Via la section du MoDem de Poissy, constituée d'éminents blogueurs, Renault annonce qu'il a "pour ambition d’être le premier constructeur généraliste à proposer des véhicules zéro émission accessibles au plus grand nombre, et ce dès 2011"
Je ne vais pas torpiller ce qui est en apparence une bonne nouvelle mais, plusieurs questions surgissent:
1. Pourquoi avoir attendu tout ce temps?
Ce n'est pas comme si la technologie électrique n'existait pas depuis le début du XXe siècle...
2. Quid de l'accès à une borne électrique dans toute station service?
C'est bien beau de se recharger chez soi...mais quand on prend son véhicule généralement, c'est pour se déplacer d'un point A vers un point B, qui n'est pas chez soi. En outre, aurons-nous des garanties quant au prix effectif "à la pompe"? L'idée n'est pas nécessairement d'avoir une borne électrique dans une station-service mais bien d'en avoir un nombre et une répartition équivalente sur le territoire.
3. Quid de l'autonomie d'un véhicule? De la perte d'énergie à l'arrêt? De la diminution de l'autonomie au fur et à mesure de la vie de la batterie?
Lié à la question n°2. Si nous sommes limités à 200km d'autonomie par exemple, cela pose la question de l'utilisation d'un tel véhicule sur de longues distances. VRP, commerciaux, transporteurs, livreurs, professionnels de la route, pourraient bien ne pas pouvoir investir dans de tels véhicules pour des raisons pratiques évidentes.
4. Quid de la réflexion sur la production électrique, la dépendance du nucléaire, le recyclage des déchets ?
Certes, la question du rejet de CO² serait éliminée mais l'énergie électrique est-elle propre pour autant? Rappelons que la France a fait le choix d'investir massivement dans le nucléaire (ce qui nous permet d'éviter d'être soumis à la dictature des producteurs de gaz ou de carburant) mais soulève le problème du recyclage, du stockage des déchets ainsi que de la sécurité.
En tant qu'éminent blogueur (peut-on dire bloggiste?) je me permets d'ajouter quelques éléments de réponses.
RépondreSupprimer1- aujourd'hui la demande est forte et les technologies permettent de produire des voitures à un cout raisonnable. Pour Renault c'est un marché à fort potentiel (le but est de gagner des sous!!).
2- des contrats sont signés avec les états pour avoir un réseau performant et des aides fiscales
3- 200 km c'est même beaucoup encore aujourd'hui mais la plupart des trajets auto sont < à 100 km/jour. La technologie ion-lithium permet de limiter la perte de capacité.
4- c'est là effectivement qu'il y a le plus de chemin à faire. Comment produire une energie propre et bon marché?
Nelson,
RépondreSupprimer1. On n'a bien compris cela. Cela ne me dérange pas dès lors qu'il s'agit bien d'une association gagnant-gagnant.
2. Oui, mais la France?
3. Le chiffre de 200km est fictif et n'était pris que pour les besoins de la démonstration.
Tu soulèves en outre un autre problème qui est celui du Lithium qui est encore une fois non-renouvelable et pose le problème de son extraction (peu de pays en disposent, risque de nouvel OPEP) et de son recyclage (très peu efficace).
4. L'éolien est une fausse bonne idée. Le solaire peut-être? (Reste encore à développer un peu plus le photovoltaïque néanmoins).
1. Ça fait belle lurette qu'un grand nombre de véhicules électriques fonctionnent à merveille : les trains, les tramways, les TER, les TGV, les trolley-bus, les métros, les funiculaires... Le problème, c'est pas la propulsion électrique, c'est l'autonomie de la batterie.
RépondreSupprimer2. Pourquoi vouloir accéder forcément à une borne électrique ? Ça n'a rien d'impératif ! Il suffirait de pouvoir échanger ses batteries vides contre des batteries pleines, comme on fait le plein d'essence, n'importe où ou presque.
3. Voir 2.
4. Exact. Dans la plupart des pays non producteurs d'électricité nucléaire, le gain de de la voiture électrique est minime en terme de production de gaz à effet de serre.
Pierre,
RépondreSupprimer1. Exactement.
2. Que ce soit un échange de batterie ou un plein d'électricité, il vous faudra de toute façon vous recharger d'une manière ou d'une autre non?
3. Cela ne résoud pas non plus le problème du Lithium
4. IL y a sûrement une négation mal placée dans votre phrase, je ne vous suis pas.
Bonjour mon ch'tit Nemo,
RépondreSupprimerAlors sur ce billet technologique, je ne peux m'empecher de répondre vu que je suis dans la R&D industriel électronique et que j'ai travaillé pour ce grand constructeur pendant plus de 3 ans.
1. Pourquoi avoir attendu tout ce temps?
Car le besoin n'est pas là, une avancée technologique se fait pour deux raisons => La certitude qu'elle soit incontournable dans les prochaines années et un budget très conséquent pour adapter une technologie viable économiquement sur d'autre industrie (ferroviaire, militaire, maritime, etc.).
D'un point de vue technologique, le stockage a toujours et pose encore beaucoup de problèmes. Nous savons créer l'énergie mais avons beaucoup de difficultés à la stocker au moment où on en a le moins besoin.
2. Quid de l'accès à une borne électrique dans toute station service?
Ce n'est que secondaire l'accès technique à la station service (c'est à mon avis moins important mais ça l'ai quand même), le temps de charge des batteries est le facteur limitant pour une application automobile.
Soit nous jouons sur l'autonomie pour tenir la semaine (un peu près 1000 km)auxquels cas le week end où le lieu d'arrivée des vacances où le temps de charge est inférieur à 10 minutes (équivalent à un plein en station service) pour ne pas pénaliser les trajets journaliers.
Mais le modèle économique des stations services et des pétroliers vont grandement en patir car qu'elle est leur raisons d'être par rapport aux fabricants d'électricité ?!
3. Quid de l'autonomie d'un véhicule? De la perte d'énergie à l'arrêt? De la diminution de l'autonomie au fur et à mesure de la vie de la batterie?
J'ai répondu en partie à la question N°2 mais la durée des batteries électriques est un soucis. Nous avons tous l'expérience de nos PC portables et de nos téléphones mobiles qui au fur et à mesure de leurs utilisations voient leurs autonomies chutées inéxaurablement.
Le Lithium Ion est la meilleure téchnologie de stockage d'énergie actuellement certes mais quid des risques d'incendie remontées ici et là ?! Car si on accepte ce risque sur des batteries de taille raisonnable, que fait on dans un parking souterrain avec un parc de véhicule électrique ?! Risque t on les mêmes interdiction que le GPL ?!
4. Quid de la réflexion sur la production électrique, la dépendance du nucléaire, le recyclage des déchets ?
Le solaire, les solutions maritime off shore (surmarine ou sous marine) et la technologie ITER (fusion nucléaire) permettront de remplacer le modèle nucléaire d'ici les prochaines décennies car actuellement les rendements ne sont pas suffisants pour la consommation énergétique actuelle alors si nous devions prendre en compte la consommation du parc automobile... je crains la pousse de champignons ....... nucléaires.
Un wooki qui croit en notre capacité de dépassement technologiques perpétuelles.
2. dans les contrats c'est prévu, c'est qu'on appelle le "quick-drop". EDF est dans le coup pour mettre des "stations-service" de ce type. Les véhicules seront équipés de GPS indiquant la station la plus proche.
RépondreSupprimer3. Aujourd'hui le lithium est la solution retenue car il faut bien commencer par qqchose, mais elle n'a pas pour but de durer des siècles. Renault s'appuie sur une jointventure NEC-Nissan sur la recherche dans les batteries. De nouvelles technologies sont donc à l'étude.
4. les barrages?
Bonjour Nelson,
RépondreSupprimer2) EDF va être distributeur d'électricité pour l'automobile donc ?! où ai je mal compris ?!
Station EDF comme une station ELF, total, BP, etc ?
Car si c'es le cas, les entreprises pétrolieres vont voir un conccurent qui ne fera que grossir dans les années à venir.
Sinon le modèle quick drop est ce qui a plus viable immédiatement mais allez tous les jours à une station, vous conviendrez que notre confort "automobile" va grandement en patir. Sinon la technologie hybride est un excellent moyen de faire une transition économique et technique tout en douceur.
3) Je n'ai pas dit que j'étais contre, j'évoquais le fait que l'application des lithium Ion dans l'automobile était un frein au vu des assurances comme l'a été le GPL pour les parking sous terrain. Si une autre type de technologie d'accumulation était trouvé sans cet inconvénient, la dynamique ne serait elle pas meilleur à son déploiement ?!
4) Ah làlàlà... les barrages.... mon avis est plus que mitigé la dessus sur le bilan écologique (je rappelle qu'il faut noyer toute une vallée ou une gorge pour réaliser un barrage viable) sans compter les milliers ou 100 milliers de tonnes de béton pour réaliser un tel ouvrage qui est un élément des plus polluant (c'est ce qui plombe le bilan CO2 de nos chers éoliennes ou hydroliennes).
Nelson, Shubaka,
RépondreSupprimerOn ne peut décemment réfléchir en fonction uniquement de la capacité du secteur pétrochimique à se reconvertir. Je suis moi-aussi un disciplie de Schumpeter et ce qui a vertu à s'appliquer à l'industrie de la culture (disparition des schémas de distribution classique en faveur d'un nouveau modèle sur Internet) doit aussi s'appliquer à eux.
Il est en tous les cas certains que je vois mal comment l'industrie pétrochimique peut se réadapter à cela sans avoir à se faire le sous-traitant d'EDF. Ce n'est toutefois pas impossible de trouver un modèle économique satisfaisant.
Juste une précision quant à la production d'énergie française. Il est, je crois, faux de dire que nous ne produisons pas assez. Au contraire, nous produisons plus que la consommation nationale (sans prendre en compte l'éventuelle émergence des véhicules électriques) de telle manière que nous revendons le surplus à nos voisins limitrophes.
Au passage, merci beaucoup de vos interventions de qualité. C'est la classe sur mon blog ! :D
RépondreSupprimerMerci pour le compliment ^^ ça me motive d'autant plus à entretenir ces échanges de qualités.
RépondreSupprimerCe qui permet d'éprouver non pas mes arguements qui sont là pour ça mais ma façon de voir et d'analyser les choses ;)
Sinon la qualité de ton blog permet d'attirer des personnes de qualités ... les ingrédients étant bons ... il est difficile d'échouer la recette ;)
Pour revenir sur ce billet, le fond de mon message est que les freins sont aussi bien économique (lobbying de caca qui freine les innovantions cf. la 4ieme license de téléopérateur mobile) que technologique.
Mais pour ce dernier, avec de l'investissment humain et financier nous aurions pu obtenir des solutions d'accumulation nettement plus performantes que le lithium ion (preuve en est que sans la téléphonie mobile et les notebook, nous serions encore à la batterie au plomb :op).
Il faut changer notre modèle économique pour y intégrer un modèle ECOLONOMIQUE. L'argent ne nous pas à manger, ne nous donne pas à boire et ne nous fait pas respirer... mais c'est une source de motivation humaine.
Acceptons ce que l'on est tout en respectant ce la nature terre nous offre.
Un wooki qui dit ça les poils dans le vent et avec un air profondément ... mais très profondém.... ZZZZzzzzZZZZZzzzzZZZ
Shub,
RépondreSupprimerC'est bien ce que je dénonçais dans mon point n°1 sous forme de question rhétorique. Le développement de la voiture électrique a été largement freiné par un lobbying inacceptable qui n'avait pas sa place face à l'intérêt général qui aurait dû être défendu becs et ongles.
Shub,
RépondreSupprimerSi j'ai bien compris l'idée de Renault c'est bien d'avoir un partenaire national pour assurer un réseau électrique suffisant, y compris pour les types comme moi qui vivent dans des apparts sans garages. C'est aussi pour ça que les voitures ne sortent qu'en 2011 pour que le réseau soit en face des véhicules. Ils pourraient sortir la voiture maintenant, mais pour vendre 10 voitures/mois c'est juste du greenwashing... Les véhicules hybrides restent aujourd'hui une solution de riches et je suis partisant de la "rupture" sur ce sujet. Rupture relative car Renault continuera de vendre majoritairement du thermique.
En therme d'invest, Renault a avancé le chiffre de 4 milliards d'Euros, ce qui n'est pas rien!
Le modèle économique est simple: aide fiscale à l'achat et location de la batterie (trop chère à l'achat). Comme l'entretien des voitures électriques est sensé être faible, comme le cout au km, à l'utilisation un VE doit coûter moins cher qu'un diesel (info Renault).