fonctionnement du Mouvement Démocrate jusqu'à aujourd'hui, je me tourne vers les solutions alternatives. Ne répétons pas ce schéma psychologique en conspuant ce qui a été le fonctionnement du Mouvement Démocrate jusqu'à ce jour et en idéalisant les solutions alternatives (Europe-Ecologie? Cap21, les Promoteurs...).

Que l'on s'entende bien: que des idées s'expriment par un prisme autre qu'institutionnel m'apparaît nécessaire. Pour autant, cette agitation doit se faire en un temps limité et ces idées doivent nécessairement être traduites par l'appareil du parti afin d'être concrétisées.

A défaut, il ne s'agit que d'énergie dissipée dans la nature. Pis encore, la multiplication de ces initiatives donnera à l'extérieur la perception d'une cacophonie ou d'une lutte des égos.

Dès lors, je crois nécessaire de provoquer des réunions de discussions entre les adhérents et la direction du mouvement, Président et Vices-Présidents.

Nous ne pouvons nous permettre de dériver à la façon du PS ou des Verts, ce pourquoi nous ne pouvons laisser les initiatives isolées se multiplier. Réunissons-nous pour dans un premier temps analyser les raisons de l'échec (tout le monde ne s'accorde pas sur le constat).
Ensuite, établissons les solutions. Ce travail doit se faire dans le temps de la discussion et de la réflexion et c'est ce qui est actuellement mené depuis les fédérations départementales jusqu'au niveau national.

En attendant, il faut cesser de donner l'image d'un parti en dérive, aussi importantes soient les raisons de la grogne.

Je me permettrais de vous livrer mon opinion personnelle sur les raisons de l'échec vu d'Angleterre: le problème n'est pas idéologique, loin s'en faut. Il s'agit avant tout d'un problème de communication. L'incroyable travail des Conventions Thématiques n'a pas été "vendu" à l'électorat. Où sont les deux ou trois idées force? Quel argumentaire "unifié" a-t-il été développé par les militants et les cadres du mouvement? Pourquoi François Bayrou a-t-il été surexposé médiatiquement par rapport aux autres candidats?

La bévue de François Bayrou face à Daniel Cohn-Bendit n'aura été que le paroxysme de l'échec de communication.

Mais par pitié épargnez-nous les analyses péremptoires à l'emporte-pièce qui encenseraient le programme d'Europe-Ecologie prétendument européen mais dont la plupart des électeurs n'en connaissait aucune ligne, tout en démolissant celui du MoDem, supposément réduit à la candidature de François Bayrou en 2012. Relisez le programme européen du MoDem. Je doute que vous ne vous y reconnaissiez pas.

Ainsi, doit-on jeter l'anathème sur tout ce qui a été réalisé jusqu'à aujourd'hui? Ne peut-on faire preuve un tant soit peu de tolérance à l'égard de certains errements? Réformer ne signifie pas démolir !

La situation est urgente, certes mais il est avant tout urgent de communiquer entre nous. Et comme dans toute communication, il nous faut une direction. Celle du MoDem.

Retrouver Tiphaine

Vu chez l'Hérétique, le papa que je suis ne peut pas ne pas relayer l'information !

Tiphaine est une petite fille de 5 ans qui a disparu à Maubeuge.

Tiphaine mesure 1,10 m et a les cheveux châtains coupés au carré. Au moment de sa disparition, elle portait un tee-shirt rose "Dora l'exploratrice" et des baskets rouges. La police lilloise lance un appel à témoin avec un numéro de téléphone : 03 20 42 71 55

Selon certains témoignages, on aurait vu Tiphaine errant en pleurs près du lieu où elle avait disparu. Il faut à tout prix retrouver cette petite fille. Si un lecteur était là, croisait du côté de l'avenue de Mabuse ou de la place de Wattaignie, connaît quelqu'un qui était là, ou des festivaliers qui étaient là, bref, a une information susceptible d'aider, le numéro auquel il faut appeler est au-dessus.

Espérons sincèrement que cet appel sera relayé car en matière de disparition, on ne peut guère compter que sur le maintien de l'information en une.

Pourvu qu'en cette fête des pères, la journée finisse bien pour tous, et particulièrement pour son papa.

Faites des paires

Tiens, aujourd'hui, il paraît qu'on célèbre les papas dans environ 52 pays au monde.

On apprend notamment ici qu'à l'instar de Noël dont on ne peut guère plus dissocier le nom de Coca-Cola, la fête des pères trouvent son origine en France dans une campagne publicitaire menée par un fabriquant de briquets.

J'ai toujours eu un peu de mal à composer avec les jours où une célébration est imposée, où la pression sociale force la main pour offrir un bien matériel voire une sortie en famille au restaurant. Après tout, on a déjà des jours fixes par nature, l'anniversaire, certains fêtes religieuses, etc...

En outre, il semblerait que la fête des pères ait été instaurée deux ans après celle dédiée aux mamans en France, comme si une sorte de concurrence des célébrations s'installait. Comme si cela ne suffisait pas, en 1987, le Café Grand Mère instaure la fête des Grands-Mères repris en chœur par la communauté des commerçants.
Aussi, je me demande où va nous mener cette concurrence des célébrations. Papas, Mamans, Grands-Mères...et les Grands-Pères? les Tontons ? les Tatas ? les Parrains et Marraines ? les beaux-frères ? les belles-mères (bon, la fête n'aurait pas grand succès) ?
Je vous le demande, qui va oser initier la fête des Grands-Pères? Les produits Hartmann ?

L'occasion pour moi de vous parler d'une différence notable de culture entre la France et l'Angleterre: lorsque la première a abandonné depuis longtemps la tradition des cartes de vœux, la deuxième y fait encore massivement appel. Même la supérette du coin propose un rayon complet de carte de vœux ! Imaginez-vous un instant que chez votre épicier du coin, celui qui ouvre jusque tard dans la nuit et vous vend la bouteille de Coca à 2,50 EUR, vous remplaciez le rayon biscuit par des cartes de vœux, vous auriez un aperçu de l'importance qu'ont ces dernières ici.

Bon, en attendant, la fête des pères, c'est tout nul. Ma femme et ma fille sont loin de moi.

vendredi 19 juin 2009

Sylvain Souklaye me casse les pieds...

Savez-vous qui est Sylvain Souklaye*?

Non? Et bien, savourez votre fortune car vous n'avez pas encore goûté l'ineffable verbiage du sieur Souklaye qui officie aussi sous le pseudo de "Walkmindz". Cet internaute se cache en réalité derrière une vague activité de blogage pour exercer son hobby: déverser sa logorrhée sur la blogosphère. Les plus geeks d'entre vous auront traduit d'eux-mêmes: c'est un spammeur.

Vous trouverez plusieurs exemples de ses interventions ineptes: ici (17e commentaire), ici (1er commentaire), ici (1er commentaire...j'ai personnellement jubilé à la lecture du commentaire qui le suit), ici et même chez Jules (là, c'est moi qui ai réagi).

Je ne sais ce qui est le plus insupportable dans ses interventions absconses:
- l'absence totale de volonté de construire une discussion (il ne répond jamais aux messages) ?
- le vide absolu de sens ?
- le copier/coller de textes uniquement destinés à faire la promotion de son blog ? (Ce qui au passage est d'une impolitesse profonde à l'égard des tenanciers, publicitaires malgré eux)
- l'association de mots apparemment sophistiqués afin de donner l'illusion d'une érudition ?
En bref, le mariage de mots qui font zolis mais qui ne servent que très accessoirement le propos (la forme doit servir le fond et non l'inverse...surtout lorsqu'on use le premier au détriment du second)

Sylvain Souklaye, quel est donc votre but? Asséner votre vérité (si tant est qu'il y ait quelqu'un pour la comprendre)? Je confesse suspecter que vous estimez votre intellect au-dessus de la masse et partant, il ne saurait selon vous souffrir la contradiction. Pour cela, il vous faudrait faire l'effort d'être intelligible et ne pas essayer de s'enfermer - qui plus est maladroitement - dans une posture de happy few.

En attendant, chers lecteurs, je vous propose un jeu.

Prenez la voix d'un adolescent pubère surexcité:
Toi aussi, amuse-toi à rédiger des messages à la mode de Souklaye ! Associe les mots léthargie, anthropophagie et postmoderne dans la même phrase et multiplie les épithètes !
Tu verras, c'est amusant !
La société postmoderne mue dans une léthargie néoconsommatrice doit composer avec l'alternance démocrate sous les yeux d'observateurs provisoires rattrapés par l’anthropophagie politique.

La suite, ici:
(Non, je ne vais pas citer son blog deux fois...non mais quandmêmetoutdemême).
Je n'aime décidément pas les imposteurs...encore moins les spammeurs.

*Vous noterez que je suis assez magnanime pour faire le lien sur son blog.

Plan de com' à pas cher, qui n'en veut?

Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’État chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique avait organisé un dîner mardi 16 juin avec plusieurs représentants éminents de la blogosphère, accueillis pour l'occasion sous les ors de la République.

Spontanément, je ne peux m'enlever de l'esprit ce billet d'Aliocha sur les tentatives de manipulations exercées par le pouvoir sur la blogosphère, fût-ce à son corps défendant. Si l'on peut déjà craindre la collusion, il faut surtout redouter l'instrumentalisation qui puisse en être faite.

Or, en l'occurrence, on ne peut que s'interroger dans un premier temps sur le profil des invités, uniquement blogueurs politiques, Criticus nous en dresse par ailleurs une liste non exhaustive.

On nous répondra que le thème de la soirée ne concernait que les blogueurs politiques. En effet, comme indiqué chez Luc, le Chef avait mitonné au menu du dîner:
Y a-t-il une conscience politique numérique ? Quel est le véritable impact d’Internet sur une élection, sur une décision politique ? Quelle est la frontière entre le journaliste et le blogueur ? Le citoyen de demain sera-t-il forcément connecté? A quoi ressemblera l'élu 2.0 ?
Or, voyez-vous, comme Criticus me l'a confirmé en commentaires, ces questions n'ont pas été abordées. La ministre l'aurait "regretté à la fin de la réunion". Bon, on s'en est mis plein la panse, on a eu une discussion détendue et informelle...ah zut, on a oublié pourquoi on s'était réuni. Cela peut arriver entre copains, on se laisse enivrer par la légèreté du moment, mais ramené à une conférence, ou une colloque professionnel, ne pas aborder ne serait-ce qu'une seule des problématiques au programme a de quoi laisser circonspect.

Heureusement, certains internautes restent vigilants. On peut lire ce commentaire pertinent d'Aurélien chez Criticus:
(...) ce principe de com qui fait des blogueurs des "intimes" de cette sphère politique inaccessible au commun des mortels, en échange de quoi chacun va y aller de son billet amusé, critique ou enthousiaste, c'est un jeu gagnant gagnant. Mais c'est elle qui tirera le plus grand bénéfice de cette flatterie subtile. Le but de la manoeuvre est d'avoir des commentaires légers (donc positifs pour NKM) sur son nom, ce qui alimente son image branchouille malgré vous. La blogosphère est instrumentalisée malgré elle depuis la présidentielle de 2007, c'est une formidable caisse de résonnance pour pas cher.
On peut effectivement réfléchir à cela. Doit-on ou ne doit-on pas rédiger des billets sur ces soirées? Croit-on réellement que si demain les blogueurs cessaient de publier des billets sur ces réunions, celles-ci continueront à être organisées par les représentants du pouvoir?
Comment se fait-il que certains blogueurs, comme Criticus, ne s'étonnent pas publiquement que le thème de la soirée n'ait même pas été évoqué, qu'il n'y a eu aucun débat formel, etc...

Restons vigilants.

jeudi 18 juin 2009

Ca promeut, et ça promet !

Un petit message rapide pour signaler l'initiative lancée par quelques cadres du Mouvement Démocrate, destinée à "ne pas reproduire les mêmes erreurs", objectif fort louable.


Bon, je passerais rapidement sur l'esthétique du site qui s'approche plus du décor de "Big Brother à la Star Academy a échangé sa maman" que d'un site institutionnel, le dynamisme en plus.
Je ne m'attarderais pas non plus sur le choix du nom "les promoteurs" qu'on n'arrive difficilement à dissocier de Century21 ou de la Fnaim.

Il reste que l'initiative a le mérite d'exister et qu'elle ne réclame pas à corps et à cri la tête des dirigeants actuels, contrairement à quelques iznogouds en puissance, pressés de reproduire les erreurs du PS ou des Verts.

Souhaitons-leur bonne chance même si vous n'êtes pas militant démocrate, après tout plus on a de choix, plus le résultat d'un suffrage est pertinent.

Venissieux - Kaboul

Vu chez Nicolas, qui l'a lui-même vu chez Romain, qui l'a lui-même vu sur Libération.fr, le député-maire de Venissieux, (banlieue lyonnaise) souhaiterait réunir une commission parlementaire pour réflechir à l'interdiction de la burqa.

Délicate question que voilà.

Spontanément, je m'érigerais moi aussi contre le port de ce que je considère comme un carcan imposé par les hommes. D'ailleurs, c'est bel et bien ce que les défenseurs de la burqa, tenue que nous avons découvertes au travers des talibans d'Afghanistan, avancent: la burqa est destinée à protéger les hommes de leurs pulsions sexuelles.

Ce qu'il y a d'insupportable dans cet argumentaire est cette tendance à la déshumanisation des comportements, agir comme si nous n'étions que des bêtes dépourvues de conscience, incapables de lutter contre nos instincts primaires. Comment ne pas y voir une discrimination du faible contre le fort, qui une fois le pouvoir entre les mains, s'est empressé de déplacer le fardeau de la responsabilité sur autrui.
Le même type d'argumentaire que l'on retrouve dans les prétoires, lors des procès pour viol développés par ceux qui en sont suspectés: "elle m'a provoqué, Monsieur le juge!". Détestable.

Le Coran comporte certains versets fortement contextualisés dont l'interprétation aujourd'hui pourrait heurter frontalement les principes fondamentaux des Droits de l'Homme. Mais la burqa n'en fait pas partie. Il n'est nul besoin d'en rajouter une couche.

Dès lors, s'inscrivant dans la tradition plus générale "un fait divers, une loi", le député PCF André Gérin voudrait réunir une commission d'enquête parlementaire sur le port du vêtement litigieux.

D'emblée, ma réaction serait: "pourquoi pas, si tant est que cela n'aboutisse pas à une loi isolée".
Si la commission arrivait à la conclusion qu'un tel port n'est pas compatible avec les principes fondamentaux de la République, utilisons l'existant et améliorons-le.

Plusieurs pistes: la répression de la discrimination ? Les articles 225-1 et 225-2 du Code Pénal répriment déjà "toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison (...) de leur sexe" mais ne reçoit sanction que lorsque cette distinction résulte sur une décision économique (refus d'embauche, refus de fournir un service ou un bien...). Le port de la burqa n'entrait donc pas dans cette catégorie jusqu'à aujourd'hui. Les tribunaux contraints par une intreprétation de la loi pénale a minima (en ce qui concerne les faits réprimés et non le quantum de la peine) ne peuvent donc sanctionner ce comportement sur cette base, ni sur aucune autre.

L'atteinte aux bonnes moeurs? Celle-ci n'existe plus désormais que dans le cadre du délit d'exhibition sexuelle, article 222-32.

L'apologie du sexisme?

Quelle que soit la piste, une difficulté majeure se pose: qui est la victime, qui est l'auteur?
Admettons qu'une loi interdise le port de la burqa. Que faire si l'on voit une femme circuler en pareille tenue? On l'emmène au poste? On emmene le mari ou le père? La femme est-elle nécessairement innocente et l'homme coupable et vice-versa?

Je souhaite bonne chance à la commission qui se penchera sur cette question car il est tout bonnement illusoire de penser qu'une loi puisse résoudre individuellement un problème social. Alors oui, on pourra bien trouver un moyen de mettre ces tenues hors de notre vue mais en attendant, aura-t-on émancipé ces femmes de cette inacceptable soumission?
Non. Pire que cela, on se sera donné bonne conscience en ayant nettoyé les rues d'une vue qui nous incommode.
Il est en outre fort à parier que nous ne ferons qu'attiser des tensions communautaristes comme il en a été question lors du débat sur le port du voile à l'école. Or, en cette période troublée, on peut se demander s'il ne faudrait pas reporter ce sujet à plus tard.

Si l'on veut s'attaquer au problème de certaines pratiques en France, il est temps de donner une réponse éducative à un problème sociologique.

Remarquez, une fois n'est pas coutume, nos amis bruxellois ont répondu à la question en soumettant le port de costumes et de masques à une autorisation préalable, assimilant la burqa à une tenue de festival.

Je vois déjà d'ici la scène:
"Hep, vous là-bas, que faites-vous dans cette tenue?"
- Decalecatan, decalecatan...ohé ohé...

mercredi 17 juin 2009

Barroso, Pas Barroso?

Je vous faisais part récemment de la grande possibilité que l'actuel Président de la Commission Européenne soit reconduit dans ses fonctions pour 5 ans...

Il faut croire que ce ne sera peut-être pas si simple...Sweet Lord !

Alors, Barroso content... ou Barroso pas content?

Oui, c'est une vilaine farce et alors?

Bon maintenant que vous êtes là, rien ne vous interdit de faire un tour sur mon blog hein... :-D

Oui, tous les coups sont permis. :-D

Les dérives budgétaires du Calife

Il y a de ça plusieurs mois, je soulignais déjà l'inquiétante dérive budgétaire de l'Elysée.

Selon l'Annexe au Projet de Loi de Finances de 2009, on y annonçait que les collaborateurs du Président de la République (attention, j'ai bien dit collaborateurs et non ministres, même s'il est vrai qu'on a bien du mal aujourd'hui à distinguer les deux) verraient leur traitement ou salaire de base augmenter de 50% sur deux ans.

La crise financière et désormais économique n'avait pas encore frappé l'Occident même si la situation française était tout de même loin de l'embellie, ce qui rendait difficilement acceptable cette idée. Aujourd'hui, le marasme s'est installé, le battement d'ailes à New York a provoqué un ouragan à Paris entraînant dans son sillon de nombreux licenciements (Michelin vient encore d'annoncer la suppression de 1500 postes).

L'Elysée ne se démonte pas, et annonce une augmentation de budget de 18,5% qui selon certains serait en fait très en deçà de la réalité.
Il n'est pas étonnant de premier abord que dans ce contexte de présidentialisation du pouvoir, à l'instar des Etats-Unis, le désormais chef unique de l'exécutif s'entoure d'une pléthore de conseillers, experts dans chacun de leur domaine.

Mais...mais, voyez-vous, la France n'est pas l'Amérique et la Ve République n'est pas la Constitution Américaine (j'entends de Gaulle hurler d'outre-tombe rien qu'à cette idée).
Admettons un instant (désolé mon Général!) que nous soyons effectivement dans un tel régime (ce qui nécessiterait un grand nombre de révisions constitutionnelles...voire la convocation d'une Assemblée Constituante afin de déclarer la VIe République).

A quoi servent alors les ministères? L'augmentation du budget de l'Elysée a-t-elle été opérée par un transfert de financement des ministères dont les attributions ont glissé vers la Présidence de la République? Bien sûr que non, chers lecteurs...bien sûr que non.

Il ne faudra pas réellement compter (jeu de mots!) sur la Cour des Comptes pour obliger le pouvoir à plus de transparence: il y a bien longtemps que l'on sait que l'Inspection Générale des Finances n'est guère plus que l'antichambre du pouvoir, façon piston. Alors lorsque l'on sait que loin d'être un organisme indépendant, ce dernier se place sous l'autorité du Ministère de l'Economie et des Finances, lui-même désormais subordonné à l'Elysée...la boucle est bouclée.

On a décidément des progrès à faire pour sortir de cette bananiérisation de la République.

Petit aparté: Vous remarquerez (ou pas) que j'ai ajouté un blog à la liste de ceux que je vous conseille (sur la colonne de droite), celui de l'Hérétique. Un blog de qualité, des avis pertinents, d'autant plus qu'ils convergent souvent avec les miens, preuve s'il en est d'une grande intelligence (oui, je m'autocongratule et alors?).

mardi 16 juin 2009

Qui veut la peau de Manuel Valls?

Certains dignitaires du PS, n'appartenant pourtant pas à la génération du paléolithique, haranguent Manuel Valls par presse interposée, trop prisonniers du politiquement correct qu'ils sont.

Le jour où la direction du PS aura compris qu'il faut savoir s'émanciper de ce carcan de bienpensance, et surtout que ce n'est pas ainsi qu'ils réuniront la grande famille socialiste, peut-être retrouveront-ils un semblant de crédibilité politique.

En attendant, chers amis socialistes, si vous n'en voulez plus de Valls, vous pouvez toujours nous le donner au MoDem...nous on prend !

Hadopi est mort, vive Hadopi !













Quel rapport peut-il bien y avoir entre Richard Branson et Christine Albanel?

Nul n'ignore (sauf à résider au fin fond des steppes du Kazakhstan) qu'en France, le Conseil Constitutionnel vient de porter un coup fatal au projet de loi Hadopi, porté à bout de bras par Christine Albanel, faisant la joie d'internautes - dont votre serviteur - qui y voyaient une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales, atteinte qui plus est dénuée de toute pertinence technique, culturelle ou économique.

Pendant ce temps à Vera Cruz, au Royaume-Uni, Virgin Media, principal cablo-opérateur, vient d'annoncer un partenariat avec Universal Music visant à la mise à disposition de la totalité du catalogue musical de la Major française exempte de tout DRM en échange d'un forfait mensuel qui devrait osciller entre £10 et £15 par mois.

En contrepartie, Virgin Media s'engage à mettre en place la riposte graduée dont la mesure ultime viserait à la suspension temporaire de la connexion Internet de l'utilisateur en question.

Pour l'heure, on ne sait que peu de choses sur les procédés de preuve, la surveillance du réseau, l'intervention d'un juge ni même sur les moyens de défense pour la mise en oeuvre du dispositif.
Les FAI anglais avaient jusque là été timorés quant à la mise en place d'un tel mécanisme. Il aura fallu qu'il y en ait un pour oser faire le premier pas.

Manque de pot...c'est mon FAI...

Mais croient-ils réellement que l'industrie du disque repartira du bon pied avec un tel dispositif?
A croire que Christine Albanel et Richard Branson ne font qu'un !

Toi aussi, amuse-toi chez toi. Sauras-tu distinguer la future ex-Ministre de la Culture française de l'actuel P-DG du groupe Virgin malgré le même sourire mutin et le même regard désespéré de cocker?
Un indice (Julien Lepers sort de ce corps!): l'un des deux semblerait y connaître quelque chose au monde de la musique.

Rassembler les Centristes?


Jean Arthuis, Sénateur Union Centriste, UDF, fait partie de la floppée de parlementaires qui ont quitté le navire MoDem, bien qu'il ait été membre de son bureau exécutif.

Face aux résultats décevant des suffrages municipaux de 2008, c'en était trop, la tactique de François Bayrou lui est apparu intolérable, surtout dans son isolement à l'égard de la droite. (Bon j'avoue déjà avoir du mal à comprendre le concept de centrisme, si cher à Jean Arthuis, mais excentré à droite...alors Jeannot, au centre ou à droite?).

En Juillet 2008, résolument attaché à l'ex-UDF, il fonde une association politique, Rassembler les Centristes, afin de "rassembler les membres de (la) famille politique (centriste) aujourd’hui éclatée" (on ne peut que décemment reconnaître que le nom de l'association ne manque pas de transparence).

Cette initiative ne manque pas de m'interroger à plusieurs égards. Je présente donc virtuellement mes questions à Jean Arthuis:
- Quelles sont les différences fondamentales entre le Nouveau Centre et Rassembler les Centristes?
- Qu'y a-t-il de totalement inacceptable idéologiquement à gauche pour que l'on considère naturelle l'alliance à droite et non celle à gauche?
- Le Nouveau Centre et Rassembler les Centrises dénoncent tous deux "l'éclatement de la famille centriste", pourquoi avez-vous donc quitté le Mouvement Démocrate pour fonder deux mouvements distincts, contribuant à éclater un peu plus la famille centriste?
- Qu'est-ce qui interdit les membres de Rassembler les Centristes d'adhérer à l'UMP et de pondérer le parti de l'intérieur, plutôt que de l'extérieur? Qu'est-ce qui permet d'affirmer qu'un parti extérieur mais affilié à l'UMP aura plus de poids que les membres mêmes de l'UMP aux affinités "centristes"? Croyez-vous que les députés NC ont réussi à influencer la politique de Nicolas Sarkozy?
- En janvier 2006, 92% des adhérents de l'UDF ont approuvé la ligne d'émancipation à l'égard de la droite. Pourquoi ne respectez-vous pas ce choix...démocrate?
- Rassembler les Centristes et le Nouveau Centre sont deux mouvements comptant un grand nombre d'élus mais un nombre marginal d'adhérents. Le Nouveau Centre ne présente des candidats que là où l'UMP les y autorise. Aux yeux des électeurs, qu'est-ce qui distingue ces affiliés de l'UMP? Comment espérer faire triompher les idées centristes si l'UMP décide dans les faits de l'importance que doit garder ce mouvement sur le terrain par le jeu des accords électoraux?
- Estimez-vous que la politique de la majorité actuelle respecte sans réserve vos convictions centristes et républicaines?

lundi 15 juin 2009

Diction du jour

Une élection ne se joue pas nécessairement sur des idées mais sur la perception que les électeurs en ont
Une devise qui devrait faire réfléchir les commentateurs des élections européennes.

La réforme oui, la chianlit non!

Que ne lis-je comme inepties sur des forums ou sites Internet de la part de membres parfois cadres, parfois simple sympathisants sur les réformes à mener au sein du Mouvement Démocrate suite à la débâcle des élections européennes.

La défaite est incontestable - et je crois incontestée -, des erreurs ont été sans doute commises mais voyez-vous, l'agonie est le moment préféré de certains pour commenter. Non pas qu'il s'agisse d'une propension mortifère mais simplement d'un traumatisme dont la douleur nous atteint au plus profond et nous réveille de la léthargie dans laquelle nous étions tombés.

Oui, car de léthargie il était question. Au gré du parcours du MoDem, les idées, le travail de terrain et le combat européen ne transitaient plus depuis le corps jusqu'à la tête et partant, depuis la tête vers l'extérieur.
Aussi, nul ne s'était réellement alarmé jusqu'à cette terrible déconvenue du 7 juin 2009, aspirés par le discours antigouvernemental de notre Président, François Bayrou.

Or, soulignons un instant cette forte incompréhension de certains Démocrates lorsque ces derniers réalisèrent amèrement qu'on ne pouvait apparemment mêler politique nationale et enjeux européens. D'un côté, d'aucuns considèrent que l'opposition frontale au gouvernement n'est guère une posture antisarkozyste, mais cet antisarkozysme n'est qu'un symptôme de l'incompatibilité définitive entre le projet de société porté par la majorité en place (que Bayrou qualifie de "société des inégalités croissantes") et celui des Démocrates, foncièrement républicain en ce qu'il est libéral* (liberté), social (égalité) et humaniste (fraternité). Or, ce projet de société est aussi valable pour la France que pour l'Europe qu'on ne peut raisonnablement dissocier.

De l'autre, le message a été perçu comme individuel, adressé par un futur candidat à la présidentielle de 2012 contre son opposant, faisant fi de l'excellent programme européen du parti et de ses candidats pourtant reconnus pour leur qualité.
Les raisons sont multiples, notamment:
- l'individualisation apparente du parti, un François Bayrou surexposé (fût-ce volontaire ou la conséquence indésirée de médias qui ne jurent que par le Président du mouvement? L'oeuf ou la poule...). Ce qui atteint François Bayrou, atteint le MoDem aux yeux des tiers.
- le discours de François Bayrou résolument antigouvernental et la parution d"Abus de pouvoir"
- une élection de groupes et de listes à laquelle le MoDem a répondu par une communication adaptée à une élection présidentielle
- un discours politique adressé aux militants qui ne sont pas ceux à convaincre.

Malgré la subtilité de la situation, certains ont cette tendance détestable, irraisonnée et épidermique, à réclamer la tête de celui qui incarne le mouvement (comme on licencie un entraîneur "fusible" dans un club de foot en dérive, persuadés que c'est l'unique solution).
On ne peut tout à fait reprocher aux médias de pratiquer cet exercice: l'urgence de l'information ne permet pas d'essayer d'analyser le fond. On se contente des apparences.

Non. Ce qui n'est pas tolérable, c'est cet appel de la part de certains à brûler aujourd'hui ce qu'ils ont encensés hier. Entre ceux résolus à jeter le bébé avec l'eau du bain et ceux déterminés à installer la collégialité, le seul choix qui nous serait offert serait:
Vous voulez mourir façon PS ou façon Verts?

Allons, allons. Les déconvenues font partie de la vie politique, aussi forte soit la désillusion.
Le tout est de savoir apprendre de ses erreurs. Pour autant, aux ayatollahs de la collégialité, je les renvoie à l'intervention de Jean-Luc Bennahmias, brillante de pertinence. Quant aux autres, je les renvoie à cette célèbre déclaration du Général de Gaulle:
La réforme oui, la chianlit, non !
Ne touchez pas aux idées ! Cessez de contribuer à répandre l'idée qu'il n'y aura pas eu de programme au MoDem, arrêtez de tirer contre votre propre camp ! Nous avons déjà fort à faire avec les autres partis d'opposition qui n'ont pas compris que tirer contre nous, c'est favoriser leur ennemi.
Traitons ensemble le problème pour ce qu'il est principalement: une erreur de stratégie de communication et un manque de visibilité des cadres du mouvement.

Le reste n'est que gesticulation d'apparatchiks.

* Veuillez comprendre libéral dans son sens véritable et non dans la dérive de sa compréhension où certains qualifient la société actuelle de libérale, ce qui est une erreur fondamentale.

dimanche 14 juin 2009

Ca se passe de commentaires

Au détour d'une vidéo reprise par un de mes amis sur Facebook, que je vous invite à découvrir...



Ebahi par tant de talents, je ne résiste pas à découvrir son site...
Vite, vite, courez-y, vous pourriez bien avoir envie d'acheter son disque ! Ca vous évitera de dépenser des sous dans le dernier Francky Vincent.

Quelle horreur !

Mes chers concitoyens, il semblerait que notre peine ait été alourdie de 5 ans ferme.

Espérons que le tribunal populaire sera indulgent en 2012 pour nous faire bénéficier d'une libération anticipée...

samedi 13 juin 2009

Sarkozy, chasseur de tête

Dans sa grande stratégie "débauchage qui a l'odeur de l'ouverture mais qui n'en a pas la saveur", le Président de la République poursuit sa quête folle consistant à fragiliser tout mouvement d'opposition à l'UMP, rappelant les plus grandes heures des démocraties...populaires.

Effectivement, si l'on peut comprendre l'envie d'assurer une réélection, frapper un homme à terre est tout de même symptomatique d'une dérive inquiétante.
Que cherche-t-il réellement à obtenir? Un parti unique en France? Le contrôle de tous les pouvoirs entre ses mains uniques avec le consentement et la satisfaction du peuple?
Le beurre, la crémière...tout ça...

Mais mettons ces considérations de côté.
Ce qui est bon de relever c'est que contrairement au PS, les membres prétendument sollicités du Mouvement Démocrate ne rompent pas...ils ne plient d'ailleurs même pas, ils démontrent que toute idée d'alliance avec un gouvernement dont ils n'ont de cesse de dénoncer les dérives est absolument incompatible avec leurs convictions politiques.

Arrêtons-nous un instant sur le mécanisme de la stratégie sarkozyste: il n'est en fait nul besoin d' offrir un portefeuille ministériel à qui que ce soit pour faire vaciller les adversaires. La tactique utilisée est celle du "name dropping" (mais comme je n'apprécie guère les anglicismes, parlons de "lâché de nom").

La technique est simple: il suffit que quelques membres du gouvernement ou bien de la majorité viennent à évoquer l'idée qu'untel est reconnu pour ses compétences professionnelles ou qu'il verrait bien untel au Ministère de l'Environnement pour que le "buzz" et l'agitation incontrôlée se diffusent au sein du parti politique concerné.

Le dernier en date concerné par une telle manoeuvre est Jean-Luc Bennahmias, Vice-Président cofondateur du MoDem et transfuge des Verts.
Oui mais voyez-vous, tout le monde ne va pas à la soupe, certains savent encore garder une certaine intégrité morale et politique.

Celui-ci a donc profité du micro qui lui était offert par Parlons Net pour affirmer sans ambages son refus catégorique de rejoindre le gouvernement si un poste lui était proposé.
L'information est relayée fidèlement par LeFigaro.fr et Rue89.com.

Avec le temps je devrais savoir qu'il ne faut pas lire les commentaires très partisans sous les articles de ces deux journaux en ligne mais que voulez-vous, faible que je suis, je ne sais pas résister à l'envie d'en découdre.

Ce qui est atterrant et à la fois inquiétant pour la vie politique française, c'est que malgré une attitude exemplaire et un discours franc - Bennhamias ne pratique pas vraiment la langue de bois - vous avez toujours une quantité importante de commentateurs pour suspecter quelque manigance inavouée.

Voyez par exemple ce commentaire sélectionné par la rédaction de Rue89 d'un internaute nommé Numerosix:
C'est bien pour des gens sensés être dans l'opposition d'expliquer longuement pourquoi ils n'iront pas ( ou n'iraient pas) au gouvernement , mais ça reste suspect …
Ce qui serait plus rassurant, quand on leurs pose la question , ce serait qu'ils répondent « Moi ? HA ! HA ! Mais ça va pas la tête , non ? »
Curieusement, ils ne répondent jamais comme ça , vous avez remarqué ?
Sur le Figaro.fr, voici un commentaire que j'ai moi-même sélectionné représentant toute une frange des lecteurs dont je ne comprends pas l'agressivité:

PhilUSA 12/06/2009 à 20:35

Ca tombe bien !...
Comme il le reconnaît lui-même, personne ne le lui a demandé !
Ce qui est très drôle, c'est que pour tous les "Has been" du Modem ou du PS, annoncer qu'ils n'iront pas au gouvernement est leur dernier moyen de faire parler d'eux !
Ils devraient faire comme les Anglais : monter un "gouvernement fantôme" (Shadow cabinet)... avec D. de Villepin par exemple !
Pauvres gens...
Rappelons ici que c'est une information révélée par le Canard Enchaîné qui a initié la discussion à ce sujet.

Ce que je ne comprends pas réellement chez cette partie de la population (de droite comme de gauche en l'occurrence), c'est que si JLB ne s'était pas exprimé on aurait pris ce silence pour un consentement tacite, s'il avait accepté ce poste hypothétique tout le monde aurait crié "z'avez vu? Le Modem, l'UMP et le PS, c'est pareil" et lorsque les membres du MoDem refusent nettement, ces gens là trouvent l'affaire suspicieuse...

Va savoir Charles...

Amuse-toi avec tes amis: si tu cherches bien dans le texte, tu trouveras un appeau à trolls.

vendredi 12 juin 2009

Tractations de couloir à Strasbourg


Vu chez l'Hérétique et chez Quatremer, le Parti Démocrate italien quitte l'ALDE pour former une nouvelle alliance avec le PSE.

Information confirmée sur le site Internet du Parti:
http://www.partitodemocratico.it/dettaglio/81408/una_casa_in_europa

Selon le message officiel, les démocrates italiens ont pris cette décision afin de former une majorité réformatrice en opposition avec les partis eurosceptiques à Strasbourg, l'alliance avec le PS étant une étape à ce titre et non une finalité.

Le MoDem s'est déjà exprimé favorablement pour une alliance PSE/Verts/ALDE qui porterait un candidat autre que José Manuel Durão Barroso à la Présidence de la Commission. Encore fallait-il convaincre les autres partis membres du groupe démocrate européen de faire de même.

Les démocrates italiens n'ont donc pas attendu ces discussions qui devaient avoir lieu notamment lors de la réunion de constitution du groupe du 30 juin prochain.

Il est clair que ce départ risque de sérieusement stygmatiser les discussions au sein des libéraux et démocrates.

Le PSE à cette occasion s'offre un nouveau nom: l'Alliance Européenne Sociale et Démocrate.
Simple travail cosmétique ou réelle réorientation centriste du groupe européen?

Dans le premier cas, rejoindre le groupe sera difficile en ce que d'aucuns crieront à l'opportunisme et les adversaires des démocrates continueront à houspiller et à s'égosiller sur leur prétendu opportunisme.

Dans le deuxième, le PS risque de creuser un peu plus les divisions internes en acceptant de s'associer avec des "libéraux" à Strasbourg, confirmant une droitisation à rebrousse-poil du mouvement initié depuis le Congrès de Reims par le parti à la rose.

Les partis politiques doivent communiquer là-dessus ! A défaut, ils contribuent fortement à confirmer le divorce entre les électeurs et les institutions européennes !

Pour ce qui est de mon opinion personnelle, à partir du moment où l'on peut instaurer une véritable alternative à la gouvernance européenne à laquelle nous avons droit jusqu'à aujourd'hui, j'approuve...si tant est que cette alternative ne va pas en contradiction avec le programme européen du MoDem sur lequel j'ai la faiblesse de penser que nous pouvons largement converger avec le PSE en de nombreux points (harmonisation fiscale et sociale, développement durable, groupe "pro-européen"...).
 
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