mercredi 5 mai 2010

Un retour particulier

Que d'emails en retard, de billets de blog à lire, d'actualité à suivre !

Je suis de retour mais les analyses politiques attendront un peu.

Comme vous devez vous en doutez chers lecteurs, ce fût pour moi une période intense et nécessairement éprouvante tant physiquement que moralement.

Un mariage est évidemment un événement générateur de stress, surtout quand viennent s'y greffer des imprévus de dernière minute dont on pourrait se passer allègrement.

Pour peu que vous soyez de ceux qui voient dans le mariage un événement solennel que vous ne célébrerez qu'une fois dans une vie, vous percevrez à quel point vous pouvez être exposé à l'émotivité en pareille circonstance.

C'est ce qui rend cet événément à la fois magique mais aussi surréaliste. La sensation d'être à la fois acteur mais aussi simple témoin.

Toutefois, une circonstance particulière aura marqué cette célébration du sceau de la singularité.

Quelques jours précédents la cérémonie, j'ai dû embarquer en catastrophe pour un aller-retour pour le Portugal dans lequel l'intensité l'a disputé à la brieveté.

J'aurais préféré retourner en mes terres d'origine en d'autres circonstances.
Mon grand-père - o meu avô, comme on dit en portugais - vient de nous quitter.

Son état végétatif et son âge auraient dû rendre la chose plus facile, plus acceptable. Il n'en fût rien.

Pour autant, la cérémonie fût digne. Pas de mélodrame. Beaucoup de larmes cependant.

Mais surtout...surtout, ce fût l'occasion de revoir des parents qu'une quinzaine d'années avait éloignés. Les enfants, les petites-enfants, les amis, les soeurs, les frères, les cousins, le village entier. Tous étaient réunis.

On n'aurait pu offrir plus beau cadeau à mon grand-père.

Par ailleurs, il n'est nul doute qu'il est bien mieux là où il est que dans cette vie qu'il a connu ces dix dernières années. Ce n'est pas pour cela que nous pleurons.

Ce n'est pas non plus parce qu'il était absent. Je suis sûr qu'il était avec nous et qu'il nous regardait, ma femme et moi célébrer notre union.

Non, ce n'est pas pour cela.

Dieu qu'il était difficile de ne pas penser à lui et à ma grand-mère qui n'aura jamais quitté son chevet.

La cruelle vérité est qu'il était notre repère à tous.
Il était évidemment loin d'être parfait mais il était le guide immuable, le roc, le patriarche certes dur mais profondément aimant.

Celui par lequel toutes les valeurs de notre famille ont été transmises.

Homme de principe et de tradition, c'est lui qui m'a fait découvrir ce vin rouge si sacré que j'avais obligation de tester dès mon plus jeune âge.
C'est aussi lui qui s'assurait que la phratrie restât unie.

Dieu qu'il était insupportable de songer à ces querelles de famille ineptes qui lui feraient honte aujourd'hui et qui sont autant d'insultes à tout ce qu'il représentait.

Je ne saurais mieux honorer son nom qu'en léguant à mon tour ces valeurs qu'il nous avaient inculquées afin de les perpétuer.

En attendant, nos navires ont perdu leur phare. Faites qu'ils retrouvent la lumière.

Dieu qu'il me manque.

vendredi 16 avril 2010

Et si l'espoir Démocrate venait d'Angleterre?

Je sais, c'est un peu tôt pour s'enflammer mais voyez-vous, bien que j'ai la tête ailleurs en ce moment, j'ai pu consacré une attention particulière au débat télévisé sur ITV en vue des Elections Législatives qui opposa les leaders des trois formations principales de Grande-Bretagne: Gordon Brown, actuel Premier Ministre, représentant le Labour, David Cameron, chef des conservateurs et Nick Clegg pour les Libéraux Démocrates.

Oui, vous n'hallucinez pas chers lecteurs. Dans un pays qui organise institutionnellement le bipartisme en raison d'un mode de scrutin que l'UMP envie, une troisième force politique a émergé. Pas n'importe laquelle: celle des Démocrates.
Or, l'opportunité était enfin donnée pour la première fois dans l'histoire britannique à ce qu'un tel débat se tint à la télévision. En effet, il n'était pas acquis que les formations politiques acceptent le jeu dans la mesure où d'un côté, Gordon Brown n'excelle pas dans l'exercice et de l'autre, les "Tories" ne voyaient pas nécessairement d'un bon oeil de jouer à armes égales avec le parti orange, ce qui les crédibilisait un peu plus aux yeux du public.

Je ne vous cacherais pas que j'ai tout bonnement exulté devant mon écran de télévision. Nick Clegg a tout simplement été formidable: il a maîtrisé l'exercice avec brio s'adressant toujours à la caméra et ne tombant dans aucun des pièges posés par ses opposants du soir.
En outre, il est de toute évidence un fieffé débatteur, habitué qu'il est à souffrir au Parlement les attaques de part et d'autres de l'échiquier politique. Enfin, il a maîtrisé son programme, chiffré, complet et concret et s'est clairement élevé au-dessus de ceux qu'il a réussi à ringardiser en démontrant

"The more they [Mr Brown and Mr Cameron] attack each other, the more they sound the same"
Traduction: "Plus ils s'attaquent l'un l'autre, plus on a l'impression d'entendre la même chose"

La presse d'aujourd'hui est unanime et se fait l'écho d'un succès télévisé d'une part et d'autre part, d'une opinion publique qui reconnaît en grande majorité que le leaders des LibDems a emporté ce premier débat, "haut la main" pour 51% de la population selon la plupart des sondages.

Que voulez-vous, Nick Clegg, c'est mon chouchou.
N'y voyez point d'idolâtrie, ce n'est guère ma tasse de thé (Earl Grey de préférence).
La raison de mon engoument pour le leader des LibDems est qu'il confirme jour après jour qu'il incarne certainement une version anglaise améliorée de François Bayrou.

Plus débatteur qu'orateur, parfait bilingue, bien qu'il ne s'impose pas naturellement comme un leader, c'est à la force des arguments, de l'expérience et de la patience qu'il émerge en tant que tel.

Crédité de 20% d'intention de votes avant ce débat, Nick Clegg ne sera peut-être pas Premier Ministre mais il y a de fortes chances qu'un gouvernement ne puisse se former sans une Alliance avec les Libéraux-Démocrates, ce qui serait en soi un véritable tour de force avec un tel mode de scrutin.

Ce que l'histoire ne dit pas, c'est comment faire s'entendre des Conservateurs extrêmement eurosceptiques avec des Libéraux-Démocrates très europhiles.

Ce que l'histoire dit en revanche, c'est qu'hier soir, dans ma petite lucarne a jailli une lumière d'espoir, la même qui avait enflammé mon coeur lors de la création du Mouvement Démocrate.

Pour cela, je remercie Nick Clegg.

vendredi 9 avril 2010

Blog en suspens

Vous aurez très certainement remarqué chers lecteurs ma faible production à l'heure actuelle.

La situation ne risque pas de s'améliorer pendant une ou deux semaines.

L'équipe de rédaction composée exclusivement de moi-même vous prie de bien vouloir l'excuser pour la gêne occasionnée mais on ne se marie qu'une fois (du moins j'y crois!).

Pendant ce temps, n'hésitez pas à aller troubler la tranquilité de copains blogueurs et de rappeler à certains qu'il n'existe pas que le PS ou l'UMP dans le panel des idéologies disponibles.

Gardez toutefois un oeil sur Unique et Commun, il se pourrait que l'actualité me sorte de mes activités chronophages !

mardi 30 mars 2010

Le meuporg ou le spleen du journalisme

Un meu...quoi? Kezako?
Un meuporg cher lecteur !
Quoi, vous ne savez pas ce qu'est un meuporg?
Vous n'êtes donc pas au fait du buzz du moment !

Pour ceux qui auraient échappé au phénomène meuporg, je vous invite à en faire une recherche rapide sur Google, vous y trouverez aisément ce que vous cherchez.

Je ne m'attarderai donc pas ici à vous expliquer ce qu'est un MMORPG, d'autres blogs de geeks le font déjà très bien.

Au risque de voir Aliocha me tomber dessus à bras raccourcis, ce qui m'intéresse ici, c'est ce que cette vidéo symbolise. En effet, cette chronique représente à mes yeux la quintessence même des errances du journalisme de masse.

Tout les éléments qui contribuent à ce que le grand public se détourne de la presse traditionnelle sont réunis ici:
  1. Des sources non vérifiées (cela ne prend même pas trente secondes de vérifier ce qu'est un MMORPG sur Google!)
  2. Une information qui fleure bon le cliché bienpensant est relayée (les jeunes se goinfrent de meuporg, sous-entendu le jeu vidéo, c'est le mal...)
  3. Au final, une chronique vidée de son intérêt journalistique car le raisonnement derrière l'affirmation n°2 est certainement entâché du même manque de rigueur
  4. Un journaliste qui n'hésite tout de même pas à affronter le regard de millions de téléspectateurs et à colporter un message stigmatisant une partie de la population se fondant sur des "on-dit".
Ajoutez à cela le fait que William Leymergie et Télématin sont notoirement réputés pour être une sorte d'école de la télévision, un premier pas pour de futurs journalistes ou chroniqueurs en herbe avant de se lancer dans le grand bain de l'audiovisuel, vous avez de quoi être parfaitement désarmé devant la perspective d'une médiocrité qui risque de perdurer.

Or, je respecte trop le journalisme et lui reconnaît sa fonction impérative de gardien de la démocratie pour ne pas m'inquiéter devant pareille dérive.

jeudi 25 mars 2010

Que penser de la politique actuellement?

C'est la question qui me vient à l'esprit tant la politique française me désole par sa vacuité.

Tout d'abord, les médias ainsi que les commentateurs s'évertuent à vouloir tirer des enseignements des résultats, fort prévisibles au demeurant, des dernières élections régionales.

D'aucun parlent de nouvelle vague rose, d'autres de l'émergence pérenne d'une déclinaison écolo-gauchisante, certains évoquent même la sanction solennelle du peuple à l'égard de la politique de Nicolas Sarkozy.

Foutaises !

1. Les électeurs ne se sont pas déplacés, c'est le seul enseignement valable que l'on peut tirer de ces élections en demi-teinte.
2. Les raisons pour lesquelles l'abstention a été si importante ne tiennent nullement à une volonté collective de sanctionner ou de promouvoir un parti ou l'autre. A mon sens, les Français se détournent de la politique qui n'est plus que jamais, source de déceptions et de népotisme institutionnalisé. La représentation politique française n'est plus légitime, elle n'est pas fidèle aux aspirations des français, du moins de la majorité silencieuse.

Ceci est encore la preuve que l'abstention sert les intérêts des vainqueurs qui ne manquent pas de communiquer sur leur triomphant succès ! Et oui, cela a toujours de la gueule que de dire que l'on a remporté 56% des suffrages ! Cela en a moins lorsque l'on rapporte cela au nombre d'électeurs...

Le Mouvement Démocrate dégringole?

Certains se frottent les mains d'un tel revers, d'autres tentent d'expliquer cet échec cuisant.
Il ressort de mes différentes lectures que le projet du MoDem reste illisible pour une grande partie de l'électorat. L'idéologie démocrate n'est par une évidence pour tous, le clivage droite-gauche français du XXe siècle perdure encore dans les esprits et beaucoup ne conçoivent pas que l'on s'affranchisse d'un raisonnement binaire dépassé.

Il n'en demeure pas moins que l'on peut s'interroger sur la qualité de la gouvernance du parti du 133bis rue de l'Université. Communication approximative, procédures peu transparentes et infidèles aux promesses...

Je commence moi aussi à me demander si l'on peut véritablement promouvoir un message neuf en utilisant des recettes éculées...

Le retour en force du politiquement correct?

Eric Zemmour est devenu la victime expiatoire d'un avatar de l'antiracisme: la bienpensance.
Cette forme de pensée qui s'abat sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la discrimination, par crainte que ne s'éveille le spectre fascisant français quitte à que se taise toute forme de pensée un tant soit peu sulfureuse.
J'ai pu déjà dire ça et qu'il m'en coûte de défendre le personnage Zemmour tant son côté réactionnaire volontairement provocateur et sa tendance quasi-clownesque m'insupportent.
Mais vous devez déjà savoir, chers lecteurs, que je suis un amoureux de la liberté d'expression et que je m'inscris dans l'héritage voltairien: "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire."

Or, en l'occurrence, si je reconnais volontiers que Zemmour s'est peut-être laissé emporter par la volonté de polémiquer*, j'abonde aisément dans le sens de ceux qui s'offusquent que la levée de boucliers à laquelle il a eu le droit est totalement injustifiée et fleure bon l'hypocrisie.

Je n'aime pas cette propension qu'ont certains à vouloir se donner bonne conscience en dénonçant tout et n'importe quoi à l'instar du fayot du premier rang de la classe en CE1.
Prêt à tout pour plaire à la maîtresse? Ceux-là sont prêts à tout pour plaire aux victimes des discriminations. Pourquoi? Parce que nous ne cessons encore aujourd'hui de faire amende honorable pour des fautes que nos ancêtres ont commises, prisonniers que nous sommes d'un sentiment de culpabilité tenace.

Ces fautes sont avérées. Nul doute sur ce point. Mais je rejoindrais encore Eric Zemmour (aïe, mes doigts sur le clavier...) dans sa tribune publiée dans Marianne2, il n'est pas question de renoncer à l'universalisme et l'égalité républicaine en reconnaissant un statut spécifique à une partie quelconque de la population. Entendez par là, chaque communauté éthnique ou religieuse constituant le tissu national enrichit ce dernier de son histoire, de ses souffrances, de ses particularités mais à aucun moment, nous ne saurions dresser les uns contre les autres au motif de cette histoire !

Ainsi, dès lors que l'on déclare:
«les Français issus de l’immigration étaient plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C’est un fait »
Inutile de pousser des cries d'orfraies ! Ce silence assourdissant des institutions qui refusent de dresser des statistiques nationales à caractère ethnique ne fait qu'installer un peu plus le racisme ! Or, restons dans le domaine factuel:
Il y a quelques années, une enquête commandée par le ministère de la justice, pour évaluer le nombre d’imans nécessaires, évaluait le pourcentage de «musulmans dans les prisons» entre 70 et 80%. En 2004, l’islamologue Farhad Khosrokhavar, dans un livre «L’islam dans les prisons ( Balland) confirmait ce chiffre. En 2007, dans un article du Point, qui avait eu accès aux synthèses de la Direction Centrale de la Sécurité Publique ( DCSP) et de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) on évaluait entre 60 et 70% des suspects répertoriés issus de l’immigration. Il y a près de dix ans, la commissaire Lucienne Bui Trong, chargée des violences urbaines à la direction centrale des RG relevait que 85% de leurs auteurs sont d’origine maghrébine. Dans un article du Monde, du 16 mars 2010, les rapports des RG sur les bandes violentes, établissaient que 87% étaient de nationalité française; 67% d’origine maghrébine et 17% d’origine africaine. La «plupart» est donc, au regard de ces chiffres, le mot qui convient.
Ceci, les professionnels de la justice ne le savent que trop bien. Ainsi, c'est fort de cette expérience que les forces de l'ordre en viennent à contrôler spontanément les populations à risque. Le racisme ne se terre pas dans les faits mais dans l'interprétation que l'on en fait.

Il n'est pas raciste de tirer les leçons de telles statistiques en reconnaissant que cette population est plus sujette à la délinquance tout simplement parce qu'elle est exposée plus frontalement à la pauvreté, à l'exclusion et à des circonstances socio-économiques défavorables.
Il serait en revanche inacceptable de tenter de n'avoir que la seule approche ethnique de la question de la délinquance et de la criminalité, sous-entendant que ce serait le seul facteur qui expliquerait pourquoi cette catégorie de la population serait un vivier de "sauvageons".
Mais les médias aiment les réflexions à l'emporte-pièce et le sensationnalisme quitte à alimenter cette chappe de plomb qui s'est abattue sur la liberté d'expression depuis la fin des années 80.

C'est peut-être ici que Zemmour aurait du expliciter sa pensée...encore aurait-il fallu qu'on lui en donnât l'opportunité. Mais où se cache réellement le diable ? Dans l'intention supposée mais indémontrable d'un journaliste ou dans la volonté de lutter aveuglément contre toute reconnaissance de distinctions au sein de la population ?

Egalité n'est pas égalitarisme.
Lutte contre les discriminations n'est pas bienpensance.

* Forcément, lorsque l'on est emporté par la volonté de deux hommes (Paul et Mickey), on ne fait pas le poids...

jeudi 11 mars 2010

Ni ultra-libéraux, ni capitalistes ?

Petit échange succint avec un ami sur Facebook (si, si!):
L'ultra-libéralisme est un terme inventé par les journalistes mais qui n'existe pas du point de vue de la théorie économique.
A la rigueur, on pourrait parler de néo-classicisme.
A l'heure actuelle, le système économique mondial est tout sauf capitaliste dans la mesure où notamment :
1. La politique des grands groupes est dictée par une vision court-termiste qui nuit à la pérennité des moyens de production
2. Les décisions d'affectation des bénéfices se font au profit de quelques grands actionnaires au détriment des investissments et du capital humain indispensables à la réussite d'une entreprise... Afficher davantage
3. La globalisation de l'économie permet aux grandes entreprises de fausser la concurrence notamment au moyen du dumping fiscal et social
Donc il faudrait revenir aux fondements du capitalisme et le réglementer (la théorie de la main invisible a ici ses limites) afin de permettre une égalité réelle des acteurs et que l'entreprise soit à nouveau le vecteur d'enrichissement commun qu'elle devait être.
Aussi, aurais-je dû ajouter qu'en principe, "en régime capitaliste, le mobile principal de l'activité économique est la recherche du profit qui trouve sa contrepartie dans le risque". Risque tout relatif pour ces grands groupes de sociétés qui profitent d'une position dominante sur le marché et d'avantages liés à l'optimisation fiscale et sociale - en d'autres termes, la volonté d'échapper à l'impôt et aux charges des pays développés afin de bénéficier de la main d'oeuvre et des conditions sociales et fiscales plus clémentes en d'autres pays tout en bénéficiant du pouvoir d'achat des consommateurs occidentaux - ce qu'une PME ne peut faire qu'à un niveau marginal.

En outre, notre société globalisée n'est d'autant pas plus libérale dans la mesure où la seule main invisible est plutôt violentée par des situations de monopoles ou d'oligopoles et partant, de concurrences imparfaites que la loi maintient voire encourage telles que l'industrie audiovisuelle, l'automobile, le secteur de l'énergie, l'industrie cinématographique, la musique, l'immobilier, etc.

La destruction créatrice
, découlant même de la théorie libérale de la main invisible, ne peut même pas faire son oeuvre sur ces sociétés, l'innovation étant ainsi freinée. L'automobile en est un exemple frappant en ce qu'en promouvant l'énergie fossile ou en finançant lourdement l'industrie sans en exiger d'adaptation, l'Etat a largement interdit l'émergence de véhicules à énergie alternative dont les brevets existent pourtant parfois depuis de très longues années !

En résumé, notre économie n'est pas capitaliste car seul l'actionnariat et non le capital au sens "moyens de productions" est démesurément favorisé au détriment même de la viabilité d'une entreprise sur le long terme.
Elle n'est pas non plus libérale en ce que les situations d'oligopoles ou de monopoles ne résultent pas de la main invisible du marché dans une situation de concurrence parfaite, mais de règles biaisées, détournées par le jeu de la loi ou de manoeuvres d'entreprises au niveau mondial.
Les deux points par ailleurs se compensent pleinement, la loi intervient en général pour corriger les déficiences de sociétés qui ont été gérées pour favoriser les actionnaires que l'on voudrait nous faire prendre pour des entrepreneurs.

vendredi 5 mars 2010

Football et Culture

L'actualité politique n'est guère motivante. Entre d'un côté, la campagne des petites phrases, et de l'autre, la résurgence d'un équilibre UMPS que l'on croyait aboli, il n'y a que peu de raisons de se montrer optimistes pour l'avenir.

Et ce ne sont pas les résultats, mais pis encore, le jeu déployé par l'Equipe de France de Football qui vont remettre du baume au coeur des Français.

Or, alors que j'échangeai avec d'autres internautes sur ce désamour entre la sélection nationale et le public, la conversation digressa sur les rapports conflictuels entre le peuple et le football en lui-même.

Aussi, résidant en Angleterre, et issu d'une culture fortement portée sur le ballon rond, je ne pus qu'affirmer avec aplomb que la France n'a pas de véritable culture footballistique. Ceci n'a pas manqué de provoquer les foudres de quelques uns qui s'offusquèrent que l'on mêlât "culture" et "football".

Or, ces réactions n'ont pas manqué de provoquer en moi un intérêt tout particulier car symptômatiques, à mon sens, des sources de ce désamour: la condescendance.

A l'instar de cet internaute, certains feignent d'ignorer les différents sens que l'on peut donner au terme "culture" dans la langue française, je me permets ainsi de rappeler que si ce mot peut en effet, désigner l'art de cultiver les pommes de terres et les esprits, c'est aussi un synonyme de "civilisation", de "société de", etc. En bref, un mot désignant une caractéristique essentielle d'un groupe, d'une société, d'une civilisation, d'une nation.

On parle donc indifféremment de culture de la gagne, culture du mensonge, culture d'entreprise, culture de la triche, culture de la modestie, et donc de culture du sport.
Or, si j'évoquais la "culture du football" défaillante en France, c'est essentiellement pour souligner que ce sport ne rencontrent pas une ampleur et un succès tels que l'on peut en dire qu'il s'agit d'un élément essentiel à la définition de la nation française.

Aux esprits chagrins, inutile de nous ressortir la litanie sur l'intellect, cultiver la passion du football, contrairement à ce que sous-entendent certains, n'est pas exclusif d'une activité intellectuelle bien que ce soit, j'en conviens, l'image qui persiste dans l'inconscient collectif français et qui fait que justement la France et le football, c'est "je t'aime, moi non plus".

Lorsqu'il s'agit d'exalter la fibre patriotique, de brandir du drapeau bleu-blanc-rouge, c'est "je t'aime". Dans les autres cas, c'est "moi non plus". Ce qui fait que le football de clubs, ou l'esprit footballistique n'est pas à la hauteur de la ferveur que l'on peut rencontrer chez nos plus proches voisins européens: Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne et Portugal.

Rappelons aussi au passage que la culture, c'est l'art d'élever le corps et l'esprit. Mens sana in corpore sano.

Or, il semblerait qu'une tendance se soit inscrite dans la société française depuis de nombreuses années et que l'on peut en outre retrouver dans notre modèle scolaire: la valorisation de matières dites "nobles" au mépris d'autres telles que le sport (ou devrait-on dire, l'éducation physique et sportive). Ce qui fait que l'on inscrit dans l'inconscient collectif depuis notre plus tendre enfance que les élèves qui brillent dans ces matières ne valent pas ceux qui excellent en mathématiques ou en français, contribuant à une standardisation exécrable et une exclusion de ceux qui n'entrent pas dans le moule du collège unique.

Or rappelons que la culture malgré le sens que ces intellectuels bienpensants entendent lui donner, ce n'est pas uniquement l'érudition en des domaines artistiques et/ou scientifiques. On peut feindre d'ignorer l'importance du football dans certaines sociétés telles que dans certains pays d'Amérique du Sud ou d'Europe du Sud, cela ne changera en rien qu'il y existe une véritable culture du football en parallèle d'autres aspects tout aussi essentiels de leur nation.

Je reprendrais l'exemple du Portugal que je connais bien: le football y est un élément essentiel de la société, à côté de la religion, de l'histoire du pays, de son rapport avec ses anciennes colonies, de la "saudade", du fado, de la gastronomie populaire, de son indiscipline, de sa littérature, de sa ruralité, de sa superstition, de son passé colonialiste, de son folklore, des bals populaires, de la variété, de son rapport avec l'agriculture, de la douceur de vivre, etc...

Encore une fois, je crois justement que derrière ce refus de vouloir reconnaître le football comme un élément essentiel de la société française, se cache la raison qui fait que le football ne pourrait bien ne jamais être véritablement populaire en France: une condescendance collective qui prêterait un caractère avilissant à la passion pour le football fondée sur des postulats emprunts d'arrogance et de mépris.

Pourtant, la France, ce n'est pas seulement que les Lumières, c'est aussi Koppa, Platini et Zidane. Et ce n'est pas faire déshonneur aux uns que d'avouer aimer les autres...

vendredi 26 février 2010

De l'irrespect chez les jeunes

Manuel nous fait part de sa récente mésaventure qui malheureusement n'a rien d'exceptionnelle (via l'Hérétique).
On pourra ergoter à l'envie comme certains commentateurs que l'adolescent qui a alpagué notre gros Bill n'avais finalement commis qu'une bien légère impolitesse qui ne mérite par l'opprobre.

C'est se fourvoyer lourdement sur le sens à apporter à cet événement.

Je suis certain que beaucoup d'entre vous ont comme moi eu la malencontreuse expérience d'un jeune con en mal de repères. Laissez-moi vous conter la mienne ainsi que celle de mon frère qui ne manquera pas d'être représentative d'une certaine mentalité.

A peine avais-je rejoint les bancs du lycée que dans un élan de nostalgie, certains de mes camarades et moi-même avions décidé de payer une visite à nos anciens enseignants du collège.
Ce fut une belle après-midi que nous passâmes si ce n'est qu'elle se conclut de manière bien incongrue pour votre serviteur.

Alors que nous échangions sans fin devant l'établissement, trois ou quatre olibrius dévalèrent la route adjacente à pleine vitesse dans le dessein de toute évidence d'attirer l'attention: véhicule pétaradant aux couleurs ostentatoires, allers et venues multiples, etc.

Aussi, laissai-je égarer mon regard sur ces quelques bouffons comme toute personne l'aurait fait dans le cadre d'une conversation qui focalise votre attention. Sauf qu'un simple regard, aussi furtif fut-il était un motif suffisant pour que l'un des invidivus viennent me chercher querelle.

Impossible de le voir venir: j'avais à peine prêté attention à ce va-et-vient incessant.
L'automobile stoppa, un jeune adulte descendit, s'approcha de moi et du haut de son mètre quatre-vingt dix eût tout juste le temps de me dire "c'est moi que tu regardes comme ça?" avant de me serrer la gorge et de m'asséner un coup de boule.

Ce n'est pas tant la douleur que la stupéfaction qui me laissa pantois. Et pourtant, je connaissais cette règle tacite qui règne dans les zones "défavorisées": ne jamais, jamais croiser le regard de ces jeunes cons. Mais que voulez-vous, ce jour-là, j'avais simplement relâché ma garde.

Mésaventure aussi pour mon frère aîné dont la stature pourtant a de quoi en effrayer plus d'un.
1,97m pour 140kg. Ce qui n'a pas empêché un jeune adolescent âgé tout juste de 12 à 13 ans de l'interpeler en lui demandant tout d'abord s'il avait un mouchoir, ce qu'il lui donna puis une pièce de monnaie, ce qu'il n'avait pas. Ce môme sortit une lampe-torche d'on-ne-sait-où,.
Pas une de ces lampes-torches traditionnelles que l'on garde soigneusement dans sa boîte à gants, non mais de celles de la taille d'une matraque, très populaires auprès des agents de sécurité.
Il frappa donc mon frère à l'avant bras et partit sans être inquiété.

Un coup de poing et ce jeune con aurait eu la tête dévissée pourtant.

Mathieu a brillament identifié ce dont il s'agit: de jeunes en recherche de repères. Sauf que de repères, personne ne leur en donne. Dès lors, il teste les limites, les repoussant un peu plus par la surenchère jusqu'à ce qu'ils les trouvent...souvent trop tard.

Toutes ces histoires ont un point commun: le cake de Manu, le regard que j'ai laissé traîner et la pièce de monnaie de mon frère. De simples prétextes pour tester sa toute-puissance.

Aussi, un adolescent qui interpelle un adulte de manière impolie en le tutoyant avec, j'en suis sûr, cette intonation agressive que l'on connaît tous, participe déjà du défi.

Les faits en eux-mêmes ne sont que faiblement répréhensibles. Certes. Mais faut-il attendre que ces défis dégénèrent en agressions physiques, voire en crimes ou délits pour s'en offusquer et s'y opposer?
J'espère que non.

En attendant, je ne peux vous conter à quel point je suis heureux de ne plus vivre dans ce climat anxiogène qui selon moi n'est plus l'apanage des seules banlieues.

PS: La question de l'origine ethnique est étrangère au présent sujet. Pour l'anecdote, le jeune con qui m'avait agressé était blanc.
PPS: Photo trouvée chez Nicolas. J'adore !



mardi 23 février 2010

Stop au haro sur la justice !

J'aurais voulu commenter immédiatement le billet du Faucon sur le décès de Jean-Paul Treiber qu'il qualifie de "suicide judiciaire" mais le temps m'a manqué comme vous le savez déjà.

L'intérêt de répondre à contre-temps est que la réaction cède le pas à la réflexion.

Il est une chose que je ne puis admettre et le juriste que je suis, bien que n'ayant strictement aucune activité judiciaire, défend promptement la justice française contre une tendance détestable bien française: la vindicte populaire.

Or, lorsque je lis la conclusion de l'auteur:
Cette justice qui se refuse toujours à l’auto-critique et à la remise en question. Que s’est il passé depuis Outreau, outre le fait que le juge principal dans cette affaire a toute les chances de recevoir une promotion ces prochains jours ?
Pas grand-chose. Et c’est bien dommage…
Je note d'emblée une lourde contradiction dans le discours du Faucon:
D’abord, cette maladie de la vie politique et sociale française, de vouloir trouver des responsables de partout.
Pour autant, celui-ci partage le postulat médiatique, voire populaire: le désastre judiciaire d'Outreau est à mettre exclusivement au passif de la justice française.
Reprendre avec objectivité l'affaire d'Outreau revêt une importance capitale car aujourd'hui, celle-ci semble être le leitmotiv des scribouillards qui ont perdu leur capacité d'analyse et de questionnement sur les bancs de l'école de journalisme. Or, dès qu'une défaillance du système est pointée du doigt par cette même presse, le spectre d'Outreau ressurgit immanquablement comme s'ils avaient trouvé là, la botte secrète qui dispenserait d'une analyse factuelle, circonstanciée et objective.

Ce qu'il y a de plus détestable dans ce qu'il ressort de cette affaire, c'est le besoin compulsif de cette presse de trouver une victime expiatoire jetée en pâture à un public noyé dans l'émotion et assoiffé par le besoin de réprimer. Si on laissait faire, il n'en faudrait que peu pour nous montrer à quel point nous autres humains pouvons être de véritables charognes serrant nos griffes sur celui qui nous est présenté comme le coupable idéal.

En l'occurrence, le bouc-émissaire tout désigné est la personne du juge d'instruction Fabrice Burgaud. Jeune, plutôt inexpérimenté, attitude nonchalante. Le casting idéal du vilain de série B ou du feuilleton judiciaire américain diffusé en après-midi aux ménagères de moins de 50 ans sur M6.

Sauf qu'ici, les faits et les acteurs sont bien réels. Et sauf à garantir la reproduction de ces événements à court ou moyen terme, on ne peut guère se satisfaire de ce rite sacrificiel en réunion.

Ainsi, lorsque je lis récemment un article du Monde.fr, je ne peux d'être pris d'une nausée face à ce journalisme ordurier, qui dans une crainte divine de faire sa propre auto-critique, détourne l'attention des requins que nous sommes en distillant quelques gouttes de sang menant à l'appât Burgaud.

Outreau est à mettre au bilan d'une société de l'émotion et de la déraison
, servie par une presse trop encline au sensationnel et dans laquelle la justice n'arrive que difficilement à maintenir une digue de raison, cédant peu à peu aux coups de boutoir de la déshumanisation.
« Je ne souhaite à aucun de mes ennemis (mais qui mérite vraiment ce nom ?) de tomber dans les mains de la justice. Machine inhumaine, ai-je dit. Je maintiens. Inhumaine surtout dans sa relation au temps." selon Alain Juppé.
Cette inhumanité n'est que la conséquence indubitable d'une exigence elle-même inhumaine à l'égard de notre organisation judiciaire. Chacun souhaiterait que les magistrats prennent le temps de la sérénité afin de traiter notre sort si nous tombions dans les mains de la justice. Pour autant, dans un grand élan de schizophrénie, les gouvernements successifs n'ont pas hésité à drastiquement réduire les moyens de mener cette mission capitale.
En France, on compte 11,9 juges professionnels pour 100 000 habitants, contre près de 15 en Belgique, 20 en Autriche, et presque 25 en Allemagne.
Le budget de la justice mettrait la France au 29e rang européen (Commission européenne pour l’efficacité de la justice, octobre 2006).
En 1968 il y avait 600.000 plaintes pénales pour 6.000 magistrats, en 2007 il y a 5.300.0000 plaintes et 8.000 magistrats, quasiment le même nombre qu’au Second Empire. Cela représente une augmentation de 900 % de la délinquance en 40 ans, pendant que le nombre de magistrats augmentait de 30 % sur la même période !
La justice française n'aurait pas fait son auto-critique? Bien qu'elle n'en ait guère le temps, elle a bien été la seule obligée à le faire par une Commission d'enquête parlementaire dont chacun aura pu assister aux auditions télévisées, renforçant un peu plus la solennité du sacrifice public.
Le public a-t-il tiré les leçons de ce fiasco? Les experts? Les médias?

La justice peut bien faire cet exercice de remise en question, personne n'est prêt à prendre les mesures qui s'imposent pour corriger les errances du système. Le juge Burgaud a été un acteur de cette catastrophe mais il n'en aura été qu'un acteur.

Il n'était pas le Procureur qui a ordonné l'instruction du dossier, il n'était pas le Juge des Libertés et des Détentions qui a placé les mis en examen en détention provisioire, il n'était pas les experts qui ont confirmé la crédibilité indiscutable des témoignages des enfants accusateurs, il n'était pas le juge ni le jury qui ont condamné six des dix-sept mis en examen à la Cour d'Assises de Saint-Omer, il n'était pas l'ensemble des magistrats auxquels il s'est référé pour avis, il n'était pas cette presse qui réclamait quotidiennement la tête de ces trafiquants pédophiles, il n'était pas non plus ces politiques qui en faisait de même.

Mais plus important encore, il n'est pas de ceux qui chaque jour d'une main conspue, décrédibilise et dispute l'autorité de notre justice tout en organisant structurellement son échec de l'autre.

Protégeons notre justice. Ne cédons pas à la facilité de l'émotion.

vendredi 19 février 2010

Les Verts: le boulet d'Europe-Ecologie


Les sondages (encore eux!) ont tendance à plomber le moral des "écologistes" dont les intentions de vote avoisineraient les 14% selon la Sofres en Île-de-France.

Déjà, j'aimerais comprendre ce qui se cache derrière le terme "écologiste" car comme l'indique l'auteur, en 1992, deux listes s'étaient présentées sous une bannière "écolo". Or, aujourd'hui, tout se passe comme si le monopole de la protection de l'environnement revenait à une formation et une seule, gommant par là-même les importantes distinctions idéologiques existantes.

Quoiqu'il en soit, les écologistes rassemblés de force par les médias ont toutes les raisons de bouder: Europe-Ecologie ne se présente plus comme le parti d'opposition incontournable comme cela pouvait être le cas récemment. Désormais, la liste PS du Président sortant, Jean-Paul Huchon fait désormais figure de favori difficilement détrônable.

Aussi, est-il possible qu'Europe-Ecologie commette une erreur politique majeure dans sa communication qui pourrait bien lui coûter l'avenir de trublion de la vie politique qui lui était promis.

Tout d'abord, on ne reviendra pas sur le succès du mouvement aux dernières élections européennes, essentiellement dû à un rassemblement des déçus des partis traditionnels qui y voyaient dans la forme comme dans le fond, une nouvelle façon de faire de la politique.

La nouveauté de l'offre associée à une indépendance politicienne dans le respect de l'environnement: voilà ce qui constituait la force d'Europe-Ecologie.

Or, nul n'ignore que les Verts entendent bien profiter du succès du rassemblement écolo-européen pour assurer sa propre réussite sauf que ces mêmes Verts sont résolument inscrits à gauche, et entendent bien freiner les velléités libérales du mouvement européen. Et c'est là que le bât blesse.

Au fur et à mesure que les Verts prennent le devant de la scène, la variété, la perspective d'un rassemblement nouveau - pour ne pas dire démocrate - s'éloigne pour l'électeur lambda qui associe le parti traditionnel écologiste aux fameux Mamère/Voynet/Lipietz/...

Les Verts sont à gauche et en opposition certaine avec une écologie apolitique réprésentée par une partie de l'électorat d'Europe-Ecologie, dont on ne cesse de souligner la proximité idéologique avec un parti comme Cap21.

Europe-Ecologie disparaît peu à peu au profit des Verts - ce qui semble naturel étant donnée la conjonction de facteurs qui y sont favorables (nature des élections, fond idéologique commun flou, base de cadres et élus locaux inexistants pour l'un et important pour l'autre) - et révèle finalement derrière un emballage allèchant un produit reconditionné.

Europe-Ecologie aurait tout intérêt à ne pas trop mettre en avant les cadres du parti écologiste français et devrait préférer qu'émerge une nouvelle classe politique.

A défaut, ces derniers prendront le contrôle idéologique du mouvement, rendant une grande partie des électeurs orphelins à nouveau et ramenant l'échiquier politique à la case départ. L'UMP et le PS apprécieront.

mardi 16 février 2010

J'aimerais bien mais j'peux point !

J'aimerais bien bloguer chers lecteurs...j'allais dire amis lecteurs.
Et oui, que voulez-vous, passés près de deux ans d'aventures bloguesques, on s'acoquine avec son lectorat.
J'ai la faiblesse de croire que mes lecteurs sont beaux, supérieurement intelligent, particulièrement érudits, et distingués...forcément, ils me lisent ! :D

Trèves de plaisanterie, rassurez-vous je ne me mickaëlvendettaïse pas encore bien que je me sois déjà jeanclaudevandammisé un peu.

Ma prose se fait discrète ces temps-ci, vous dites-vous (ou ne vous dites-vous pas, j'ai tendance à être tolérant sur la question). Et pour cause, ma vie est particulièrement chargée.

Je viens tout juste de récupérer ma ligne Internet ainsi que le téléphone, gentiment installé par nos amis de chez VirginMedia, cablô-opérateur qui a un peu traîné la patte.

En outre, préparation du mariage qui s'approche à grands pas...que voulez-vous, je croyais benoîtement que les hommes étaient cordialement exclus de cette phase, monopole autoproclamé de ces dames. J'avais partiellement raison: exclu des décisions, mais pas de leur exécution !

Il n'empêche que le futur époux a nécessairement un droit de regard, aussi minime soit-il sur deux ou trois questions essentielles:
  1. Sa tenue
  2. Le menu
  3. La liste des invités
Et là, les choses se corsent (comme dirait le gars de Bonifacio).
Dans une famille portugaise comme la mienne, comptez 15 oncles et tantes auxquels il faut ajouter femmes et époux, auxquels viennent s'aditionner cousins germains accompagnés de leur propre conjoint et progéniture.
Or, certains oncles et tantes eurent la bonne idée de faire une douzaine d'enfants.
Au dernier comptage, 47 cousins germains répondaient à l'appel.

En face, dans la famille de madame, 3 oncles et tantes dont un ostracisé par la famille pour 3 cousins germains.

Bon, il n'est tout de même pas question d'inviter toute ma famille, mon porte-monnaie ne le permettrait pas. Mais quitte à en réduire la liste, il y aura nécessairement disproportion et surreprésentation de la famille du futur marié que je suis.

C'est un arbitrage douloureux que de décider qui inviter et qui ne pas inviter.
La tradition dans ma famille a toujours été d'inviter l'ensemble des membres et d'offrir un traitement complet sur deux à trois jours. (Mais où diable allaient-ils chercher l'argent?)
Je ne peux guère rivaliser. Les discussions vont donc bon train avec ma future épouse, discussions parfois tendues, le stress venant s'y ajouter...

Cette fois-ci, les faire-part sont bel et bien partis.

Deuxième élément fortement chronophage: je viens d'emménager.
Je n'ai toujours pas quitté officiellement la maison que je loue, le bail continuant à courir jusqu'au 2 avril. Du coup, je déménage les meubles par petites quantités. Au fur et à mesure....et ça ne finit jamais. Un meuble par ci, un canapé par là, quelques bibelots, etc...

Il y en a toujours un peu à faire tous les jours...

Dernier élément, probablement le plus exigeant: deux enfants âgés de moins de deux ans dont il faut s'occuper quotidiennement sachant que vous avez un travail et que vous, comme votre compagne avez besoin de repos.

Il faut encore que je trouve le temps de bloguer !

Or, lorsque je lis la presse quotidienne, l'actualité politique française me paraît des plus affligeantes ! Même Nicolas ou le Faucon s'en désespèrent...quant à la blogosphère démocrate, elle est bien morose en ce moment.

Qu'il est donc difficile de bloguer en ce moment...

mardi 9 février 2010

Le syndrôme JCVD

C'est affreux, c'est terrible. Je suis atteint d'une maladie que les plus grands spécialistes austro-coréens ont nommé "le syndrôme JCVD".

Quels en sont les symptômes?

Difficultés d'élocution, impossibilité de trouver ses mots, mais surtout, surtout...devoir remplacer ses mots par l'équivalent anglophone.

Cela fait plusieurs mois que j'essaie d'ignorer ce mal qui me ronge à petits feux.

On arrive par ailleurs à trouver des subterfuges des plus subtils afin de camoufler ce handicap: quelques pauses dans le discours, le temps de réfléchir à son mot, l'utilisation de phrases alambiquées qui permettent au vocable français de parvenir jusqu'à votre cerveau, une hésitation ou deux afin de forcer votre interlocuteur à prononcer le mot à votre place...

Mais je ne puis cacher la terrible vérité plus longtemps.

La semaine dernière, lors d'un déplacement dans le bureau français de ma société, au détour d'une conversation informelle avec un collègue de longue date, l'inéluctable se produisit. Je vous livre la retranscription de cet échange dans lequel des invités inattendus se sont immiscés...
Mon collègue: "Alors comment vont tes enfants?

Moi: - A merveille, ils grandissent trop vite.

Mon collègue: - Je me doute.

Moi: - Si vite que l'on ne s'en rend pas compte. Mais du jour au lendemain, lorsque l'on s'est rendu compte que ma fille pouvait monter les escaliers sitôt le dos tourné, nous avons immédiatement acheté un...

Mon cerveau, invité inattendu: gate...gate...gate...gate...

Moi: ...porte...non euh, un portail...

Mon cerveau: gate...gate...gate...gate...you bought a gate...

Moi: portillon...arf...

Mon cerveau: gate...that's a gate!!!...the word you're looking for is "gate", say it !!! Say it !!!

Mon autre cerveau, celui qui parle français, autre invité inattendu: Non mais ça va pas non? Je vais avoir l'air ridicule en casant un mot anglais dans une conversation française !

Mon cerveau anglophone: Gate...say it, you're being ridiculous !!! Say it!!! Gate, gate, gate, gate!!!

Moi: bon sang de bonsoir...

Mon collègue: ?

Mon cerveau francophone: Purée, je vais avoir l'air de me la raconter, genre "je case un mot anglais"

Mon cerveau anglophone: gate...gate...gate...

Mon cerveau francophone: Ce n'est pas un portique, ni un portillon, c'est...

Moi, comme délivré d'une atroce souffrance: une barrière!!!! C'est ça, une barrière !!!

Mon collègue: ?
A en devenir schizophrène...

Ne vous étonnez pas si jamais un jour je vous parle de notre monde composé de flèches et de molécules, et d'électricité, comme le Big-Bang tu vois, et tout ça ensemble, ça forme l'Univers.

Il n'empêche, le linguiste que je suis a mal au fondement...

lundi 8 février 2010

Réactions en cascade...

Aujourd'hui, j'ai envie de modifier quelque peu le format des billets auxquels vous avez habituellement droit sur Unique et Commun.

L'actualité a provoqué en moi de multiples indignations et je ne veux pas les taire. Dès lors, au lieu de ne traiter qu'une information et de la commenter à la manière d'un chroniqueur, je vous livre mes réactions aux différentes nouvelles en une de nos quotidiens électroniques*.

Le stress des transports en commun en région parisienne sape le moral des salariés

On ne sait apparemment plus faire de titres accrocheurs chez LeMonde.fr. L'article a au moins le mérite de s'attaquer à ce qui paraît être un truisme: les transports publics sont stressants.
Que voulez-vous ma brave dame, difficile d'être parfaitement imperméable à cette agression permanente lorsque vous devez affronter une heure de train entrecoupée d'une correspondance augmentant les chances de retard...
Vous n'avez pas le droit d'être en retard et vous le savez...tout comme les millions de français qui partagent votre sort au quotidien et doivent aussi supporter une promiscuité inconfortable. Cette meute au sein de laquelle vous vous trouver réveille le sentiment que vous n'êtes qu'un mouton dans un troupeau, installant sournoisement l'idée dans votre inconscient que vous n'êtes qu'un numéro, de la viande prête à servir les intérêts d'autres que vous devriez remercier quotidiennement parce qu'ils vous rémunèrent bien trop généreusement alors que d'autres seraient prêts à prendre votre poste pour moins cher.
Bien sûr, ces mêmes autres se moquent bien eux de servir l'intérêt général...
Alors ajoutez à cela, la racaille du coin qui vient s'afficher en essayant de semer la crainte dans votre rame...
Oui, les transports publics sont stressants.

Régionales : l'UMP en tête des intentions de vote, le PS en progression

Pourquoi ai-je le sentiment désagréable que l'on continue à s'enfermer dans un clivage qui ne devrait plus exister?
Que l'UMP ou le PS sorte vainqueur des régionales doit-il nécessairement déboucher sur un renversement du sarkosisme en 2012?
Si tel était le cas, faut-il souhaiter que l'on retombe à nouveau dans le bipartisme UMPS qui nous a amenés là où nous en sommes aujourd'hui?
Voilà près de 30 ans que les deux monolithes s'échangent le pouvoir... pour moi, la tendance générale est claire: la dégradation.

Le poids des "émergents" à l’ONU freine de nouvelles sanctions contre l’Iran

La Chine se fait le leader des pays émergents, comme la résurgence d'une bipolarisation mondiale que l'on a connu autrefois entre soviétiques et capitalistes...sauf qu'ici, on s'acoquine volontiers avec une dictature en l'enrichissant sans cesse parce que la misère des autres, ça nous arrange bien...et que la dictature on s'en fout tant qu'elle reste chez elle...
Sauf qu'à force de s'enrichir, cette dictature risque bien un jour de montrer les biceps...et cela a déjà commencé...
Mais bon, tant qu'il y a du fric à se faire, on s'en fout !

Identité nationale : les mesures envisagées par le gouvernement

Je rejoindrai volontiers la Méluche qui s'exprimait au micro de RTL hier soir.
Je ne suis pas véritablement de gauche mais sur cet aspect là, je suis en total accord avec l'ex-socialiste:
Nous nous plaignons que débarquent sur nos côtes quotidiennement quantités d'immigrés clandestins (ou non), arrachés à leur pays, leur famille, leurs amis, par l'impérieuse nécessité de survivre et ceci, parce que nos chers pays occidentaux ne se gênent pas pour s'enrichir à leurs dépens créant les conditions de l'invivable, leur interdisant de s'émanciper véritablement de notre domination économique.
Les Démocrates ont par ailleurs toujours développés cette question sous cet angle. La seule véritable réponse au problème de l'immigration massive est le développement des pays pauvres.
J'ai toujours beaucoup de mal à ce que l'on considère qu'un territoire nous appartient en exclusivité à tel point que l'on se montre inhumain face à la misère.
Un peu comme les SDF dans le métro, on préfère détourner le regard et continuer son chemin.
Certains vont même jusqu'à les interdire dans leur ville...
Les immigrés clandestins sont les SDF de l'Occident.

Lever le voile sur les ambiguïtés, par Frédéric Bourgade

Curieux événement que celui-ci. Le NPA nous propose sur leur liste aux élections régionales dans le Vaucluse, une candidate s'affichant avec le voile. Or, le NPA est peut-être ce qui se fait de plus athée dans le panel des idéologies politiques représentées en France...coup de pub ou non, peu m'importe.

Ne croyez pas que je devienne Frontdegauchiste, mais ici aussi je suis d'accord en partie avec Jean-Luc Mélenchon qui démontre que l'on peut être républicain ET de gauche: la religion n'a rien à faire dans le paysage politique. Elle est affaire de coeur et de conscience personnelle. A partir du moment où l'on décide de participer politiquement à la vie de la Cité, on ne saurait afficher de manière ostentatoire ses croyances religieuses.
Cela n'interdit pas de les assumer mais cela dicte d'en réserver la pratique et l'expression à la sphère privée et personnelle.

Je n'ai pas envie qu'un représentant politique me parle de Dieu. Et c'est un Catholique qui vous le dit.

Heureusement, je ne suis pas politicien.

*LeMonde.fr est ma source principale pour ce billet.


jeudi 4 février 2010

La désunion au MoDem

Faut-il se le cacher plus longtemps?

Le Mouvement Démocrate est dans un bien piètre état. Crédité d'à peine 4% d'intentions de votes dans les sondages récents, le champ lexical de la division est employé pleinement au sein des démocrates.

On connaît les départs des blogueurs émérites, des figures incontournables, ou d'anonymes désabusés incarnant autrefois le flamboiement du tout jeune parti fondé au sortir des élections présidentielles dans un élan d'espoir comme nous en avions rarement connu dans la France de ces trente dernières années.

Il y a eu Quitterie, il y a eu Christophe, il y a eu Laure.
Parallèlement, les mouvements appelant à une plus grande transparence et à plus de démocratie interne se sont multipliés entre le Grid et les Promoteurs notamment.

Il y a eu en outre cette surmédiatisation de François Bayrou lors des dernières élections européennes étouffant le programme (pourtant de qualité) du MoDem et surtout les nombreux talents qui souhaitaient le porter. Surmédiatisation qui a disqualifié partiellement notre parti lors du fameux duel l'opposant à Cohn-Bendit.

Il y a encore ces désignations de tête de liste que l'on ne comprend pas très bien, ces pratiques au sein des fédérations départementales qui font grincer des dents, et le fantôme de la vieille UDF qui n'en finit pas de nous hanter.

Aujourd'hui, même les plus fidèles commencent à baisser les bras.
Corinne Lepage exprime son agacement de plus en plus ouvertement...

De mon côté, je reconnais volontiers plusieurs facteurs extérieurs qui ne nous ont pas facilitél a tâche jusqu'à présent. Pour autant, je reconnais aussi les errements de la direction du 133bis rue de l'Université.

J'avoue attendre un signe, un geste, une réaction de François Bayrou: un discours galvanisateur, une politique de communication interne et de transparence revue de A à Z?

Dans le sillon de cet espoir, je nourris cependant une grande crainte: celle qu'il (continue?) feigne d'ignorer ce qui se passe ou qu'il taise cette situation, espérant que le silence calmera les esprits échaudés, voire que le temps fera son office.

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il nous sera bien difficile d'organiser le rassemblement des démocrates que nous appelons de nos voeux, lorsqu'au sein même de notre formation politique, la déliquescence s'amplifie.

Pis encore à mes yeux, il n'est nul autre parti à ce jour, nul autre candidat qui incarne l'idéal démocrate.

Je serais bien orphelin si le MoDem ne retrouvait pas ses couleurs...

François, parle-nous, nous en avons besoin !

mardi 2 février 2010

Le PS: paisible à la Frêche?

"On n'est pas bien là? Paisibles, à la Frêche ?"

C'est ce que doivent désormais se dire certains barons du PS enfin débarrassés pour de bon du poil-à-gratter languedocien Georges Frêche dont on pourra dire qu'il n'hésitait pas à proférer des déclarations des plus politiquement incorrectes.

Si certains bienpensants n'hésitent pas à verser dans des raccourcis manichéens faisant de l'ex-Maire de Montpellier un vil raciste terré dans les lignes socialistes, la plupart reconnaissent que malgré les nombreuses déclarations déplacées, Georges Frêche a prouvé tout au long de sa carrière que ces penchants lui étaient étrangers.

L'éviction de Georges Frêche en 2007 était un pas insuffisant en ce qu'il ne tuait pas en son sein l'influence du personnage en ce que le fonctionnement du PS sied fort bien aux barons locaux. Et c'est bien ce que l'ex-socialiste est: un baron local.

Ainsi, la liste officiellement soutenue par la Rue de Solferino est paradoxalement dirigée par l'actuel maire de Montpellier qui ne doit son mandat qu'à la défection de Georges Frêche pour cause de cumul des mandats. En outre, la plupart des fédérations socialistes de la région Languedoc-Roussillon est fortement favorable à l'actuel Président de Région. Son influence y est totale. Certains parlent de plus de 15000 militants encartés entièrement acquis à sa cause.

15000 militants qui pourraient bien le suivre dans son sillon, ce n'est pas rien, surtout au sein d'un PS mal en point.

Or, il semblerait que beaucoup reconnaissent la qualité du travail de Georges Frêche pour la ville de Montpellier ainsi que pour la région.

Pourquoi donc ne pas lui reconduire sa confiance? Pis encore, pourquoi une décision si tardive?

Pour une phrase déplacée
, certainement calculée, probablement clientéliste, formulée à l'endroit d'un ennemi politique de 30 ans. Le PS sait qu'il va très certainement perdre la région au profit du Président sortant que l'on sait indéboulonnable.

Georges Frêche mérite peut-être que l'on s'y oppose, mais quelque chose me gêne dans cette décision...

Une décision qui cède au sensationnalisme des médias, singeant atrocement le populisme sarkosiste, préférant satisfaire une image plutôt que l'intérêt des électeurs.
En d'autres termes, la politique des "petites phrases", motivant les décisions les plus importantes.

Je ne crois pas que cela soit intelligent. Même si Frêche est un fieffé provocateur.

J'aurais préféré que la décision soit contre-balancée, sous-pesée, mesurée à l'aulne d'une analyse critique du travail de l'élu, en ne donnant à ces déclarations que l'importance qu'elle mérite.

Peut-être la décision eût été la même
. Les motifs auraient pour autant été différents.
Pour l'heure, cette décision me laisse un arrière-goût désagréable...comme une cruelle impression qu'il s'agit avant tout d'une question d'image avant d'être une décision rationnelle.

Croyez bien que je n'ai pas de sympathie particulière pour le personnage mais je nourris surtout une détestation pour ce que cette décision représente : le parfait symbole du sarkosisme: le populisme conjugué à une politique de l'apparence.

mercredi 27 janvier 2010

Comment doit être un enseignant? La chaîne

Doublement tagué par mes copains blogueurs Mathieu et Disparitus, je ne puis plus attendre.
A ceux de mes lecteurs qui ne seraient pas encore familiers avec le principe du "tag", il ne s'agit nullement de se prendre virtuellement une bombe de peinture par un jeune créatif en manque de reconnaissance, mais simplement d'interpeler un ou plusieurs confrères blogueurs les invitant à s'exprimer sur un thème désigné ou à répondre à une série de questions, tout en invitant d'autres à le faire, ce qui crée une chaîne.

Vous pourrez remarquer que je n'en suis pas à me première étant de nature plutôt courtoise, je réponds aisément aux invitations...si tant est que le sujet m'inspire.

En l'occurrence, contrairement à ce que pense le Privilégié, la question de l'Education m'est chère.
Pas uniquement parce que je suis père de famille, j'étais déjà intéressé par la question bien avant cela. En tant que fils d'immigrés, l'Ecole de la République a toujours symbolisé à mes yeux, le vecteur de l'égalité, celle qui permet de compenser le déficit dû à un lieu de naissance, un environnement socio-culturel peu favorables.

Depuis plusieurs années, je rage de constater que l'Ecole de la République est en panne. Les gouvernements successifs de gauche ou de droite se sont enfermés dans une hypocrisie sans fin, prisonniers d'idéologies improductives, souhaitant ceci ou cela pour l'Education Nationale mais préférant bien évidemment mettre leur propre progéniture dans des formations élitistes.

Aujourd'hui, le népotisme bat son plein. Pour décrocher un poste envié, un entretien ou autre, le CV ne fait plus illusion. Il vaut mieux avoir un carnet d'adresses bien garni.

Dès lors, dans ce contexte, je suis invité à définir:

A. Un "bon prof" en 5 mots

Inspiré: il est vrai qu'il est plus difficile de se sentir intéressé par une matière lorsque l'enseignant lui-même a l'air de s'ennuyer ferme.

Exigeant: avec lui-même comme à l'égard de ses élèves. Ce n'est pas rendre service que de négocier un niveau de connaissances.

Pédagogue: savoir, c'est bien faire savoir, c'est encore mieux.

Courageux: ne pas se laisser facilement abattre par l'adversité car de l'adversité, il y en a.

Attentif: un bon prof est une prof qui s'intéresse réellement au sort de ses élèves, au-delà de sa seule matière, au-delà de sa seule année.

B. Ce que les profs devraient apprendre

Un enseignant doit se perfectionner tout le long de sa carrière:
  • dans la matière qu'il enseigne
  • en matière de techniques de pédagogie
  • en matière de techniques de relations humaines (relations avec les parents d'élèves, développement personnel, maintien de la discipline, approche psychologique de l'élève...)
C. Pour faire un prof... ce qui s'apprend, ce qui ne s'apprend pas

L'expérience contribue nécessairement à l'amélioration et au développement des qualités professionnelles à l'instar de toutes professions... un enseignant est rarement parfaitement opérationnel dès son premier jour de travail.

D. Taggez 3 personnes

Le Faucon
, Luciolebrune, et Mirabelle, si le coeur vous en dit !

lundi 25 janvier 2010

L'ORTF se porte bien

Peut-être avez-vous manqué le billet dans lequel je félicitais Vincent Peillon pour le lapin de dernière minuté posé à Arlette Chabot. (Billet qui a fait sauter mon audience en raison de l'article de l'Express.fr qui m'a cité entre autres blogueurs).

Comme je l'avais indiqué, "sur une chaîne autrement plus professionnelle et indépendante, voire dans un autre contexte, nul doute que je me serais insurgé d'un tel comportement."
Je ne porte pas Arlette Chabot dans mon coeur, il suffit de cliquer sur le tag Arlette Chabot pour en comprendre les raisons.

Pour autant, je ne crois pas que la méthode de Vincent Peillon, désormais soutenu par un PS peu inspiré, soit désormais la bonne. Bousculer les convenances du journalisme horizontal, empêcher le déroulement d'un débat biaisé et non libre, j'applaudis...mais le but reste d'envoyer deux messages à la France:
  1. Le débat sur l'Identité Nationale est inacceptable car il porte non pas sur la nature de la cohésion en tant que Nation mais sur ce qui fait que l'on a droit ou non de se revendiquer français, réveillant quelques inspirations nauséabondes.
  2. La presse télévisée ne peut guère plus être qualifiée de journaliste car à l'image d'une presse mal en point, l'information libre et indépendante a cédé sa place à la propagande et la communication gouvernementale.
Réclamer à corps et à cri la démission de quelques-uns est contre-productive car elle personnalise le débat lorsque le problème est lui bel et bien structurel. C'est ce que François Bayrou s'évertue à dénoncer depuis plusieurs années et qu'il a parfaitement repris dans Abus de Pouvoir.

Le journalisme horizontal n'est que la conséquence d'un système dans lequel les médias sont sous l'influence directe d'un groupuscule de pouvoir politico-financier. En grande majorité, ces médias sont détenus par quelques groupes de sociétés en étroite relation avec l'Etat soit parce qu'à leur tête siège un intime du Président de la République, soit parce qu'ils sont les plus gros fournisseurs de l'Etat.
Dans un système aussi concentrique que le nôtre, bien mal inspiré serait ce grand groupe qui n'irait pas dans le sens du poil de la présidence de l'Etat lorsque de cette même présidence dépend l'attribution de contrats publics extrêmement juteux.
Il n'est donc pas anodin que Nicolas Sarkozy décide de s'exprimer sur TF1 ce soir devant les représentants de la quintessence du journalisme horizontal, journalisme qui s'exprime à la perfection sur une chaîne populiste mais orientée détenue par le meilleur ami de Nicolas Sarkozy. Attendez-vous à ce que la soupe lui soit servie...

Le cas de France Télévisions est peut-être plus évident encore.
La collusion entre pouvoir et média sur une chaîne publique est une suspicion qui pèse déjà lourd sans qu'il ne soit besoin d'y ajouter des raisons objectives supplémentaires...or, comment espérer que la ligne éditoriale soit parfaitement indépendante lorsque le Président de France Télévisions est nommé indirectement par le Chef de l'Etat? Nul besoin d'ordres, d'instructions, la "main invisible" fera son office et la peur de perdre son poste fera le reste.
(NDLR: Le CSA est désigné par la majorité en place, elle-même sous tutelle du Président).

Bref, nul besoin de réclamer une démission ou deux, ce qu'il faut, c'est changer le système...mais pour cela encore faut-il faire en sorte que les amendements déposés en ce sens soient adoptés...
Amendements qui n'ont pas recueilli de soutien véritable de la part du PS...

N'oubliez pas, "Il n'y a pas de liberté, sans liberté d'informer".
Sans liberté d’informer, il n'est point de démocratie.

Peut-on encore se considérer médiatiquement comme une démocratie?

...

mardi 19 janvier 2010

Europe-Ecologie: la Grande Illusion

Comment un mouvement constitué à l'occasion des élections européennes, est-il devenu aux yeux de nos chers et tendres médias, une force politique incontournable présentée tantôt comme la nouvelle force de gauche, tantôt comme le renouveau de la politique?

Plusieurs copains blogueurs ont répondu à l'invitation du mouvement pour le lancement de la campagne pour les élections régionales, ce samedi 16 janvier à Montreuil: l'occasion pour tous de découvrir les reportages brillamment réalisés par notre talentueuse blogosphère politique.

Néanmoins, je ne puis m'empêcher de réfléchir à ce qui nous a amené aujourd'hui à considérer un mouvement constitué par opportunité électorale, qui n'avait pas vocation à se constituer à l'échelle nationale, et dont on n'évalue que très mal l'idéologie centrale, comme aujourd'hui le messie de l'opposition politique?

Rappelons le score tout à fait isolé du mouvement écologiste aux élections européennes, et le fait que la grande partie de l'électorat flottant s'étant exprimé en leur faveur était bien incapable de ne citer qu'une ligne de leur programme.

L'image, toujours l'image.

Aujourd'hui encore, l'absence de fond commun est criante. Parfois, on s'accorde sur la proximité évidente du mouvement écologiste avec l'idéologie démocrate, d'autres sur la collusion entre les antilibéraux et altermondialistes, tendance extrême-gauche. Pour le moment, Europe-Ecologie se contente de faire du name dropping, c'est-à-dire de baser son action politique sur des personnages, plutôt que sur la communication du programme et de leurs idées phares.

Entre Philippe Meirieu, le grand défenseur de l'école poubelle que nous connaissons, José Bové, l'atlermondialiste, pourfendeur du libéralisme, Eva Joly, proche des idées démocrates, Dominique Voynet, issue de l'écologie classique de gauche, Augustin Legrand, plutôt tendance extrême-gauche, le casting a tout l'air de se fonder sur les déçus des partis traditionnels, à l'image des 16% réunis lors des élections européennes.

Sauf qu'on ne bâtit pas un parti sur la simple base d'une déception commune car tout le monde n'en tire pas les mêmes conclusions. On pourrait faire l'analogie avec le Mouvement Démocrate qui avait réuni à l'origine les électeurs désabusés par le PS et l'UMP...sauf que:
1. François Bayrou et son programme présidentiel de 2007 ont précédé la création du Mouvement Démocrate
2. Il existait donc une base idéologique sur laquelle les électeurs se sont retrouvés outre la simple déception

Aujourd'hui, de toute évidence, Europe-Ecologie a remplacé le Mouvement Démocrate en tant que trublion du paysage politique français, mais toute la question est de savoir ce que ce mouvement compte faire de cela.

Les Démocrates peuvent s'inquiéter de l'essor opportuniste de ce mouvement car si le MoDem portait l'espoir de l'émergence d'une véritable alternative politique qui rassemblerait tous les démocrates de France, Europe-Ecologie n'a pas encore montré patte blanche à cet égard.
Il est possible qu'émerge une déclinaison des Verts dans le positionnement idéologique, ce qui ne serait qu'une répétition du schéma classique politique avec une coloration écologique, la cacophonie en moins, le leadership à gauche glissant des mains du PS vers ce mouvement.
Il est tout aussi possible qu'Europe-Ecologie soit porteuse de l'espoir démocrate, ce qui provoquerait irrémédiablement une défection sur la gauche et une adhésion au centre, le MoDem se verrait ainsi absorbé de facto dans ce grand rassemblement.

Pour le moment, bien que certains jureraient qu'il en est autrement, Europe-Ecologie ne réunit sur son nom que des déçus dont la typologie reste très hétéroclite.

Les électeurs ont voté pour un espoir informe, celle d'une alternative dont on ne mesure pas la portée ni le sens. Ils y ont vu une image, une illusion.

Mais quelle réalité se cachera derrière l'illusion? Là est la question.

Pourvu que ce ne soit pas la gueule de bois, pourvu que le rassemblement démocrate ait lieu.

lundi 18 janvier 2010

La gauche des défavorisés: et le reste alors?

Je rebondis sur le billet du sieur Nicolas, en provenance du Kremlin-Bicêtre et réagis à ce qui est une antienne de la gauche traditionnelle française, repris en choeur par nos amis de la chorale syndicale quelque peu muette ces temps-ci: l'augmentation des minima sociaux.

Martelée, assenée, réaffirmée à chaque rentrée politique, le message s'est quelque peu fondu dans le paysage des idées et revendications. La gauche est à cet égard à l'image de nos chères organisations syndicales: discréditée.

L'une des raisons à mon sens vient de ce que cette gauche politico-syndicale s'est longtemps attachée à défendre les plus démunis, non pas qu'il s'agisse d'un tort en soi, mais cette tendance à en faire une marotte, un symbole, une appropriation a en fait altéré le message qu'il convenait de diffuser.

La France n'est pas constituée que des catégories les moins favorisées, encore moins par ceux qui perçoivent les minima sociaux bien qu'il est une tragédie que l'on ne puisse nier, leur proportion augmente d'année en année.

Or, étrangement, le message de cette gauche s'est concentré sur cette frange de la France la moins favorisée: tentant peut-être d'acheter notre bonne conscience collective ou véritablement inquiète de leur sort? Laissons-leur le bénéfice du doute.

Parallèlement, une grande partie des Français, celle de la classe moyenne, s'est appauvrie.
Glissement des revenus du travail vers le capital, chômage structurel agissant comme un ajusteur des niveaux de salaires, flambée de l'immobilier, le passage à l'Euro venant comme un coup de lame supplémentaire éventrant un porte-monnaie déjà particulièrement atteint, etc.

Or, qui n'a entendu cet argument seriné ça et là, en réponse à ces Français de classe moyenne se plaignant de la situation:
"Il n'y a pas de quoi se plaindre"
"Il y a pire ailleurs"
"Il y en a qui n'arrivent même pas à combler les fins de mois."
...comme si un combat était exclusif de l'autre. Ces réponses démagogiques sonnent encore comme une répétition de la gauche du "monopole du coeur", décrétant les combats qu'il convient de mener ou non. Or, cette classe moyenne a été oubliée par la gauche.

La crise de représentativité des syndicats et de la gauche traditionnelle est à mon sens liée à cette défection au centre (comme si l'idéologie était conditionnée par le niveau de son compte en banque) et n'a pas su aborder les mutations sociologiques depuis la tertiarisation de l'économie.

Outre cet aspect, d'un point de vue économique, l'augmentation des minima sociaux n'est qu'une réponse conjoncturelle à un problème structurel : en d'autres termes, une tentative de colmater une brèche lorsque le pont est en train de s'effondrer.

A l'image du SMIC dont cette gauche n'a eu de cesse de réclamer à corps et à cri son augmentation, la question qui se pose est: pourquoi avoir abandonné le reste des Français? Pourquoi le combat pour le SMIC et les minima sociaux a-t-il toujours eu pour conséquence de délaisser les autres salariés? Et la France des petits employeurs, doit-elle être ignorée?

Augmenter les minima sociaux ? oui bien sûr si cela s'accompagne d'une nécessaire réflexion globale sur notre système économique.
Augmenter le SMIC ? Non sauf à avoir pour effet de tasser un peu plus la masse salariale dans son ensemble en créant de fortes disparités en faveur de quelques-uns et de tuer les petites entreprises.
Obtenir une répartition plus juste des richesses produites par l'entreprise: certainement.

Il n'y a pas de petits combats car s'il est inacceptable qu'il y ait de plus en plus de salariés pauvres, de SDF ou de foyers en état de surendettement, on ne peut oublier qu'à force de délaisser la classe moyenne, celle-ci finit inlassablement par alimenter la catégorie des plus défavorisés.

Pendant ce temps-là, les disparités augmentent en faveur de ceux qui possèdent déjà tout.
Ce n'est pas en continuant à alimenter un système en maintenant à flot les plus démunis que l'on combat le système. Il y a bien sûr l'urgence mais celle-ci ne doit pas faire oublier le long-terme et la nécessaire réforme de notre économie.

La gauche traditionnelle française sait-elle le faire? J'en doute malheureusement.

vendredi 15 janvier 2010

Vincent Peillon: Chabot bas !

N'étant pas en France, j'apprends par la presse en ligne que Vincent Peillon a crée l'événement hier soir sur France2 en ne se présentant pas à l'émission A Vous de Juger, présentée par l'inénarrable Arlette Chabot.

La blogosphère réagit, certains approuvent, d'autres récusent.

Personnnellement, je suis de ceux qui estiment que de participer à un débat sur l'Identité Nationale et permettre que celui-ci se tienne est déjà sujet à créer une stigmatisation inintéressante et faire le jeu de l'UMP. Spontanément, en ardent défenseur de la liberté d'expression, j'opinerais volontiers pour qu'un débat se tint. Encore faut-il que les conditionsdu débat ne soient pas biaisées.

Tout d'abord, eu égard au thème lui-même, la question de l'identité nationale est fort réductrice et enferme le débat sur la question de l'existe d'une identité alors que l'on devrait s'interroger sur ce qui permet la cohésion nationale avant tout.
Cette cohésion ne dépend pas uniquement d'une question d'identité mais notamment de ce qui fait le lien entre les membres d'une même communauté. Le respect de son prochain, des lois de la République, les valeurs communes, etc.

Ensuite, opposer un représentant du PS à l'actuel Ministre de l'Immigration et au porte-parole du Front National, Marine Le Pen, est une méthode que l'on commence à connaître de la part d'Arlette Chabot qui consiste à tenter de faire de la politique-spectacle en créant les conditions d'un débat houleux. Il en eut été autrement si l'ensemble du panel politique avait été présent, à côté d'experts, de psychosociologues, de philosophes (des vrais hein pas des ersatz télévisuels comme Finkielkraut ou BHL) sous une forme de table ronde, sans mettre en avant une opposition bilatérale artificielle. Ce n'est certes pas télégénique mais que voulez-vous, lorsque l'on aborde de tels débats, le format télévisuel classique n'est peut-être pas le mieux adapté.

Vincent Peillon a par ailleurs déclaré:
"Je crois que, si on n'attire pas fortement l'attention sur les choses, les choses ne se font pas. Si j'avais annoncé plus tôt ma décision que j'avais prise depuis longtemps, alors on aurait peut-être trouvé un remplaçant, il y en a toujours un pour venir à la télévision, et on aurait refait l'émission autrement, a aussi expliqué M. Peillon sur RMC. Donc je pense qu'il fallait procéder comme ça, et je n'y ai pas réfléchi seul, il y a des moments où il faut trouver des moyens de se faire entendre et des moyens d'entrer en résistance, je pense qu'on en est là."
Ainsi, c'est sciemment que le représentant des socialistes a donc fait faux-bond au dernier moment. J'y vois pour ma part la volonté de bousculer les convenances médiatiques schlérosées tout en faisant parler de soi. De toutes évidences, c'est chose réussie.

Sur une chaîne autrement plus professionnelle et indépendante, voire dans un autre contexte, nul doute que je me serais insurgé d'un tel comportement.
Ici, en fait de méthode de voyous, j'aurais tendance à parler de résistance.

PS: Notez que je travaille mes titres, du moins je m'y essaie.
 
blog d'expatrié