vendredi 26 février 2010

De l'irrespect chez les jeunes

Manuel nous fait part de sa récente mésaventure qui malheureusement n'a rien d'exceptionnelle (via l'Hérétique).
On pourra ergoter à l'envie comme certains commentateurs que l'adolescent qui a alpagué notre gros Bill n'avais finalement commis qu'une bien légère impolitesse qui ne mérite par l'opprobre.

C'est se fourvoyer lourdement sur le sens à apporter à cet événement.

Je suis certain que beaucoup d'entre vous ont comme moi eu la malencontreuse expérience d'un jeune con en mal de repères. Laissez-moi vous conter la mienne ainsi que celle de mon frère qui ne manquera pas d'être représentative d'une certaine mentalité.

A peine avais-je rejoint les bancs du lycée que dans un élan de nostalgie, certains de mes camarades et moi-même avions décidé de payer une visite à nos anciens enseignants du collège.
Ce fut une belle après-midi que nous passâmes si ce n'est qu'elle se conclut de manière bien incongrue pour votre serviteur.

Alors que nous échangions sans fin devant l'établissement, trois ou quatre olibrius dévalèrent la route adjacente à pleine vitesse dans le dessein de toute évidence d'attirer l'attention: véhicule pétaradant aux couleurs ostentatoires, allers et venues multiples, etc.

Aussi, laissai-je égarer mon regard sur ces quelques bouffons comme toute personne l'aurait fait dans le cadre d'une conversation qui focalise votre attention. Sauf qu'un simple regard, aussi furtif fut-il était un motif suffisant pour que l'un des invidivus viennent me chercher querelle.

Impossible de le voir venir: j'avais à peine prêté attention à ce va-et-vient incessant.
L'automobile stoppa, un jeune adulte descendit, s'approcha de moi et du haut de son mètre quatre-vingt dix eût tout juste le temps de me dire "c'est moi que tu regardes comme ça?" avant de me serrer la gorge et de m'asséner un coup de boule.

Ce n'est pas tant la douleur que la stupéfaction qui me laissa pantois. Et pourtant, je connaissais cette règle tacite qui règne dans les zones "défavorisées": ne jamais, jamais croiser le regard de ces jeunes cons. Mais que voulez-vous, ce jour-là, j'avais simplement relâché ma garde.

Mésaventure aussi pour mon frère aîné dont la stature pourtant a de quoi en effrayer plus d'un.
1,97m pour 140kg. Ce qui n'a pas empêché un jeune adolescent âgé tout juste de 12 à 13 ans de l'interpeler en lui demandant tout d'abord s'il avait un mouchoir, ce qu'il lui donna puis une pièce de monnaie, ce qu'il n'avait pas. Ce môme sortit une lampe-torche d'on-ne-sait-où,.
Pas une de ces lampes-torches traditionnelles que l'on garde soigneusement dans sa boîte à gants, non mais de celles de la taille d'une matraque, très populaires auprès des agents de sécurité.
Il frappa donc mon frère à l'avant bras et partit sans être inquiété.

Un coup de poing et ce jeune con aurait eu la tête dévissée pourtant.

Mathieu a brillament identifié ce dont il s'agit: de jeunes en recherche de repères. Sauf que de repères, personne ne leur en donne. Dès lors, il teste les limites, les repoussant un peu plus par la surenchère jusqu'à ce qu'ils les trouvent...souvent trop tard.

Toutes ces histoires ont un point commun: le cake de Manu, le regard que j'ai laissé traîner et la pièce de monnaie de mon frère. De simples prétextes pour tester sa toute-puissance.

Aussi, un adolescent qui interpelle un adulte de manière impolie en le tutoyant avec, j'en suis sûr, cette intonation agressive que l'on connaît tous, participe déjà du défi.

Les faits en eux-mêmes ne sont que faiblement répréhensibles. Certes. Mais faut-il attendre que ces défis dégénèrent en agressions physiques, voire en crimes ou délits pour s'en offusquer et s'y opposer?
J'espère que non.

En attendant, je ne peux vous conter à quel point je suis heureux de ne plus vivre dans ce climat anxiogène qui selon moi n'est plus l'apanage des seules banlieues.

PS: La question de l'origine ethnique est étrangère au présent sujet. Pour l'anecdote, le jeune con qui m'avait agressé était blanc.
PPS: Photo trouvée chez Nicolas. J'adore !



mardi 23 février 2010

Stop au haro sur la justice !

J'aurais voulu commenter immédiatement le billet du Faucon sur le décès de Jean-Paul Treiber qu'il qualifie de "suicide judiciaire" mais le temps m'a manqué comme vous le savez déjà.

L'intérêt de répondre à contre-temps est que la réaction cède le pas à la réflexion.

Il est une chose que je ne puis admettre et le juriste que je suis, bien que n'ayant strictement aucune activité judiciaire, défend promptement la justice française contre une tendance détestable bien française: la vindicte populaire.

Or, lorsque je lis la conclusion de l'auteur:
Cette justice qui se refuse toujours à l’auto-critique et à la remise en question. Que s’est il passé depuis Outreau, outre le fait que le juge principal dans cette affaire a toute les chances de recevoir une promotion ces prochains jours ?
Pas grand-chose. Et c’est bien dommage…
Je note d'emblée une lourde contradiction dans le discours du Faucon:
D’abord, cette maladie de la vie politique et sociale française, de vouloir trouver des responsables de partout.
Pour autant, celui-ci partage le postulat médiatique, voire populaire: le désastre judiciaire d'Outreau est à mettre exclusivement au passif de la justice française.
Reprendre avec objectivité l'affaire d'Outreau revêt une importance capitale car aujourd'hui, celle-ci semble être le leitmotiv des scribouillards qui ont perdu leur capacité d'analyse et de questionnement sur les bancs de l'école de journalisme. Or, dès qu'une défaillance du système est pointée du doigt par cette même presse, le spectre d'Outreau ressurgit immanquablement comme s'ils avaient trouvé là, la botte secrète qui dispenserait d'une analyse factuelle, circonstanciée et objective.

Ce qu'il y a de plus détestable dans ce qu'il ressort de cette affaire, c'est le besoin compulsif de cette presse de trouver une victime expiatoire jetée en pâture à un public noyé dans l'émotion et assoiffé par le besoin de réprimer. Si on laissait faire, il n'en faudrait que peu pour nous montrer à quel point nous autres humains pouvons être de véritables charognes serrant nos griffes sur celui qui nous est présenté comme le coupable idéal.

En l'occurrence, le bouc-émissaire tout désigné est la personne du juge d'instruction Fabrice Burgaud. Jeune, plutôt inexpérimenté, attitude nonchalante. Le casting idéal du vilain de série B ou du feuilleton judiciaire américain diffusé en après-midi aux ménagères de moins de 50 ans sur M6.

Sauf qu'ici, les faits et les acteurs sont bien réels. Et sauf à garantir la reproduction de ces événements à court ou moyen terme, on ne peut guère se satisfaire de ce rite sacrificiel en réunion.

Ainsi, lorsque je lis récemment un article du Monde.fr, je ne peux d'être pris d'une nausée face à ce journalisme ordurier, qui dans une crainte divine de faire sa propre auto-critique, détourne l'attention des requins que nous sommes en distillant quelques gouttes de sang menant à l'appât Burgaud.

Outreau est à mettre au bilan d'une société de l'émotion et de la déraison
, servie par une presse trop encline au sensationnel et dans laquelle la justice n'arrive que difficilement à maintenir une digue de raison, cédant peu à peu aux coups de boutoir de la déshumanisation.
« Je ne souhaite à aucun de mes ennemis (mais qui mérite vraiment ce nom ?) de tomber dans les mains de la justice. Machine inhumaine, ai-je dit. Je maintiens. Inhumaine surtout dans sa relation au temps." selon Alain Juppé.
Cette inhumanité n'est que la conséquence indubitable d'une exigence elle-même inhumaine à l'égard de notre organisation judiciaire. Chacun souhaiterait que les magistrats prennent le temps de la sérénité afin de traiter notre sort si nous tombions dans les mains de la justice. Pour autant, dans un grand élan de schizophrénie, les gouvernements successifs n'ont pas hésité à drastiquement réduire les moyens de mener cette mission capitale.
En France, on compte 11,9 juges professionnels pour 100 000 habitants, contre près de 15 en Belgique, 20 en Autriche, et presque 25 en Allemagne.
Le budget de la justice mettrait la France au 29e rang européen (Commission européenne pour l’efficacité de la justice, octobre 2006).
En 1968 il y avait 600.000 plaintes pénales pour 6.000 magistrats, en 2007 il y a 5.300.0000 plaintes et 8.000 magistrats, quasiment le même nombre qu’au Second Empire. Cela représente une augmentation de 900 % de la délinquance en 40 ans, pendant que le nombre de magistrats augmentait de 30 % sur la même période !
La justice française n'aurait pas fait son auto-critique? Bien qu'elle n'en ait guère le temps, elle a bien été la seule obligée à le faire par une Commission d'enquête parlementaire dont chacun aura pu assister aux auditions télévisées, renforçant un peu plus la solennité du sacrifice public.
Le public a-t-il tiré les leçons de ce fiasco? Les experts? Les médias?

La justice peut bien faire cet exercice de remise en question, personne n'est prêt à prendre les mesures qui s'imposent pour corriger les errances du système. Le juge Burgaud a été un acteur de cette catastrophe mais il n'en aura été qu'un acteur.

Il n'était pas le Procureur qui a ordonné l'instruction du dossier, il n'était pas le Juge des Libertés et des Détentions qui a placé les mis en examen en détention provisioire, il n'était pas les experts qui ont confirmé la crédibilité indiscutable des témoignages des enfants accusateurs, il n'était pas le juge ni le jury qui ont condamné six des dix-sept mis en examen à la Cour d'Assises de Saint-Omer, il n'était pas l'ensemble des magistrats auxquels il s'est référé pour avis, il n'était pas cette presse qui réclamait quotidiennement la tête de ces trafiquants pédophiles, il n'était pas non plus ces politiques qui en faisait de même.

Mais plus important encore, il n'est pas de ceux qui chaque jour d'une main conspue, décrédibilise et dispute l'autorité de notre justice tout en organisant structurellement son échec de l'autre.

Protégeons notre justice. Ne cédons pas à la facilité de l'émotion.

vendredi 19 février 2010

Les Verts: le boulet d'Europe-Ecologie


Les sondages (encore eux!) ont tendance à plomber le moral des "écologistes" dont les intentions de vote avoisineraient les 14% selon la Sofres en Île-de-France.

Déjà, j'aimerais comprendre ce qui se cache derrière le terme "écologiste" car comme l'indique l'auteur, en 1992, deux listes s'étaient présentées sous une bannière "écolo". Or, aujourd'hui, tout se passe comme si le monopole de la protection de l'environnement revenait à une formation et une seule, gommant par là-même les importantes distinctions idéologiques existantes.

Quoiqu'il en soit, les écologistes rassemblés de force par les médias ont toutes les raisons de bouder: Europe-Ecologie ne se présente plus comme le parti d'opposition incontournable comme cela pouvait être le cas récemment. Désormais, la liste PS du Président sortant, Jean-Paul Huchon fait désormais figure de favori difficilement détrônable.

Aussi, est-il possible qu'Europe-Ecologie commette une erreur politique majeure dans sa communication qui pourrait bien lui coûter l'avenir de trublion de la vie politique qui lui était promis.

Tout d'abord, on ne reviendra pas sur le succès du mouvement aux dernières élections européennes, essentiellement dû à un rassemblement des déçus des partis traditionnels qui y voyaient dans la forme comme dans le fond, une nouvelle façon de faire de la politique.

La nouveauté de l'offre associée à une indépendance politicienne dans le respect de l'environnement: voilà ce qui constituait la force d'Europe-Ecologie.

Or, nul n'ignore que les Verts entendent bien profiter du succès du rassemblement écolo-européen pour assurer sa propre réussite sauf que ces mêmes Verts sont résolument inscrits à gauche, et entendent bien freiner les velléités libérales du mouvement européen. Et c'est là que le bât blesse.

Au fur et à mesure que les Verts prennent le devant de la scène, la variété, la perspective d'un rassemblement nouveau - pour ne pas dire démocrate - s'éloigne pour l'électeur lambda qui associe le parti traditionnel écologiste aux fameux Mamère/Voynet/Lipietz/...

Les Verts sont à gauche et en opposition certaine avec une écologie apolitique réprésentée par une partie de l'électorat d'Europe-Ecologie, dont on ne cesse de souligner la proximité idéologique avec un parti comme Cap21.

Europe-Ecologie disparaît peu à peu au profit des Verts - ce qui semble naturel étant donnée la conjonction de facteurs qui y sont favorables (nature des élections, fond idéologique commun flou, base de cadres et élus locaux inexistants pour l'un et important pour l'autre) - et révèle finalement derrière un emballage allèchant un produit reconditionné.

Europe-Ecologie aurait tout intérêt à ne pas trop mettre en avant les cadres du parti écologiste français et devrait préférer qu'émerge une nouvelle classe politique.

A défaut, ces derniers prendront le contrôle idéologique du mouvement, rendant une grande partie des électeurs orphelins à nouveau et ramenant l'échiquier politique à la case départ. L'UMP et le PS apprécieront.

mardi 16 février 2010

J'aimerais bien mais j'peux point !

J'aimerais bien bloguer chers lecteurs...j'allais dire amis lecteurs.
Et oui, que voulez-vous, passés près de deux ans d'aventures bloguesques, on s'acoquine avec son lectorat.
J'ai la faiblesse de croire que mes lecteurs sont beaux, supérieurement intelligent, particulièrement érudits, et distingués...forcément, ils me lisent ! :D

Trèves de plaisanterie, rassurez-vous je ne me mickaëlvendettaïse pas encore bien que je me sois déjà jeanclaudevandammisé un peu.

Ma prose se fait discrète ces temps-ci, vous dites-vous (ou ne vous dites-vous pas, j'ai tendance à être tolérant sur la question). Et pour cause, ma vie est particulièrement chargée.

Je viens tout juste de récupérer ma ligne Internet ainsi que le téléphone, gentiment installé par nos amis de chez VirginMedia, cablô-opérateur qui a un peu traîné la patte.

En outre, préparation du mariage qui s'approche à grands pas...que voulez-vous, je croyais benoîtement que les hommes étaient cordialement exclus de cette phase, monopole autoproclamé de ces dames. J'avais partiellement raison: exclu des décisions, mais pas de leur exécution !

Il n'empêche que le futur époux a nécessairement un droit de regard, aussi minime soit-il sur deux ou trois questions essentielles:
  1. Sa tenue
  2. Le menu
  3. La liste des invités
Et là, les choses se corsent (comme dirait le gars de Bonifacio).
Dans une famille portugaise comme la mienne, comptez 15 oncles et tantes auxquels il faut ajouter femmes et époux, auxquels viennent s'aditionner cousins germains accompagnés de leur propre conjoint et progéniture.
Or, certains oncles et tantes eurent la bonne idée de faire une douzaine d'enfants.
Au dernier comptage, 47 cousins germains répondaient à l'appel.

En face, dans la famille de madame, 3 oncles et tantes dont un ostracisé par la famille pour 3 cousins germains.

Bon, il n'est tout de même pas question d'inviter toute ma famille, mon porte-monnaie ne le permettrait pas. Mais quitte à en réduire la liste, il y aura nécessairement disproportion et surreprésentation de la famille du futur marié que je suis.

C'est un arbitrage douloureux que de décider qui inviter et qui ne pas inviter.
La tradition dans ma famille a toujours été d'inviter l'ensemble des membres et d'offrir un traitement complet sur deux à trois jours. (Mais où diable allaient-ils chercher l'argent?)
Je ne peux guère rivaliser. Les discussions vont donc bon train avec ma future épouse, discussions parfois tendues, le stress venant s'y ajouter...

Cette fois-ci, les faire-part sont bel et bien partis.

Deuxième élément fortement chronophage: je viens d'emménager.
Je n'ai toujours pas quitté officiellement la maison que je loue, le bail continuant à courir jusqu'au 2 avril. Du coup, je déménage les meubles par petites quantités. Au fur et à mesure....et ça ne finit jamais. Un meuble par ci, un canapé par là, quelques bibelots, etc...

Il y en a toujours un peu à faire tous les jours...

Dernier élément, probablement le plus exigeant: deux enfants âgés de moins de deux ans dont il faut s'occuper quotidiennement sachant que vous avez un travail et que vous, comme votre compagne avez besoin de repos.

Il faut encore que je trouve le temps de bloguer !

Or, lorsque je lis la presse quotidienne, l'actualité politique française me paraît des plus affligeantes ! Même Nicolas ou le Faucon s'en désespèrent...quant à la blogosphère démocrate, elle est bien morose en ce moment.

Qu'il est donc difficile de bloguer en ce moment...

mardi 9 février 2010

Le syndrôme JCVD

C'est affreux, c'est terrible. Je suis atteint d'une maladie que les plus grands spécialistes austro-coréens ont nommé "le syndrôme JCVD".

Quels en sont les symptômes?

Difficultés d'élocution, impossibilité de trouver ses mots, mais surtout, surtout...devoir remplacer ses mots par l'équivalent anglophone.

Cela fait plusieurs mois que j'essaie d'ignorer ce mal qui me ronge à petits feux.

On arrive par ailleurs à trouver des subterfuges des plus subtils afin de camoufler ce handicap: quelques pauses dans le discours, le temps de réfléchir à son mot, l'utilisation de phrases alambiquées qui permettent au vocable français de parvenir jusqu'à votre cerveau, une hésitation ou deux afin de forcer votre interlocuteur à prononcer le mot à votre place...

Mais je ne puis cacher la terrible vérité plus longtemps.

La semaine dernière, lors d'un déplacement dans le bureau français de ma société, au détour d'une conversation informelle avec un collègue de longue date, l'inéluctable se produisit. Je vous livre la retranscription de cet échange dans lequel des invités inattendus se sont immiscés...
Mon collègue: "Alors comment vont tes enfants?

Moi: - A merveille, ils grandissent trop vite.

Mon collègue: - Je me doute.

Moi: - Si vite que l'on ne s'en rend pas compte. Mais du jour au lendemain, lorsque l'on s'est rendu compte que ma fille pouvait monter les escaliers sitôt le dos tourné, nous avons immédiatement acheté un...

Mon cerveau, invité inattendu: gate...gate...gate...gate...

Moi: ...porte...non euh, un portail...

Mon cerveau: gate...gate...gate...gate...you bought a gate...

Moi: portillon...arf...

Mon cerveau: gate...that's a gate!!!...the word you're looking for is "gate", say it !!! Say it !!!

Mon autre cerveau, celui qui parle français, autre invité inattendu: Non mais ça va pas non? Je vais avoir l'air ridicule en casant un mot anglais dans une conversation française !

Mon cerveau anglophone: Gate...say it, you're being ridiculous !!! Say it!!! Gate, gate, gate, gate!!!

Moi: bon sang de bonsoir...

Mon collègue: ?

Mon cerveau francophone: Purée, je vais avoir l'air de me la raconter, genre "je case un mot anglais"

Mon cerveau anglophone: gate...gate...gate...

Mon cerveau francophone: Ce n'est pas un portique, ni un portillon, c'est...

Moi, comme délivré d'une atroce souffrance: une barrière!!!! C'est ça, une barrière !!!

Mon collègue: ?
A en devenir schizophrène...

Ne vous étonnez pas si jamais un jour je vous parle de notre monde composé de flèches et de molécules, et d'électricité, comme le Big-Bang tu vois, et tout ça ensemble, ça forme l'Univers.

Il n'empêche, le linguiste que je suis a mal au fondement...

lundi 8 février 2010

Réactions en cascade...

Aujourd'hui, j'ai envie de modifier quelque peu le format des billets auxquels vous avez habituellement droit sur Unique et Commun.

L'actualité a provoqué en moi de multiples indignations et je ne veux pas les taire. Dès lors, au lieu de ne traiter qu'une information et de la commenter à la manière d'un chroniqueur, je vous livre mes réactions aux différentes nouvelles en une de nos quotidiens électroniques*.

Le stress des transports en commun en région parisienne sape le moral des salariés

On ne sait apparemment plus faire de titres accrocheurs chez LeMonde.fr. L'article a au moins le mérite de s'attaquer à ce qui paraît être un truisme: les transports publics sont stressants.
Que voulez-vous ma brave dame, difficile d'être parfaitement imperméable à cette agression permanente lorsque vous devez affronter une heure de train entrecoupée d'une correspondance augmentant les chances de retard...
Vous n'avez pas le droit d'être en retard et vous le savez...tout comme les millions de français qui partagent votre sort au quotidien et doivent aussi supporter une promiscuité inconfortable. Cette meute au sein de laquelle vous vous trouver réveille le sentiment que vous n'êtes qu'un mouton dans un troupeau, installant sournoisement l'idée dans votre inconscient que vous n'êtes qu'un numéro, de la viande prête à servir les intérêts d'autres que vous devriez remercier quotidiennement parce qu'ils vous rémunèrent bien trop généreusement alors que d'autres seraient prêts à prendre votre poste pour moins cher.
Bien sûr, ces mêmes autres se moquent bien eux de servir l'intérêt général...
Alors ajoutez à cela, la racaille du coin qui vient s'afficher en essayant de semer la crainte dans votre rame...
Oui, les transports publics sont stressants.

Régionales : l'UMP en tête des intentions de vote, le PS en progression

Pourquoi ai-je le sentiment désagréable que l'on continue à s'enfermer dans un clivage qui ne devrait plus exister?
Que l'UMP ou le PS sorte vainqueur des régionales doit-il nécessairement déboucher sur un renversement du sarkosisme en 2012?
Si tel était le cas, faut-il souhaiter que l'on retombe à nouveau dans le bipartisme UMPS qui nous a amenés là où nous en sommes aujourd'hui?
Voilà près de 30 ans que les deux monolithes s'échangent le pouvoir... pour moi, la tendance générale est claire: la dégradation.

Le poids des "émergents" à l’ONU freine de nouvelles sanctions contre l’Iran

La Chine se fait le leader des pays émergents, comme la résurgence d'une bipolarisation mondiale que l'on a connu autrefois entre soviétiques et capitalistes...sauf qu'ici, on s'acoquine volontiers avec une dictature en l'enrichissant sans cesse parce que la misère des autres, ça nous arrange bien...et que la dictature on s'en fout tant qu'elle reste chez elle...
Sauf qu'à force de s'enrichir, cette dictature risque bien un jour de montrer les biceps...et cela a déjà commencé...
Mais bon, tant qu'il y a du fric à se faire, on s'en fout !

Identité nationale : les mesures envisagées par le gouvernement

Je rejoindrai volontiers la Méluche qui s'exprimait au micro de RTL hier soir.
Je ne suis pas véritablement de gauche mais sur cet aspect là, je suis en total accord avec l'ex-socialiste:
Nous nous plaignons que débarquent sur nos côtes quotidiennement quantités d'immigrés clandestins (ou non), arrachés à leur pays, leur famille, leurs amis, par l'impérieuse nécessité de survivre et ceci, parce que nos chers pays occidentaux ne se gênent pas pour s'enrichir à leurs dépens créant les conditions de l'invivable, leur interdisant de s'émanciper véritablement de notre domination économique.
Les Démocrates ont par ailleurs toujours développés cette question sous cet angle. La seule véritable réponse au problème de l'immigration massive est le développement des pays pauvres.
J'ai toujours beaucoup de mal à ce que l'on considère qu'un territoire nous appartient en exclusivité à tel point que l'on se montre inhumain face à la misère.
Un peu comme les SDF dans le métro, on préfère détourner le regard et continuer son chemin.
Certains vont même jusqu'à les interdire dans leur ville...
Les immigrés clandestins sont les SDF de l'Occident.

Lever le voile sur les ambiguïtés, par Frédéric Bourgade

Curieux événement que celui-ci. Le NPA nous propose sur leur liste aux élections régionales dans le Vaucluse, une candidate s'affichant avec le voile. Or, le NPA est peut-être ce qui se fait de plus athée dans le panel des idéologies politiques représentées en France...coup de pub ou non, peu m'importe.

Ne croyez pas que je devienne Frontdegauchiste, mais ici aussi je suis d'accord en partie avec Jean-Luc Mélenchon qui démontre que l'on peut être républicain ET de gauche: la religion n'a rien à faire dans le paysage politique. Elle est affaire de coeur et de conscience personnelle. A partir du moment où l'on décide de participer politiquement à la vie de la Cité, on ne saurait afficher de manière ostentatoire ses croyances religieuses.
Cela n'interdit pas de les assumer mais cela dicte d'en réserver la pratique et l'expression à la sphère privée et personnelle.

Je n'ai pas envie qu'un représentant politique me parle de Dieu. Et c'est un Catholique qui vous le dit.

Heureusement, je ne suis pas politicien.

*LeMonde.fr est ma source principale pour ce billet.


jeudi 4 février 2010

La désunion au MoDem

Faut-il se le cacher plus longtemps?

Le Mouvement Démocrate est dans un bien piètre état. Crédité d'à peine 4% d'intentions de votes dans les sondages récents, le champ lexical de la division est employé pleinement au sein des démocrates.

On connaît les départs des blogueurs émérites, des figures incontournables, ou d'anonymes désabusés incarnant autrefois le flamboiement du tout jeune parti fondé au sortir des élections présidentielles dans un élan d'espoir comme nous en avions rarement connu dans la France de ces trente dernières années.

Il y a eu Quitterie, il y a eu Christophe, il y a eu Laure.
Parallèlement, les mouvements appelant à une plus grande transparence et à plus de démocratie interne se sont multipliés entre le Grid et les Promoteurs notamment.

Il y a eu en outre cette surmédiatisation de François Bayrou lors des dernières élections européennes étouffant le programme (pourtant de qualité) du MoDem et surtout les nombreux talents qui souhaitaient le porter. Surmédiatisation qui a disqualifié partiellement notre parti lors du fameux duel l'opposant à Cohn-Bendit.

Il y a encore ces désignations de tête de liste que l'on ne comprend pas très bien, ces pratiques au sein des fédérations départementales qui font grincer des dents, et le fantôme de la vieille UDF qui n'en finit pas de nous hanter.

Aujourd'hui, même les plus fidèles commencent à baisser les bras.
Corinne Lepage exprime son agacement de plus en plus ouvertement...

De mon côté, je reconnais volontiers plusieurs facteurs extérieurs qui ne nous ont pas facilitél a tâche jusqu'à présent. Pour autant, je reconnais aussi les errements de la direction du 133bis rue de l'Université.

J'avoue attendre un signe, un geste, une réaction de François Bayrou: un discours galvanisateur, une politique de communication interne et de transparence revue de A à Z?

Dans le sillon de cet espoir, je nourris cependant une grande crainte: celle qu'il (continue?) feigne d'ignorer ce qui se passe ou qu'il taise cette situation, espérant que le silence calmera les esprits échaudés, voire que le temps fera son office.

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il nous sera bien difficile d'organiser le rassemblement des démocrates que nous appelons de nos voeux, lorsqu'au sein même de notre formation politique, la déliquescence s'amplifie.

Pis encore à mes yeux, il n'est nul autre parti à ce jour, nul autre candidat qui incarne l'idéal démocrate.

Je serais bien orphelin si le MoDem ne retrouvait pas ses couleurs...

François, parle-nous, nous en avons besoin !

mardi 2 février 2010

Le PS: paisible à la Frêche?

"On n'est pas bien là? Paisibles, à la Frêche ?"

C'est ce que doivent désormais se dire certains barons du PS enfin débarrassés pour de bon du poil-à-gratter languedocien Georges Frêche dont on pourra dire qu'il n'hésitait pas à proférer des déclarations des plus politiquement incorrectes.

Si certains bienpensants n'hésitent pas à verser dans des raccourcis manichéens faisant de l'ex-Maire de Montpellier un vil raciste terré dans les lignes socialistes, la plupart reconnaissent que malgré les nombreuses déclarations déplacées, Georges Frêche a prouvé tout au long de sa carrière que ces penchants lui étaient étrangers.

L'éviction de Georges Frêche en 2007 était un pas insuffisant en ce qu'il ne tuait pas en son sein l'influence du personnage en ce que le fonctionnement du PS sied fort bien aux barons locaux. Et c'est bien ce que l'ex-socialiste est: un baron local.

Ainsi, la liste officiellement soutenue par la Rue de Solferino est paradoxalement dirigée par l'actuel maire de Montpellier qui ne doit son mandat qu'à la défection de Georges Frêche pour cause de cumul des mandats. En outre, la plupart des fédérations socialistes de la région Languedoc-Roussillon est fortement favorable à l'actuel Président de Région. Son influence y est totale. Certains parlent de plus de 15000 militants encartés entièrement acquis à sa cause.

15000 militants qui pourraient bien le suivre dans son sillon, ce n'est pas rien, surtout au sein d'un PS mal en point.

Or, il semblerait que beaucoup reconnaissent la qualité du travail de Georges Frêche pour la ville de Montpellier ainsi que pour la région.

Pourquoi donc ne pas lui reconduire sa confiance? Pis encore, pourquoi une décision si tardive?

Pour une phrase déplacée
, certainement calculée, probablement clientéliste, formulée à l'endroit d'un ennemi politique de 30 ans. Le PS sait qu'il va très certainement perdre la région au profit du Président sortant que l'on sait indéboulonnable.

Georges Frêche mérite peut-être que l'on s'y oppose, mais quelque chose me gêne dans cette décision...

Une décision qui cède au sensationnalisme des médias, singeant atrocement le populisme sarkosiste, préférant satisfaire une image plutôt que l'intérêt des électeurs.
En d'autres termes, la politique des "petites phrases", motivant les décisions les plus importantes.

Je ne crois pas que cela soit intelligent. Même si Frêche est un fieffé provocateur.

J'aurais préféré que la décision soit contre-balancée, sous-pesée, mesurée à l'aulne d'une analyse critique du travail de l'élu, en ne donnant à ces déclarations que l'importance qu'elle mérite.

Peut-être la décision eût été la même
. Les motifs auraient pour autant été différents.
Pour l'heure, cette décision me laisse un arrière-goût désagréable...comme une cruelle impression qu'il s'agit avant tout d'une question d'image avant d'être une décision rationnelle.

Croyez bien que je n'ai pas de sympathie particulière pour le personnage mais je nourris surtout une détestation pour ce que cette décision représente : le parfait symbole du sarkosisme: le populisme conjugué à une politique de l'apparence.
 
blog d'expatrié