mercredi 30 septembre 2009

Les LibDems sur le point de détrôner la gauche?

Mes commentateurs sont formidables. Vonric, copain blogueur expatrié vient de me glisser un superbe lien à propos d'un sondage réalisé par Ipsos MORI.

S'agissant d'un sondage réalisé à 6 mois des élections législatives, il convient de le prendre avec mesure. Néanmoins, on ne peut ignorer la crédibilité croissante accordée aux cousins démocrates britanniques en défaveur des Travaillistes et des Conservateurs.

En outre, il s'agit bien de la première fois depuis 1982 que le parti Travailliste est donné troisième dans un sondage.

Après la montée historique de nos cousins allemands réalisée lors des dernières élections obligeant à repenser une nouvelle forme d'alliance gouvernementale, on ne peut décemment ne pas y voir un mouvement général.

Chute de la gauche traditionnel? Emergence d'une véritable force démocrate? Echec des partis traditionnels?

Le débat est ouvert.

mardi 29 septembre 2009

Polanski : la suite

Un court billet pour vous inviter à poursuivre la réflexion grâce aux excellents billets de Maître Eolas, de l'Hérétique, de Disparitus, du Toréador et de l'indétrônable Neumbeurwane.

La blogosphère regorge de gens de talents aux avis mesurés et réfléchis ! Bravo !

lundi 28 septembre 2009

Roman Polanski: enfin en prison?

Roman Polanski a été appréhendé en Suisse dans le cadre de l'affaire de viol pour laquelle il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis 1978. Il a été placé en"détention provisoire en attente d'extradition". Alerté par le billet de Disparitus à ce sujet, et invité à poursuivre mes développements, je complète donc mon analyse juridique ici qui tend à démontrer que cet événement n'a rien d'inacceptable juridiquement ni moralement.

1. Il ne faut pas confondre prescription de l'action et prescription de la peine.
D'un côté, celle-ci a pour conséquence d'éteindre l'action lorsqu'aucun événément n'est venu suspendre la prescription au-delà d'un certain temps après la commission des faits.
L'objectif est de ne pas monopoliser inutilement la justice lorsque l'ancienneté des faits est telle qu'il est sinon impossible du moins extrêmement ardu d'obtenir les preuves, témoignages, et analyses nécessaires au procès.
De l'autre, il s'agit simplement d'abandonner la mise en exécution d'une décision judiciaire parfaitement valable.

2. S'agissant d'une procédure judiciaire américaine, il convient de réfléchir selon le droit de l'Etat où a eu lieu le procès. (Californie) Le Code Pénal français (art.113-6 et suivants) prévoit une possibilité d'application du droit français à l'espèce mais les tribunaux n'ayant pas été saisis de la question, celle-ci ne se pose plus, l'action publique étant ironiquement prescrite.

3. Le droit de l'Etat de Californie reconnait une prescription de l'action (10 ans pour un viol cf.Code Pénal Californien art.801.1) mais pas de prescription de la peine ! Rappelons que Roman Polanski a plaidé coupable de relations sexuelles avec une mineure de 13 ans et qu'il a été dûment condamné pour cette raison. Il n'a échappé à la prison qu'en raison de sa fuite vers la France. Que 5 ans ou 50 ans se soient écoulés n'a pas d'incidence sur la validité de la peine aux Etats-Unis.

4. La sanction étant toujours effective aux Etats-Unis, si le refus d'extrader est juridiquement fondé en ce que la France n'extrade jamais ses nationaux, rien ne permet de justifier l'inaction totale. En outre, le fait que les autorités helvètes n'aient pas été plus zêlées jusqu'à présent dans la recherche du cinéaste n'est en rien un argument juridiquement valable pour s'opposer à son extradition. Pis encore, le silence de la France est assourdissant à cet égard. Si défaillance sur le fond il y avait, la diplomatie française aurait dû permettre par la médiation de faire cesser le renouvellement du mandat international. Tout semble aller plutôt dans le sens d'une volonté d'enterrer l'affaire. La France donne ainsi une image déplorable de notre société. Nous ne sommes apparemment pas tous égaux devant la loi.

5. Il existe des voies de recours lorsque l'on estime avoir été lésé par une procédure judiciaire inéquitable, même au pays de l'Oncle Sam. S'il n'est en principe possible que de réviser le quantum de la condamnation en appel d'une décision sur plaider-coupable, il est toujours possible de revendiquer le droit à un procès traditionnel au moyen du Writ Of Habeas Corpus.
En d'autres termes, même après avoir reconnu sa culpabilité, on peut avoir droit à un nouveau procès.
La fuite n'est pas une réponse juridiquement valable, pas plus ici que là-bas. Elle a même interdit à l'intéressé de dûment faire valoir ses droits. Dès lors, on ne va tout de même pas reprocher aux américains de mettre en oeuvre les moyens d'exécuter une condamnation pénale.

6. Rien ne permet en outre d'affirmer véritablement que Roman Polanski ait fait l'objet d'un acharnement particulier de la part des autorités californiennes quant au renouvellement du mandat international. En aurait-il été différent s'il s'agissait d'un quidam? Peu probable, les américains étant peu enclin à la tolérance en la matière, surtout pour des abus sexuels.

7. Le désintéressement tout comme le désistement de l'action civile de la part de la victime n'a pas d'incidence sur l'exécution de la condamnation pénale. Un gros chèque ne change rien à l'affaire.

Hors le débat juridique, sur le fond, certains évoquent un procès inéquitable dans une amérique puritaine des années 70. Répondons que:
  • Les arguments du type "dans les années 70, il y avait d'autres moeurs" sont juste nauséabonds. Réfléchissons un instant s'il s'était agi d'un quidam. Personne n'aurait été choqué des faits. Ou plus exactement, chacun aurait été choqué que ce quidam n'ait pas été extradé auparavant.
  • Il faudrait savoir, elle était puritaine ou dévergondée l'amérique des années 70? Dévergondée pour justifier une approche de la sexualité quelque peu ordurière mais puritaine lorsqu'il s'agit de répondre de tels actes devant la justice?
  • On parle des années 70 et de la Californie. En matière de puritanisme, on a fait pire...
  • Roman Polanski a plaidé coupable mais des voies de recours existent. La fuite n'est pas une réponse adéquate à cela. De la même manière qu'il est normal que Bertrand Cantat ait été jugé, condamné et emprisonné en Lituanie, le procès depuis l'enquête jusqu'à l'exécution de la décision aurait dû avoir lieu en Californie. Seule la question de l'exécution de la peine en France aurait eu une pertinence.
  • Le système américain n'est certes pas parfait mais il est moins imparfait quand on a les moyens financiers de se défendre.
  • Le système français a lui aussi ses imperfections. La France n'a pas à héberger des criminels reconnus coupables dans un pays qui défend au moins aussi bien les droits de l'Homme que la France.
  • Le débat ne porte pas sur les qualités d'artiste de Roman Polanski, juste sur l'immunité de fait d'un individu reconnu coupable d'abus sexuels conformément à une procédure judiciaire présumée valable.
Edit de 18h00: Après quelque recherches et plusieurs avis contradictoires, il semblerait bien que la condamnation soit acquise mais le quantum de la peine indéterminé, suspendu jusqu'au retour de Roman Polanski devant un tribunal californien. Pour un suivi chronologique de l'affaire, suivez le lien.

Edit du 30/09 sur l'extradition.

Les frais bancaires: une question de culture?

Haro sur les frais bancaires !
Bruxelles par la voix de sa commissaire européenne responsable de la Protection des consommateurs, Meglena Kuneva, tire la sonnette d'alarme sur l'opacité des pratiques ainsi que les abus de nos établissements financiers en la matière. (Voir le rapport ici)

Mettons à mal tout de suite l'espoir du consommateur. Il ne s'agit pas d'obliger à une réduction des prix - sauf incidemment - mais simplement de forcer la transparence des frais, espérant vraisemblablement une baisse par contre-coup.

Mais quelle est la réalité?

Rappelons tout d'abord que la France n'est pas la championne d'Europe des frais bancaires comme vous pouvez le voir dans le schéma ci-contre.

Nos amis transalpins mènent largement la danse: avec un coût annuel de 253 EUR, les frais bancaires sont en moyenne 65% plus chers qu'en France, soit 150% de plus qu'au Royaume-Uni !

"Diantre, mais alors les banques s'enrichisseraient beaucoup plus volontiers au détriment du consommateur dans les pays prétendument plus réglementés?"

Non plus. L'Allemagne, pays économiquement proche de la France du point de vue réglementaire en est le symbole: les frais y sont 42% moins chers en moyenne.

- Je ne comprends plus rien Nemo. Le Royaume-Uni est pourtant le pays des banques par excellence forte de son libéralisme et de sa déréglementation. L'Allemagne est plutôt bien réglementée à l'image de la France..."

Cher lecteur, il faut croire que les frais bancaires sont à l'image de la crise économique que nous traversons. On voudrait mettre le libéralisme au pilori au motif fallacieux qu'il est synonyme d'absence de réglementation sans faire cas des nombreuses déclinaisons existantes et au détriment d'une réflexion sur le type de réglementation qu'il convient d'adopter.

En matière de réglementation, la France est pourtant fort bien pourvue. Pour autant, le consommateur n'en est guère correctement protégé.

Déréglementation ne rime pas nécessairement avec une parfaite concurrence et la réglementation n'aboutit pas non plus systématiquement à une meilleure protection du consommateur.

- On se fait véritablement avoir donc en France...la réglementation donne l'illusion de la protection alors que les abus sont nombreux.

Minute, papillon ! Il faut apporter des nuances importantes à la réflexion !
Réflechissons un instant sur les raisons pour lesquelles ces banques se permettent de tels errements. L'absence d'une politique répressive et préventive judicieuse est évidemment un premier facteur.

L'autre élément ressort du domaine des sources de revenus pour les établissements bancaires dont il nous faudrait connaître les marges et bénéfices dégagés dans chacun des pays concernés par le rapport. En effet, il est possible qu'afin de garantir une rentabilité aussi importante que dans les autres pays, les banques doivent-elles impacter, fût-ce manière indélicate, le "manque à gagner" sur le consommateur.

Ne vous méprenez pas, ces agissements ne sont pas le moins du monde acceptable mais si l'on ne réfléchit pas aux sources du mal, il est illusoire d'adopter une réglementation efficace.

- Fermez la porte, on passera par la fenêtre !"

Exactement.

- La situation est-elle vraiment différente d'un pays à l'autre?

Comparons deux pays que je connais bien à mon échelle de consommateur si vous le voulez bien.
Là où il m'était impossible d'ouvrir un compte sans me faire débiter des frais de gestion, de cartes bancaires, d'accès à mon compte par Internet de l'ordre de 7 EUR par mois, quelle n'était pas ma surprise en apprenant qu'ici en Angleterre, non seulement je ne payerai rien pour un service encore plus performant, mais surtout que mon compte courant serait rémunéré!

Je reçois mon relevé de compte mensuellement par papier, j'ai un accès Internet depuis lequel je peux faire des virements gratuits vers n'importe quel compte anglais, j'ai une carte de débit Visa internationale, mon compte est rémunéré.

- Une carte de débit?

Question très pertinente, cher lecteur. Effectivement, la notion de carte de débit et de carte de crédit n'existe pas réellement en France. Les banques jouent volontiers sur cette opacité*. Une carte de débit est simplement une carte de paiement avec débit immédiat sur le compte. Une carte de crédit est un service payant par lequel un établissement financier vous accorde une réserve de crédit renouvelable (par exemple 2000 GBP par mois) pour vos dépenses, indépendamment de vos rentrées financières, dont les remboursements seront étalés sur l'année. Extrêmement répandue, c'est un véritable moteur de la consommation. Le problème étant que les ménages consomment à crédit au détriment de leur véritable capacité de remboursement. Je suis personnellement contre cela. J'essaie de ne dépenser que ce que j'ai en argent disponible. Lorsque je n'ai pas, j'économise plutôt que de faire un achat immédiat. En France donc, on vous facture des frais pour tout type de carte bancaire Visa ou autres.

- Les banques anglaises se rattraperaient donc sur d'autres activités?

Arrêtons-nous un instant sur le fonctionnement du crédit au Royaume-Uni.
Essayez-donc de faire une simulation de prêt immobilier auprès d'un banquier britannique. Vous aurez bien du mal à vous y retrouver. En effet, lorsque en France, vous avez le choix entre un taux fixe, un taux variable avec une limitation de +1 ou +2 points ("cappé" selon le jargon bancaire) sur une période fixe, en Angleterre, vous ne trouverez aucune banque pour vous prêter à taux fixe sur une période supérieure à 10 ans.

Du coup, on peut aisément comprendre qu'il soit possible de ne plus être en mesure de rembourser un prêt immobilier en cours de vie même si votre revenu est constant. Mais il faut aussi savoir que l'accent est fortement mis sur la concurrence. Il est extrêmement rare ici de rester fidèle à la même banque du point de vue du crédit immobilier.
Sauf que lorsque l'on est comme c'est le cas actuellement en période de taux d'intérêts extrêmement bas, on se moque de pouvoir renégocier d'ici 15 ans sachant que ces taux ont très peu de chance de diminuer.

En conclusion, si l'on peut militer pour la transparence des frais bancaires en France, celle-ci aboutira peut-être à une diminution relative des frais de gestion de compte courant (seuls concernés par l'étude en question) mais il est aussi à craindre l'effet pervers par lequel les établissements financiers trouveraient d'autres moyens de maintenir leur rentabilité. (Diminution des capacités de prêt, augmentation des taux d'intérêts immobiliers, etc...)

Il faut donc instituer :
1. Un ensemble de règles cohérent et pertinent visant à un contrôle efficace et une transparence des frais bancaires permettant une meilleure visibilité sur la concurrence
2. Un contrôle coercitif de l'ensemble des pratiques bancaires à l'échelle européenne et non se contenter d'établir des règles de bonne conduite qui ont prouvé leur inefficacité jusqu'à présent. Après tout, une loi qui ne peut être sanctionnée n'est pas une loi.

* La loi MURCEF de 2001 par ailleurs oblige les banques désormais à porter la mention "carte de crédit"...mais, la transparence dans la communication n'y est toujours pas.

samedi 26 septembre 2009

Bayrou, l'exutoire à frustration

Petit échange entre Koz et Thibautlanoy sur Twitter dans lequel je ne peux m'empêcher d'intervenir (comme quoi, on peut en dire des choses en 140 caractères).

Extrait:
Koz: @thibautlanoy bref, Bayrou n'est QUE stratégie - personnelle de surcroît - et positionnement
Nemoauditur: C'est drôle certains militants au MoDem lui reprochent exactement l'inverse... de ne pas penser assez à la stratégie (Grid, Promoteurs et compagnie...)

Koz: @thibautlanoy en 140 car. ? Disons qu'il a commencé par s'asseoir sur toute la dimension chrétienne de son héritage

Nemoauditur: C'est vrai qu'il y a un énorme gap idéologique entre démocrates chrétiens et démocrates...tout court... -
Voilà jusqu'où va le conditionnement politicien. Oui car il ne s'agit nullement de positionnement idéologique. On reproche à François Bayrou d'accepter de dialoguer avec tout le monde, gauche y compris. (Rappelons que l'Offre Publique de Dialogue n'est pas uniquement destinée à nos amis de gauche, loin s'en faut). Je ne vois rien qui ne soit diamétralement opposé à son discours de 2007 dont l'un des piliers était justement le rassemblement par-delà les clivages.

Ensuite, dire qu'il a renoncé à son héritage démocrate chrétien, c'est présupposer:
1. Que les idées qu'il défend aujourd'hui vont à l'encontre de cet héritage (je demande à ce qu'on me le démontre)
2. Que le simple fait d'être prêt à dialoguer avec tout le monde, c'est déjà renoncer à cet héritage.

C'est justement contre cela que les démocrates se battent aujourd'hui.
Le clivage droite-gauche français n'est qu'une opposition de partis avant d'être une opposition d'idées. Y a-t-il véritablement une cohérence entre la politique menée par Nicolas Sarkozy aujourd'hui et celle de Jacques Chirac? Depuis longtemps, on emprunte à gauche et à droite. Depuis Giscard en 1974. Sauf que tactiquement, les uns se sont arrogé le prétendu monopole de certaines idées, ce qui ne sert personne sauf notre cher duopole monolithique.

Le Mouvement Démocrate souhaite rendre à la politique ses lettres de noblesse en mettant en exergue le clivage idéologique réel.

Pour moi, il y a d'un côté, ceux qui sont pour la politique antirépublicaine, celle des "inégalités croissantes", de la monarchie élective, de l'atlantisme. De l'autre, il y a ceux qui rêvent d'humanisme, d'égalité, de solidarité, de responsabilité individuelle, de fin des castes politiques.

Parmi ceux-là, certains ne seront pas d'accord sur les méthodes pour y parvenir.
Je pense notamment à ceux qui rejettent définitivement le libéralisme et qui ne l'assimilent qu'à un vague laisser-faire absolu.

Je crois qu'il y a tout de même une grande majorité de Français qui se retrouveront dans le projet démocrate, que ce soit le PS, Europe-Ecologie, le Mouvement Démocrate ou même les Villepinistes qui le défendent.

Mais je suis toujours disposé à ce que l'on m'explique concrètement en quoi les idéologies de ce que l'on a coutume d'appeler le centre-gauche et le centre-droit s'opposent.

En conclusion, c'est cela que les centristes doivent affronter depuis plus de 30 ans: être l'objet des manipulations du PS ou du RPR afin de gagner une élection.

Aujourd'hui, les démocrates doivent surtout accepter d'être l'exutoire des frustrations de ceux qui n'admettent pas que l'on sorte d'un échiquier dessiné par d'autres.
On n'a pas fini d'entendre parler de ce prétendu opportunisme de François Bayrou.

jeudi 24 septembre 2009

L'ère de l'Emotion, la fin de la Raison?

La page des Lumières est définitivement tournée. La France n'est plus ce grand pays de penseurs qui a su faire naître les plus grandes idéologies telles que celles qui ont inspiré les mouvements révolutionnaires par-delà nos contrées.

L'émotion s'accommode mal de la raison surtout lorsque la première tend à oblitérer la seconde.

Plusieurs éléments m'inquiètent quant à cette proportion croissante de Français qui ne sait guère plus que réagir au détriment d'une réflexion mesurée.

1. Il ne fait pas bon être banquier ou travailler dans un établissement financier de nos jours.
Dans un élan bien franchouillard aigri, pris dans la spirale de la catharsis, mal avisé serait celui qui révélerait son salaire, surtout si celui-ci a le malheur de dépasser 3000 EUR par mois ! Vous devrez nager à contre-courant d'un déversement collectif de bile. La rage de l'injustice biaise le jugement au point de se tromper de cible. Je devrais véritablement arrêter de lire les commentaires chez Rue89 dont je devrais savoir qu'ils ne sont généralement jalonnés que de clichés gauchistes que même certains sympathisants socialistes renieraient.
Les banques ne sont certes pas des parangons de vertu, mais de là à en faire les représentants sur Terre du Malin, c'est oublier leur rôle indispensable dans notre économie.

2. Notre Lider Maximo hypergesticulant n'est pas à la hauteur de sa charge. Je commentais récemment sur Facebook le statut d'un jeune Gaulliste du Renouveau, dont j'ai du mal à concevoir son ralliement assumé à la majorité en place sans renoncer ce qui fait justement l'essence même du gaullisme:
Et ça ne vous fait pas mal en tant que gaulliste d'être affilié à une majorité qui saccage l'héritage du Général? Positions atlantistes, recul d'indépendance du pouvoir judiciaire, judiciarisation de la vie politique, un Président qui range les ministres au rang de simple conseillers à l'américaine...c'est loin d'être gaulliste tout ça...
Et j'omets volontairement le côté bling-bling du Président qui est sans doute ce qu'il fait de plus antigaulliste. Le Général avait une autre idée de la fonction présidentielle.
Être Chef de l'Etat, c'est gouverner avec la raison. Ce n'est pas bondir sur chaque fait divers pour manipuler l'opinion publique. C'est savoir se mettre au-dessus des turpitudes quotidiennes politiciennes. Je crois que Georges Pompidou est l'auteur de cette fameuse phrase selon laquelle le Président doit s'occuper de l'image de la France et le Premier Ministre du quotidien des Français. C'est exactement de cela dont il s'agit.
Donner un cap, une grande direction, un projet, un espoir d'avenir. Cela se construit dans le temps de la réflexion. Force est de constater que nous avons à la tête de l'Etat un homme qui se laisse guider par ses émotions ou du moins qui en donne l'image.
L'effet en est désastreux. La colère ou la rage amènent Nicolas Sarkozy à se rabaisser, à participer même aux querelles politiciennes, amalgamant l'homme et la fonction.
Sauf que lorsqu'une partie civile peut se permettre de traiter un suspect de coupable, un Président viole les fondements mêmes de notre République.

Aparté: Au fait quelqu'un aurait-il des nouvelles de François Fillon? Je m'apprête à lancer une alerte pour personne disparue !

3. Le football, sorte de révélateur d'une société est à cette image. S'agissant d'un sport, il est donc nécessairement emprunt d'émotions. Mais sauf à en faire un dérivé d'Ultimate Fighting ou un digne représentant de la confrérie des bouchers-charcutiers, la raison doit aussi dicter le jeu. C'est ce que l'on appelle le Fair-Play: savoir faire fi de l'émotion pour rendre à ce fabuleux sport sa dimension fédératrice et ludique. La joie et la tristesse en communauté ne deviennent ainsi pas la moquerie et la colère. Mais là aussi, la France ne sait plus raisonner.

Comme dirait l'un des plus grands (non par la taille) penseurs de la fin du XXe siècle:

La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance.
Si cela ne vous a toujours pas convaincu que Nicolas Sarkozy est l'incarnation française de l'Empereur Palpatine...

mercredi 23 septembre 2009

Nick Clegg, le François Bayrou anglais?

Le leader des LibDems (Liberal Democrats) Nick Clegg, dont le parti achève aujourd'hui son "Université de Rentrée" a tout d'un François Bayrou...avec un léger temps d'avance.
Il est d'ailleurs assez amusant de constater la situation politique globale comparable (mais pas identique) entre le Royaume-Uni et la France.

La Gauche des Travaillistes est à l'agonie et il est très peu probable que la majorité soit reconduite aux prochaines élections législatives. Gordon Brown est extrêmement décrié, sa gestion de la crise jugée insatisfaisante, son aura vue comme insuffisante pour une charge de cette importance. Il ne manque que la perruque pour qu'on y voit une Martine Aubry, version british.

Les Tories (Conservateurs) derrière David Cameron n'attendent que l'alternance et brillent pas une communication politique efficace axée sur la critique constante du pouvoir en place... en revanche, du point de vue des idées, c'est assez désertique si ce n'est une certaine continuité dans l'ultra-libéralisme et la lutte contre l'interventionnisme d'Etat.

Entre les deux, le troisième parti du pays qui souhaite incarner l'alternative à ce duopole vieillissant et à bout de souffle.

Principale différence avec le MoDem de François Bayrou: les LibDems vont plutôt bien. Pas de progression significative mais une stabilité en tant que troisième force politique du pays.

Les dernières élections européennes ont par ailleurs confirmé cette installation dans le paysage politique britannique. Pour rappel, les MPs (députés) se répartissent entre 349 travaillistes, 193 conservateurs et 63 démocrates. On est tout de même loin des 3 députés orange siégeant au Palais Bourbon.

Si l'on reproche souvent à François Bayrou de ne convoiter que la Présidence de la République, Nick Clegg ne se cache pas de sa volonté d'être le futur Premier Ministre anglais. Il explique par ailleurs, brillamment les raisons qui le poussent naturellement à nourrir une telle ambition:

"Let me tell you why I want to be prime minister. It's because I want to change our country for good," said Clegg.

"Because I want to live in a country where prejudice, insularity and fear are conquered by the great British traditions of tolerance, pluralism and justice."

Traduction:
"Laissez-moi vous dire pouquoi je veux être premier ministre. C'est parce que je veux changer notre pays pour de bon" a dit Clegg.
"Parce que je veux vivre dans un pays où les préjugés, l'insularité et la peur sont supplantés par les grandes traditions britanniques de tolérance, de pluralisme et de justice."
Clegg a annoncé récemment sans avoir consulté les militants de son parti qu'il souhaitait que la priorité soit donnée à la réduction drastique de la dette du pays. Chacun sait qu'il s'agit depuis longtemps d'une priorité pour François Bayrou qui en avait fait son thème central lors des présidentielles de 2007. D'aucun diront qu'il y a aussi une certaine similitude dans cette propension à être le fer de lance isolé d'un parti méprisant quelque peu la démocratie interne.

Le discours de clôture du président du Mouvement Démocrate a emprunté quelque peu au vocabulaire traditionnel de gauche. Solidarité, progrès, réforme, égalité. De son côté Nick Clegg affirme:
"If you supported Labour in 1997 because you wanted fairness, you wanted young people to flourish, you wanted political reform, you wanted the environment protected, or you simply believed in a better future, turn to the Liberal Democrats. We carry the torch of progress now."
Traduction:
"Si vous supportiez le Parti Travailliste en 1997 parce que vous vouliez la justice, que vous vouliez l'épanouissement des jeunes, que vous vouliez la réforme politique, que vous vouliez la protection de l'environnement, ou que vous croyiez simplement dans un futur meilleur, tournez-vous vers les Libéraux Démocrates. Nous portons désormais la torche du progrès."
François Bayrou ne dirait pas cela aujourd'hui. Le MoDem n'est pas dans un état plus enviable que le PS et l'Offre Publique de Dialogue en pâtirait fortement.

En revanche, d'ici 2012...

PS: Les LibDems et le MoDem siègent ensemble au Parlement Européen au sein de l'ALDE. Les affinités politiques sont naturelles entre les deux partis. Pour l'anecdote, Nick Clegg s'exprime dans un parfait français.

mardi 22 septembre 2009

Dix bonnes raisons pour ignorer l'affaire Clearstream

L'affaire Clearstream n'en finit pas d'attirer les attentions médiatico-bloguesques mais votre serviteur est bien en peine d'en comprendre le fondement.
Pis encore, je vois dix bonnes raisons pour lesquelles on ne devrait pas y donner tant d'importance.

1. Les faits sont abscons.

2. Certes les protagonistes sont particuliers mais l'affaire l'est moins.

3. Ca sent la barbouzerie à plein nez mais ce n'est que la 197e affaire de ce genre depuis la mort du Général (de Gaulle, pas le classement Wikio).

4. Y en a-t-il sincèrement pour croire qu'un rebondissement quelconque émergera d'un tel procès?

5. Si condamnation il y a, ce sera tout au plus de la prison avec sursis, avec une peine d'inéligibilité qui sera supprimée en appel. Cela n'aura pas plus de conséquence que cela sur l'avenir politique de l'un ou de l'autre.

6. Cela ressemblera plus à un pièce de théâtre où les mis en cause et témoins se donneront la réplique que l'on aura rapidement oublié (si ce n'est les excès d'emphase de DDV)

7. Le faciès de Dominique de Villepin tient trop de la bonhommie pour en faire un méchant de série B crédible

8. Nicolas Sarkozy n'est même pas présent aux audiences (et ça se comprend)

9. On ne saura même pas quelles leçons tirer d'un tel procès. Les antisarkosistes et les prosarkosistes ne bougeront pas d'un iota de leur position. Ce procès ne fait qu'alimenter la sensation du "tous pourris" qui est loin d'être constructive.

10. Les faits ne sont même pas glamour ou sulfureux. Finalement, il s'agit juste d'un fichier Excel vaguement trafiqué. Ce n'est même pas une affaire d'écoutes illégales, ni une fille cachée hébergée aux frais du contribuable... non Tonton faisait mieux.

Pourquoi Unique et Commun?

Les chaînes de blogs pleuvent en ce moment. Ce n'est pas pour me déplaire tant que le sujet m'inspire réellement.

Me voilà ici tagué par Neumbeurwane sur son blog techno où l'on doit expliquer l'origine du nom de son blog.

Ces quelques lignes vont vous livrer une part importante de mon intimité. C'est l'avantage de l'anonymat. Les confessions ont l'air moins intrusives.

L'exercice du blog est pour moi un exercice d'équilibriste. Parler de soi, livrer son opinion, avoir la prétention de pouvoir intéresser un lectorat quel qu'il fût n'est pas chose aisée pour qui a un ego qui a un tant soit peu été malmené pendant de longues années.

J'ai passé la majeure partie de mon enfance et de mon adolescence à me construire avec la peur d'être égocentrique, égoïste, de ne penser qu'à moi, de me mettre en avant jusqu'à l'excès : la fierté et la confiance en soi en ont été terriblement affecté.

L'héritage mal légué de ma culture portugaise sans doute. Une erreur dans la compréhension du message catholique pour sûr.

Mon enfance a donc été à l'image de cette crainte. J'ai longtemps été extrêmement timide, démesurément sensible, incroyablement craintif.

L'adolescence n'a pas été nécessairement meilleure. J'avais crû bon soigner ces travers en étant extraverti, avenant, exagérément empathique d'autrui, avide de créer un cercle d'amis le plus large possible. J'ai toujours été sincère dans ma démarche mais mon besoin inconscient d'affection pervertissait mon jugement et biaisait la construction des relations amicales.

Heureusement que ces faiblesses constituent aujourd'hui mes forces. Je pense avoir trouvé un juste équilibre entre le respect de mon ego et l'ouverture vers mon prochain. La fierté n'est plus un vilain mot dès lors qu'elle ne se mue pas en vantardise.

Je suis plus conscient que jamais que nous sommes tous uniques, des êtres à part, dans toute leur complexité, leur histoire personnelle, nos dissemblances qui sont autant de richesses, mais nous faisons également partie de la grande communauté humaine, celle dans laquelle notre voisin nous ressemble tant, celle dans laquelle nous aimons et sommes aimés.

Je suis moi-même Unique et Commun. J'essaye de rester humble, ouvert, tout en apportant mes convictions personnelles.

Voici venu le temps de taguer à nouveau mes copains de la blogosphère:
Disp, Vincent, Nelson, la Banane Bleue et qui voudra !

lundi 21 septembre 2009

Bonus des traders: petit manuel de communication politique

Voici désormais une technique de communication éculée du gouvernement et de Nicolas Sarkozy en particulier qui pour donner l'illusion de l'action, focalise l'attention de l'opinion publique sur un élément précis qui fera l'objet d'une mesure, d'une loi ou d'un décret.

La question n'est pas de savoir si ceux-là répondront efficacement au problème posé, source des maux dont nous souffrons tous. Non, là n'est pas l'objectif poursuivi. Il s'agit simplement d'apaiser la vindicte populaire en vouant aux gémonies le bouc-émissaire, le sujet prompt à incarner de manière crédible le mal, à concentrer sur sa personne une haine suffisante pour oblitérer le jugement rationnel de tout un chacun.

Le fonctionnaire tire-au-flanc justifiant la privatisation du service public, l'élève insubordonné provoquant l'immersion de la police dans le cénacle de l'Education Nationale, le délinquant des cités légitimant la prolifération des caméras de vidéosurveillance, l'ultra-répression d'infractions autrefois mineures.

C'est une variante du mécanisme contrôlée de la catharsis.
Phénomène exutoire par lequel l'homme expie, chasse le mal, purifie sa conscience par le spectacle du sacrifice ou du châtiment.

Utilisée à mauvais escient, la manoeuvre habile permet de cautionner la pérennité d'un système pourtant défaillant, de maintenir une situation favorable aux intérêts particuliers.

Ainsi la privatisation ne règle en rien le problème de la performance du service public, l'intrusion de la Police Nationale ne permet pas plus de respect de l'apprentissage et de l'Education Nationale, la multiplication des actes de répression n'endigue pas l'augmentation de la violence de la société.

Il en va ainsi de ce nouvel appeau, ce leurre que l'on nous brandit, cet appât auquel on voudrait que l'opinion publique s'hameçonne: le trader, et ses bonus colossaux.

D'autres ont pu judicieusement soulevé l'échec du G20 auquel on nous prépare afin que l'on n'attende pas trop de ce qui n'est au final que poudre aux yeux. Le sujet a néanmoins réussi à focaliser l'attention, tant et si bien que la plupart a déjà oublié le but poursuivi.
L'ennemi est identifié mais on ne sait plus pourquoi on le combat, seul la victoire compte...même si l'on ignore quelle forme cette dernière doit revêtir.

Une fois que les bonus des traders auront été limité, que fait-on?
Le but n'est pas réellement de diminuer les écarts de rémunération au sein des établissements bancaires, combat noble qu'il conviendrait de mener à l'échelle économique globale.
Il s'agit de réduire la financiarisation de l'économie dans laquelle la spéculation financière s'est totalement détâchée de l'économie réelle, en ce qu'elle ne repose plus sur les possibilités de croissance mais sur un postulat que toute activité économique doit croître à un rythme destiné à satisfaire des appétits d'actionnaires voraces.

Seulement, pomper l'eau d'un puit à raison de 100 litres par jour lorsque celui ne peut en fournir que 50, cela n'a rien de constructif sur le long terme...

La réglementation des bonus des traders n'est qu'un moyen parmi tant d'autres de réduire cette propension à prendre des risques démesurés, à exiger des retours sur investissements irréalistes ayant pour conséquences directes ou indirectes, les catastrophes humaines inacceptables que l'on a connues ces dernières années, initiées par des délocalisations outrancières vers des pays socialement défavorisés.

En outre, on peut comprendre la crainte des établissements bancaires de voir leurs meilleurs talents partir pour quelque terre aux meilleures auspices. Si décision il y a, celle-ci doit s'appliquer à une grande majorité de pays afin d'éviter une concurrence faussée.
La démarche du G20 en elle-même apparaît inepte à ce titre. Rappelons par exemple que la Suisse n'en est pas membre.

Qu'obtiendrons-nous donc de mieux à l'issue de ce G20 de Pittbsburgh?
Une décision concertée de limiter la rémunération des traders qui s'appliquera aux pays membres.
Inconvénients: les activités de marché se déplaceront géographiquement mais continueront, certains tireront gloriole d'avoir obtenu une mesure symbolique même si inefficace ce qui permettra de servir la communication aux prochaines échéances électorales, la nature des investissements, des risques et exigences de retour d'investissement n'auront pas changé.

Rappelons une chose, un trader n'est qu'un salarié. Les exigences de performance, ainsi que l'environnement de travail sont établis essentiellement par la Direction et l'actionnariat de l'entreprise. Même dans un monde idéal où toutes les banques joueraient le jeu de la saine rémunération, il est peu sûr qu'elles cesseront d'exiger de telles extravagances financières, d'autant plus qu'en réduisant la masse salariale, ce sera ici l'occasion d'augmenter un peu plus leurs marges.

dimanche 20 septembre 2009

La BBC n'a rien dit contre Désirs d'Avenir !

A ceux qui auront vu la vidéo chez Nicolas ou chez Roman sur le prétendu fou rire d'un journal télévisé de la BBC suite à l'annonce du lancement du nouveau site Désirs d'Avenir, j'espère qu'ils liront les lignes suivantes.

Je ne peux m'empêcher de m'énerver lorsque je vois le buzz crée par ce détournement dans la blogosphère comme dans les réseaux sociaux. Non pas que je me sois trouvé soudainement touché par la grâce céleste m'intimant à devenir Ségoléniste mais bien parce que le succès de cette vidéo est en partie fondé sur l'authenticité que lui prêtent beaucoup, bien plus que par l'effet humoristique recherché. Heureusement que certains savent encore faire montre d'un peu de mesure.

Il m'est difficile d'accepter que le niveau d'anglais général soit si mauvais pour que si peu détectent que les sous-titres n'ont rien à voir avec la vidéo. Loin de moi l'idée de narguer du haut de ma pratique de la langue de Sa Majesté, je m'insurge simplement que ce soit ici encore l'occasion de mettre en lumière cette propension à se jeter sur une nouvelle comme des morts-de-faim au simple motif qu'elle cautionne ses préjugés.

Le déversoir à connerie humaine. Voilà à quoi cela me fait penser.

Rétablissons donc immédiatement la vérité pour ceux qui l'ignoraient:

1. L'émission n'est absolument pas anglaise et n'a pas été diffusée sur la BBC. Les plus anglophones d'entre vous l'auront remarqué à l'accent américain. Dès lors, de grâce, épargnez-nous les commentaires anglophobes !

2. Il s'agit d'une vidéo qui avait fait le tour d'Internet en mars 2007 et pour cause: le fou rire de la présentatrice, Andrea Jackson, a lieu juste après la diffusion d'un reportage sur les troupes américaines en Iraq.

3. Le fou-rire n'a bien évidemment aucun rapport avec Ségolène Royal, Désir d'Avenir ou leur site Internet. La vidéo originale se trouve ici. L'émission s'appelle The Daily Buzz.

4. Le détournement est tout de même grossier et évident. Je ne pense d'ailleurs pas que les auteurs de cette petite farce misaient à l'origine sur l'apparente crédibilité pour faire le buzz. Lorsque l'on ne comprend pas l'anglais, la moindre des choses est d'émettre une réserve intellectuelle naturelle d'une vidéo dont la source est soit inconnue, soit officieuse.

Force est de constater que cela n'a pas empêché un déferlement de naïveté confondante mêlée à de l'agressivité gratuite aussi bien à l'égard de Ségolène Royale qu'à l'égard des britanniques qui pour le coup n'avaient véritablement rien à faire dans cette histoire.

Je trouve cette vidéo beaucoup plus drôle !

samedi 19 septembre 2009

Retour sur le cas Ségolène et ses désirs d'avenir

J'ai préféré m'abstenir de commenter en ces lieux le lancement pathétique du nouveau site de Désir d'Avenir, privilégiant une réaction mesurée à un commentaire épidermique à l'emporte-pièce.

J'avoue avoir été véritablement stupéfait des cris d'orfraies et de l'indignation de vierges effarouchées, face à ce qui n'est au final qu'un site Internet d'un courant politique interne au Parti Socialiste.

Certes, la vitrine se doit d'être soignée et respecter quelques standards esthétiques et fonctionnels minimaux, à l'heure des réseaux sociaux et d'une interactivité croissante entre public et politique. Je m'étonne cependant que certains aient jugé péremptoirement qu'il s'agissait ici du suicide politique en direct de Ségolène Royal.

Effectivement, la crédibilité internautique en prend un coup mais comment peut-on condamner si violemment, si rapidement ce qui n'est au final que du contenant. Le contenu ne prime-t-il pas? Bon, je suis de ceux qui considèrent que la pauvreté esthétique du site est à la mesure de la richesse du contenu mais le buzz ne portait apparemment pas sur ce point.

Deuxième point qui est nettement plus important à mes yeux est cet étrange remake des pires scénarios de la Ve République en ce qu'apparemment le site aurait été conçu par le petit ami de Ségolène Royal, André Hadjez dont rien ne permettait de garantir les compétences professionnelles en la matière contrairement à ses nombreuses déclarations et qui aurait facturé cette bouse technologique que j'aurais pu réaliser en deux heures avec Word pour la modique somme de 41.860,00 EUR payé par le mécène Pierre Bergé. Ca sent bon le PS des barbouzes, le souffre mitterrandien (ce qui rappelle à notre bon souvenir que Ségolène Royal était la protégée de Tonton).

Cet événement a de quoi constituer un suicide politique mais étrangement, on ne se concentre que sur l'esthétique risible du site Internet... (on peut d'ailleurs trouver beaucoup de vidéos très drôles sur le sujet, mais cela reste un sujet...secondaire)

vendredi 18 septembre 2009

L'Anglais et l'alimentation

A force de me faire tancer par mes collègues de bureau, je tiens à rétablir une vérité qui sonnera tel un truisme aux oreilles des plus fieffés anglophobes:

L'Anglais a une approche de la gastronomie des plus déroutantes.

Depuis mon arrivée sur le territoire de Sa Majesté, je n'ai eu de cesse de questionner l'autochtone afin de m'enquérir de leurs us et coutumes, préalable requis pour me fondre dans la masse.

C'est ainsi que je me suis rendu compte que l'étape du petit déjeuner était tout de même survolé par la majorité. Le menu est généralement d'une frugalité à effrayer un Ethiopien en période de disette.

A la question, que manges-tu généralement le matin, on me rétorque généralement:
"A slice of toast" (une tranche de pain de mie grillé).

Les nombreuses publicités ventant les mérites de telle ou telle marque de beurre, de pain de mie ou autre auront fini de me convaincre de cette propension à négliger le "repas le plus important de la journée".

Pis encore. Ce qui semble être un acquis Français obtenu au prix de nombreuses années de communication officielle médico-sanitaire, vous vaudra de la part d'un Britannique ce fameux regard moqueur destiné à camoufler la gêne de l'ignorance.

"Bon, me disais-je, ils doivent bien se rattraper le midi."

Je n'ignorais pas que la pause du midi, bien qu'officielle sur mon contrat de travail, ne résistait pas à cette coutume contra legem: on avale généralement sa collation sur place, parfois dans un parc public, souvent à son bureau. Adieu le rite du déjeuner aux vertus sociales.

La qualité du repas n'est pas au rendez-vous, le contenu non plus.
Si vous n'avez pas la chance comme moi d'amener votre repas préparé avec amour par Madame, il vous faudra participer au rituel migratoire tel un manchot empereur en période de reproduction sauf que votre destination est bien moins glamour: la supérette ou la vente de sandwiches à emporter !

Etrangement, l'Anglais met un point d'honneur à ce que son sandwich soit préparé sur place et sous ses yeux...le poulet mayonnaise doit certainement avoir un goût différent.

Le plus stupéfiant reste sans doute qu'il n'est pas rare de ne voir quelqu'un se contenter d'un friand de Cornouailles (voir la photo d'illustration).

Mazette ! Pas étonnant qu'ils me dévisagent lorsque j'avale mon entrée/plat/dessert du midi.

Ignorant les principes fondamentaux d'une alimentation saine invitant à prendre des repas en quantités décroissantes au fur et à mesure de la journée, je questionne à nouveau.

Sous le sceau de la confidence, (j'ironise), un de mes proches collègues me dit:
"There's something you should know. Here, eating is just a function."
(Il y a quelque chose que tu devrais savoir. Ici, manger est juste une fonction).
On peut dire que certains n'hésitent pas à affronter la vérité...

Sans parler du contenu de l'assiette, (qui devrait faire l'objet d'un billet à lui seul) les comportements collectifs sont déjà révélateurs d'une approche maladroite. D'ailleurs, ce n'est pas sans créer une frustration nichée dans l'inconscient collectif. Il n'y a qu'à voir la quantité de programmes culinaires à la télévision diffusés aux heures de grande écoute. De mémoire, j'en compte au moins cinq.

Il faut savoir que cela n'a pas toujours été le cas. Il fut un temps pas si lointain où les salariés s'arrêtaient réellement pour manger au pub un plat de Fish & Chips.
La pression combinée du "Time is money", de la globalisation du "tout-économique" et du travail est depuis passée par là.

L'Anglais maltraite ses habitudes alimentaires...mais il se soigne.

A quand la rémission?

jeudi 17 septembre 2009

La diversité à la télévision

Ce matin, avant de me rendre au travail, j'allume la télévision afin que ma fille d'un an puisse se réveiller en douceur devant les émissions enfants de CBeebies, affalée dans son canapé armée de son biberon.

Les programmes matinaux pour les enfants en bas âge sont plutôt de bonne facture au Royaume-Uni. Pédagogique, intelligent, et amusants...même si les erreurs existent.

Il y avait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de regarder quelques minutes de cette émission sur la BBC.

Généralement, j'avale mon petit-déjeuner composé d'un thé Earl Grey (je m'anglicise!) et de tartines de pain grillé en quelques minutes. Pas le temps donc d'allumer le poste qui ne me sert guère plus que comme support de diffusion de films choisi par mes soins.

Et là, soudainement, je me suis rappelé ce qui a de quoi nous rendre humble en France.
La BBC, chaine de télévision du service public britannique, dont la production télévisuelle est saluée à travers le monde pour sa qualité, association subtile de culture et de divertissement, jamais ordurier.

Cette BBC fait parfois figure de mastodonte archaïque prisonnière d'un conformisme victorien d'un autre temps.

Et bien, cette BBC là a toutes les raisons de faire rougir de modernisme, notre franchouillarde France Télévision.

Depuis quelque mois, le choix y a été fait d'engager Cerrie Burnellwith (la photo ci-contre) pour coprésenter les émissions jeunesse de la matinée de CBeebies.

Cette jeune présentatrice, née avec une seule main, ne cache à aucun moment l'objet de cette disgrâce physique. La chaîne a même décidé de ne pas le cacher le moins du monde.

Spontanément, je m'interroge:
"Serions-nous capable d'en faire autant en France?"

La seule personne qui me vienne à l'esprit dans le paysage audiovisuel en France est Jamel Debbouze.
Sauf qu'il incarnerait plus volontiers l'exemple type de cette gêne inavouée face au handicap.

Son bras devenu inerte suite à un accident de train à l'âge de 15 ans n'est jamais montré. Jamais. Peut-être s'agit-il de la pudeur du comédien. J'ai toutefois tendance à penser que la pudeur est la réponse protectrice au regard d'autrui.

Soyons honnêtes: la venue de la présentatrice britannique ne s'est pas faite sans heurts.
La direction de la BBC avait reçu quelques plaintes formelles de parents jugeant que la présentatrice était effrayante pour les enfants.
D'autres ont accusé la chaîne de sauter sur la moindre occasion pour montrer les minorités dans un élan de discrimination positive, peu compatible avec l'esprit anglais (qui sur ce point n'a rien de comparable avec la communautarisation américaine dans la mesure où elle est ici interdite par la loi).

Moi qui suis opposé à cette discrimination, repoussoir à talents, me voilà confronté à une télévision beaucoup plus représentative du tissu humain anglo-saxon que ne peut l'être le paysage audiovisuel en France.

Certes, la BBC affirme qu'il ne s'agit pas de discrimination positive. Mais l'argument ne résiste pas à l'analyse.

Le processus de recrutement a pu être fondé sur des critères ethniques, sexuels ou physiques. La preuve est bien évidemment difficile à administrer.

La télévision britannique est donc en avance sur la représentation des minorités.
Par exemple, les femmes sont bien représentées au service des sports de la BBC (cela devrait faire plaisir à Olympe). Les minorités ethniques notamment indiennes, pakistanaises, ou noires sont bien mieux représentées et ce, au journal télévisé comme dans d'autres formes de programme.

Je reste persuadé que la discrimination positive n'est qu'une fausse bonne idée prompte à ravive les tensions communautaristes. Mais j'applaudis lorsque je vois une présentatrice montrant sa disgrâce physique sans être ostentatoire.

Je crois en la capacité illimitée de l'Homme à faire preuve d'amour et de tolérance. Passée la réaction spontanée d'horreur, conséquence naturelle de l'omniprésente crainte de la mort depuis que l'homo sapiens a developpé une conscience, on accepte. Dix détourneront le regard, vingt regarderont avec bienveillance. Jusqu'au jour où des Cerrie Burnellwith feront partie naturellement du décor.

En attendant, je n'hésiterai pas à expliquer à ma fille dès qu'elle pourra me le demander, pourquoi cette femme est différente.

mercredi 16 septembre 2009

Le PS ou le vide du centre

Qu'il est malin ce Nicolas !

Tout d'abord, il fait un billet encore pour nous faire croire qu'il revient au Mouvement Démocrate de se positionner en fonction du PS ou de l'UMP.

Mais l'idéologie démocrate est très claire ! Ce qui l'est moins est celle qui soutient le PS, tiraillé sur sa gauche par la tendance anticapitaliste et antilibérale, et sur sa droite par les socio-démocrates.
Je renverserai la question car j'estime que c'est à nos amis de gauche de montrer patte blanche et non l'inverse. Qu'il y a-t-il de fondamentalement incompatible aujourd'hui entre un socio-démocrate, qui s'est historiquement détaché du socialisme et un socio-libéral, rattaché au libéralisme?

Sur le fond, je vous attends.
Sur la forme, l'un se trouve affilié au PS, l'autre est l'héritier du centre-droit (UDF, NC et tutti quanti). Le Mouvement Démocrate a vertu à rassembler ceux-là.

Peu importe que vous considériez que cette idéologie soit à gauche ou à droite.
Etant donnée la politique actuelle du gouvernement, qui n'a rien d'ordinaire et développe une nouvelle forme de monarchie élective visant à accroître les inégalités en faveur d'un groupe d'influence, les démocrates sont forcément dans l'opposition.
Mais être dans l'opposition ne veut pas dire être à gauche !

Romain s'étonne dans les commentaires en réponse à l'Hérétique:
"Surtout, depuis quand l'entreprise c'est uniquement à droite? Que de clichés!"

Deux réponses rapides:
1. L'entreprise et donc la promotion de l'aventure individuelle sont la conséquence des théories libérales contre lesquelles certains à gauche, notamment à la direction du PS, s'opposent aujourd'hui frontalement, ce qui ne manque pas d'agacer l'aile centriste composée des Valls, Peillon, Strauss-Kahn et consorts.
2. Les clichés sont aussi à gauche, n'est-ce pas?

Ensuite, il tient définitivement à faire de la prochaine échéance électorale un enjeu national. C'est malheureux, mais les médias et la communication ont eu raison du fond à tel point que l'on oublie qu'il est possible de s'associer autour d'un projet commun, quel que soit sa formation d'origine.
Je reconnais toutefois que vu de l'extérieur, l'image n'est guère bonne, ce qui a motivé le MoDem à refuser toute alliance avec l'UMP dorénavant.

Enfin, je le dis et le répète: la gauche et la droite existent bien et rien ne permet de dire que l'opposition de ces deux pôles ne survivra pas. En revanche, le PS est-il totalement de gauche? Une partie certainement, l'autre appelle à redéfinir l'idéologie, donner un nouveau nom, créer des courants internes au PS, etc. Il faut dire quand on en a marre d'être aspirés par cette gauche de la gauche étrangement trop influente.
Ainsi, les magouilles électoralistes qui ont arbitrairement divisé la famille démocrate et interdit l'émergence d'un vrai programme "centriste" afin de permettre le bipartisme qui a brillé jusqu'aujourd'hui par son incohérence, celles-là, je souhaite très fortement qu'elles disparaissent.

Sentant la bonne phrase ou de la bonne com' à pas cher, certains reprochent à François Bayrou, le "ni, ni", prétextant un opportunisme servant son ambition personnelle politique.
Mais ce "ni, ni" n'est qu'une réponse logique en ce qu'il refuse de se positionner dans un échiquier dessiné par des barons de la politique qui n'ont d'autres ambitions que de maintenir ce clivage incohérent afin d'asseoir leur mainmise. Il ne faut pas s'étonner qu'à gauche comme à droite, on joue là-dessus quand on n'a d'autre ambition que de garder le pouvoir...

Personne ne souhaite la fin des idéologies au MoDem. Il existera toujours une idéologie de gauche, tout comme des idéologies de droite. Dorénavant, il existera aussi une idéologie démocrate, synthèse de la social-démocratie, du social-libéralisme, de la démocratie chrétienne, de l'humanisme, affiliée à l'Alliance Mondiale des Démocrates.

A nos amis du PS et des Verts de se positionner par rapport à celle-là et d'arrêter cette hypocrisie de façade qui consiste à se féliciter de l'élection de Barack Obama aux Etats-Unis en revendiquant une espèce d'affiliation opportuniste alors que selon leurs définitions, il s'agit d'un homme de droite !

Je le dis et le répète, le MoDem n'est pas plus à gauche qu'il n'est à droite selon la définition que le PS et l'UMP en donnent ! Redéfinissons ce que veulent dire cette gauche (ah mince, on me dit dans l'oreillette que le PS refuse de le faire, de peur de consommer le schisme en son sein) et cette droite (le monsieur dans l'oreillette me dit qu'il ne voit pas pourquoi il devrait le faire tant qu'il est au pouvoir).

mardi 15 septembre 2009

La voiture électrique: encore trop de questions !

Via la section du MoDem de Poissy, constituée d'éminents blogueurs, Renault annonce qu'il a "pour ambition d’être le premier constructeur généraliste à proposer des véhicules zéro émission accessibles au plus grand nombre, et ce dès 2011"

Je ne vais pas torpiller ce qui est en apparence une bonne nouvelle mais, plusieurs questions surgissent:

1. Pourquoi avoir attendu tout ce temps?
Ce n'est pas comme si la technologie électrique n'existait pas depuis le début du XXe siècle...

2. Quid de l'accès à une borne électrique dans toute station service?
C'est bien beau de se recharger chez soi...mais quand on prend son véhicule généralement, c'est pour se déplacer d'un point A vers un point B, qui n'est pas chez soi. En outre, aurons-nous des garanties quant au prix effectif "à la pompe"? L'idée n'est pas nécessairement d'avoir une borne électrique dans une station-service mais bien d'en avoir un nombre et une répartition équivalente sur le territoire.

3. Quid de l'autonomie d'un véhicule? De la perte d'énergie à l'arrêt? De la diminution de l'autonomie au fur et à mesure de la vie de la batterie?
Lié à la question n°2. Si nous sommes limités à 200km d'autonomie par exemple, cela pose la question de l'utilisation d'un tel véhicule sur de longues distances. VRP, commerciaux, transporteurs, livreurs, professionnels de la route, pourraient bien ne pas pouvoir investir dans de tels véhicules pour des raisons pratiques évidentes.

4. Quid de la réflexion sur la production électrique, la dépendance du nucléaire, le recyclage des déchets ?
Certes, la question du rejet de CO² serait éliminée mais l'énergie électrique est-elle propre pour autant? Rappelons que la France a fait le choix d'investir massivement dans le nucléaire (ce qui nous permet d'éviter d'être soumis à la dictature des producteurs de gaz ou de carburant) mais soulève le problème du recyclage, du stockage des déchets ainsi que de la sécurité.

lundi 14 septembre 2009

La chaîne: dis-moi comment tu lis?

Vonric m'a tagué dans une chaîne littéraire. Ca me changera des discussions politiques, donc pourquoi pas.

1 - Plutôt corné ou marque page ?
Marque-page malheureux ! J'ai une estime assez particulière pour le contenu comme pour le contenant qui compose un ensemble...le problème étant que je n'en ai jamais un sous la main !

2 - As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Oui, ainsi que des Bandes Dessinées. Le dernier en date: Abus de Pouvoir de François Bayrou.

3 – Lis-tu dans ton bain ?
Jamais ! Je prends de toutes façons, très peu de bains...je suis un ayatollah de la douche du matin (sans laquelle je ne sors pas de mon demi-sommeil et je suis de mauvaise humeur pour la journée).

4 – As-tu déjà pensé à écrire un livre ?
Oui... j'avais commencé à rédiger quelques lignes...et puis, je me suis vite trouvé extrêmement prétentieux que l'on veuille me lire...finalement, le blog assouvit partiellement ce désir.

5 – Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?
Pourquoi pas. Si la qualité est au rendez-vous et qu'il ne s'agit pas de broder autour d'un sujet qui rapporte.

Si série il y a, je préfère que l'idée ait germée dans l'esprit de l'auteur avant même la rédaction du premier tome afin qu'il y ait une vraie cohérence.

6 – As-tu un livre culte ?
Pas véritablement. Quoique, le célèbre 1984 d'Orwell est tout de même diablement précurseur !

7 – Rencontrer ou non l’auteur du livre ?
Jamais. Pas très intéressé.

8 – Aimes-tu parler de tes lectures ?
Pas vraiment. Sauf lorsque celles-ci ont un intérêt didactique.

9 – Comment choisis-tu tes livres ?
Auteur, thème, bouche à oreille, couverture, coup de coeur. Dans le désordre.

10 – Aimes-tu relire ?
Horreur malheur.

11 – Une lecture inavouable ?
Je ne suis pas homme à ne pas avouer mes lectures... Pif et Hercules?

12 – Des endroits préférés pour lire ?
Dans un hamac au chaud !

13 – Un livre idéal serait pour toi ?
Un livre qui m'enrichirait de connaissances tout en me divertissant !

14- Lire et manger ?
Jamais malheureux !

15 – Lecture en silence, en musique, peu importe ?
Il m'est impossible de lire autrement que dans le silence.

16 – le Livre te tombe des mains, tu vas quand même jusqu’au bout ?
Sauf si ça fait dix fois que je lis la même page et que mes yeux se mettent à loucher ou que je commence à lire les yeux fermés...

17 – As-tu un livre culte ?
Déjà répondu !

18 – L’auteur que tu regrettes de ne pas avoir lu ?
Un classique. Tolstoï, Stendhal ou Chateaubriand.

19 – Ton livre de chevet tout de suite ?
"New York brûle-t-il?" de Dominique Lapierre et Larry Collins aux Editions Robert Laffont.

A mon tour de taguer qui le voudra bien: Claudio, le Faucon, Nicolas, Vincent, Hypos, Olympe, Nelson et la Banane Bleue.

La fin de la récession ne sera pas une bonne nouvelle

C'est un véritable ras-le-bol dont votre serviteur est victime en ce début de semaine.

Je me posais la question il y a peu, de savoir si la fin de la récession serait une bonne nouvelle ou non.

Deux facteurs, conjugués l'un à l'autre ont tendance à me faire craindre la négative.

1. On nous casse les pieds depuis plusieurs semaines pour nous signaler que la reprise a déjà commencé. Un empressement des plus vifs s'est emparé des politiciens et de certains économistes qui nous serinent à l'envie que les chiffres sont bons... ceci ravira très certainement les nombreux salariés mis au chômage indirectement par des inconscients de la finance qui ont joué avec le feu.
Il est sûr que pour les inconscients en question, la reprise est là, fanfaronnant à l'annonce de bénéfices records pour le premier semestre de cette anée. Pour les autres...

2. La schlérose est de mise chez les décideurs et lorsqu'un semblant de mouvement s'opère, il s'agit avant tout d'une marotte destinée à détourner le regard du peuple des questions structurelles toujours en suspens. Nicolas Sarkozy continue à faire de la limitation des bonus bancaires, son cheval de bataille, quitte à menacer de claquer la porte du G20 (laissez-moi rire!).
Bien que ce ne soit que poudre aux yeux, l'effet escompté sur l'opinion public fonctionne. 52% des Français seraient satisfaits.

Pis encore, c'est à une véritable crise de nostalgie que l'on a droit de la part de ces décideurs.

L'article du Daily Telegraph en lien révèle la profondeur de cet immobilisme qui n'est que la résultant d'une bipolarisation excessive de la vie politique ! Dans un manichéisme que les meilleurs blockbusters américains nous envieraient, on continue à opposer dirigisme à laisser-faire, marché dérégulé à interventionnisme total, modèle anglo-saxon contre modèle français.

Mario Monti, commissaire européen attaché à la concurrence pendant 10 ans, s'émeut:
"The special role played by the Commission in EU integration is based on the market, and this crisis has brought the market economy itself into crisis. It has lost respectability. This threatens to tip the Community into disintegration," he told The Daily Telegraph.
Traduction:
Le rôle spécial joué par la Commission dans l'intégration européenne est basée sur le marché, et cette crise a amené l'économie de marché elle-même vers une crise. Elle a perdu sa respectabilité. C'est une menace extrême de désintégration de la Communauté" a-t-il dit au Daily Telegraph.
Bon. Je ne disconviens pas que le marché est le liant de la Communauté Européenne.

Mais pourquoi personne ne met-il en exergue que c'est bien l'incapacité de cette Communauté de s'unir politiquement, de fonctionner de concert, d'apporter des réponses rapides, conjointes et ambitieuses qui a contribué fortement à jeter le discrédit sur l'Union Européenne?
Comment Mario Monti peut-il tant ignorer qu'on ne peut se contenter de revenir en arrière, promouvoir la libre-concurrence sans l'associer de l'impérieuse union politique, sociale et fiscale?

Il faut être idiot pour vouloir se soumettre aux règles de la libre-concurrence absolue, dans un jeu où l'économie n'est pensée que par le prisme de la finance, excluant l'Homme, face à des pays aux normes sociales et fiscales en friche?

Libre-concurrence intra-communautaire? Il n'y aurait donc que cela qui soit important?

Et la valorisation du travail, la juste répartition des bénéfices, la limitation des stratégies financières au mépris de la logique d'entreprise sur le long terme, la protection européenne face aux importateurs n'hésitant pas à employer de la main-d'oeuvre à 30 dollars du mois?

Ah ça, on sera bien content que les traders ne puissent toucher que des bonus limités à court terme, les banques vont pouvoir augmenter un peu plus leurs marges sur les investissements financiers...

Mise à jour 12h45: En complément, courez lire cet excellent entretien de Joseph Stilgitz réalisée par LaCroix.

dimanche 13 septembre 2009

Blogueur: anonymat et identité?

Billet du dimanche qui se veut plus décontracté après le déferlement de réactions en cascade de la fin de cette semaine.

J'avais depuis longtemps envie de rebondir sur le billet du Faucon, non pas en ce qui concerne le Wikio, mais quant au phénomène d'anonymat largement démocratisé depuis l'avènement d'Internet.

Le Faucon développe notamment:
Pourtant, j’étais parfois gêné que l’on m’appelle « Falconhill ». Quand j’ai un verre de Côte de Gascogne à la main, je ne suis plus Falconhill… Je suis la vraie personne qui tient le verre… Parce que dans la vraie vie, dans ma vraie vie, je ne suis pas Falconhill, je ne veux pas être Falconhill…
C’est délicat à exprimer ce sentiment que j’ai. Mais à table, ce n’était pas Hypos, Privilégié ou CC que j’avais autour de moi. Non, c’était des vrais gens, que j’ai apprécié, vraiment. Ce n’était pas avec Mancioday que je dissertais de notre vision de la droite, c’était avec David…
Ceci m'a fait réagir en ce que je ne partage pas le moins du monde ce sentiment.

D'emblée, je vais vous faire un aveu. Nemo n'est pas mon seul pseudonyme.

Au passage, permettez-moi de rappeler à mes amis blogueurs qu'il convient de ne pas y mettre d'accent aigu dans la mesure où il n'est pas question de rendre hommage à l'œuvre de Jules Verne, encore moins à celle des Studios Disney-Pixar, mais est l'héritage de la longue tradition des juristes à préférer les maximes et adages en langue latine à ceux de la langue de Molière (et de Philippe Risoli...non parce que sauf erreur, Molière n'est pas titulaire de droits exclusifs sur le français). D'ailleurs sur Twitter et Facebook, j'y utilise mon pseudo complet qui est Nemo Auditur, issu de l'adage "nemo auditur propriam turpitudinem allegans".

Pour en connaître la signification, je vous invite à faire un tour du côté de chez Swan Eolas.

Dans ma vie de tous les jours, j'utilise bien évidemment ma véritable identité.

La question que je me suis posée en lisant les lignes du Faucon est:
Pourquoi donc opposer l'identité du blogueur anonyme à l'identité réelle? Pourquoi donc éprouver une gêne, quelle qu'elle fût?

J'assume pleinement mon choix de bloguer de manière anonyme, ainsi que d'utiliser une identité alternative sur Internet. Le but n'étant pas de pouvoir commettre l'interdit mais simplement de parler publiquement sans crainte aucune. Ce pourquoi, je ne vous révélerai pas mon autre pseudonyme ici que j'utilise depuis qu'Internet s'est installé dans mon horizon il y a de cela environ 15 ans.

Crainte qu'un mot qui vous ait échappé déplaise à votre employeur. Crainte qu'une conversation qui dérape, dégénère dans la vie réelle. Crainte que l'on ne vous accole une étiquette. Crainte que l'on sache tout de votre vie, même privée.

Je ne souhaite pas que l'on sache tout de moi en rapprochant les informations disséminées sur la toile livrées au fur et à mesure des forums, des conversations, des inscriptions sur des sites de conversation, etc...

Je ne souhaite pas non plus que l'on me reproche ce que j'ai dit un jour à telle heure (et je parle plus de mes activités extra-bloguesques), comme si ce que l'on a dit un jour était gravé dans le marbre.

Et pourtant, toutes ces identités sont bien moi. Je me trompe parfois mais ne mens jamais. (en tous cas, pas à ma connaissance). Je suis toujours moi-même à l'instant où j'écris.
Je ne suis pas qu'un blogueur politique. J'ai d'autres passions. Mes amis le savent.

C'est ainsi que je distingue mes amis, de mes potes ainsi que de mes contacts.
Pour répondre à Nicolas, j'ai une poignée d'amis, ceux que j'inviterai à mon mariage (prochainement).

J'ai pas mal de potes. Même virtuellement.

J'ai une pléthore de contacts (568 - chiffre en constante progression -sur mon profil de blogueur Facebook), de ceux qui n'hésitent pas à m'inviter dans des groupes "Les Amis de Nicolas Sarkozy"...

vendredi 11 septembre 2009

L'influence de la pornographie

Voilà l'exemple type de l'attitude qui devrait illustrer les propos du Chafouin que je partage.

Ne venez pas dire que la pornographie n'influence pas l'approche de la sexualité par les adolescents et les jeunes adultes.

S'il faut s'interroger sur la question de la facilité d'accès via Internet, il faut aussi à mon sens réfléchir au contenu en lui-même.

La pornographie semble répondre aujourd'hui à des standards extrêmement masculins et stéréotypés qui n'ont pour autant que peu de liens avec la réalité d'une relation intime.

La femme y est souvent avilie, abaissée au rang d'objet ou soumise à la toute-puissance de l'homme dont les attributs phalliques disproportionnés s'inscrivent dans ce schéma de domination.

Il ne faut pas s'étonner qu'une adolescente de 16 ans croit que pratiquer une "gorge profonde" est un acte nécessaire, courant ou normal dans une relation amoureuse. Imaginez-vous un instant l'image qu'elle se renvoie d'elle-même et des femmes en général.

Dérives et censure en France: une note d'espoir?

Le moins que l'on puisse dire est que la rentrée décole sur les chapeaux de roue !

Bien que nous célébrions en ce jour le triste huitième anniversaire des attentats du World Trade Center, la presse et la blogosphère n'a que d'yeux pour ce que l'on nommera désormais "l'affaire Hortefeux". Je ne m'indigne point, je suis moi-même de ceux-là.

Moi qui me targue d'exercer un oeil critique sur les informations provenant des médias traditionnels français, j'ai immédiatement bondi et considéré la vidéo comme le témoignage cinglant d'une espèce de condescendance raciste d'un des plus Haut Fonctionnaires de notre République devant une caméra.

Au détour d'une conversation sur Friendfeed avec Autheuil, je découvre son agacement face à ce qu'il considère être des professionnels de l'indignation. Il a par ailleurs développé son point de vue dans un billet.

J'ai tendance à pondérer mon jugement par trop expéditif et y porter un regard dépassionné désormais. Initialement, je ne voyais pas l'ombre d'un instant la tentative humoristique au début. Mais comme je le rappelle souvent, il faut faire un effort de contextualisation, fût-ce un événement, un écrit ou en l'occurrence une vidéo.

Je reconnais désormais qu'il s'agissait d'une tentative vaine d'humour. Cependant, l'excuse officielle du principal mis en cause m'apparaît absolument scabreuse et maladroite en ce qu'elle aurait tendance à faire croire qu'il y a quelque chose à camoufler.

Je rejoins Eric Fottorino qui a publié un édito intéressant sur LeMonde.fr venant contribuer au débat. Ne condamnons pas l'humour, fût-il maladroit, ce serait participer à la constitution d'une chappe de plomb autour de la liberté d'expression que je dénonçais il y a peu.

Pour autant, il ne s'agit pas ici d'un quidam. Non. Il s'agit d'un Ministre dont la charge est éminemment sensible, face à une caméra dans le cadre d'un événement public. Circonstance aggravante, il n'en est pas à son premier méfait.

Je suis de ceux qui considère que les membres du gouvernement doivent être exemplaires et conspue cette tendance sarkosiste à prendre les apparats du petit peuple (tutoiement, protocole non respecté...) pour finalement se révéler plus vulgaire que franc, tout en se montrant irrespectueux de la charge occupée.

Mais dans le doute, je considère qu'il vaut mieux laisser dire et privilégier la libre expression.
Si cela n'avait pas été de l'humour, croyez bien que je ne trouverais plus d'excuse.

Pendant ce temps-là, un étrange événement affecte l'un de nos copains blogueurs. Juan de Sarkofrance, figure de proue de l'antisarkosisme sur la blogosphère, a été notifié par Blogger la plateforme de publication de blogs de Google - que votre serviteur utilise aussi - de la destruction programmée de Sarkofrance.

Nul besoin de répéter ici ce que j'ai dit ailleurs. Mon soutien lui est pleinement acquis.
Je ne crois pas un instant à la théorie du complot mais me méfie des errances d'un système technique imparfait, prêt à détruire le travail de plusieurs années et détourné par quelques malintentionnés.

Si Google/Blogger venait à confirmer la censure. Comme Gaël, je n'hésiterais pas un instant à changer de plateforme ou plutôt à quitter celle-ci pour l'autre que j'occupe en parallèle: la plateforme lesdemocrates.fr, d'autant plus que j'y ai une audience tout aussi forte qu'ici.

La rentrée regorge de rebondissements donc. Mais comme je l'indiquais, réfléchissions au fait qu'il y a 8 ans, plusieurs avions ont été détournés pour ce qui restera l'événement qui aura remodelé le monde à une image détestable. Depuis Barack Obama, s'il n'est pas un héros, a au moins permis de tourner la page du bushisme faisant naître l'espoir d'un monde (un peu) moins belliqueux.

Il vaut mieux se rattacher à cette idée-là.
 
blog d'expatrié