jeudi 26 février 2009

Le concret et l'abstrait dans La Peste de Camus

Ne fuyez pas chers lecteurs !

Je n'ai nulle intention de disserter sur cette oeuvre (pourtant magnifique) d'Albert Camus.

Une petite information au demeurant :
Deux internautes sont tombés par hasard sur mon blog en tapant ces mots

"le concret et l'abstrait dans la peste de camus"

Je ne puis imaginer un instant qu'il s'agisse du même internaute qui aurait trouvé quelque satisfaction à sa requête lors de sa première visite !

Serais-je un critique littéraire qui s'ignore?

Cessons ces facéties (admirez la consonnance!), que nenni mon bon !
Ce n'est que malice de moteurs de recherche qui font ce pourquoi ils ont été conçus : ils cherchent !
Peut-être que le web 3.0 sera l'avénement des moteurs de découvertes ou de trouvailles !

Je m'égare...mais je m'étonne encore de tels errements technologiques.

Regardons le bon côté, lecteur égaré, deviendras-tu lecteur assidu?

Non...ne comptez pas sur moi pour diffuser des images racoleuses... :p

mardi 24 février 2009

Panem et circenses !

"Du pain et des jeux !". Ainsi s'exprimait Juvénal, poète latin décrivant que le peuple romain se satisfaisait de nourriture et de divertissement, taisant ainsi tout autre revendication politique.

Ainsi, en régents inspirés, les monarques et dirigeants romains procédèrent régulièrement à des distributions de farine et de pain jusqu'à convertir les boulangers en fonctionnaires d'Etat.

Le pain est un symbole extrêmement puissant de la condition humaine, représentant la nourriture dans son ensemble, élément vital à l'existence.

Le pain est omniprésent dans la Bible, depuis l'Exode où le pain n'est pas levé, en passant par l'incarnation du corps du Christ.

Il n'est pas anodin de souligner que la Révolution Française a éclos dans un contexte de grande famine où le peuple en colère venait chercher le Boulanger, la Boulangère et le Mitron (Louis XVI, sa femme et le dauphin).

Les jeux quant à eux ont toujours été considérés comme un moyen de détourner l'attention que ce soit sur l'ennui, sur la politique,
L'esprit humain cherche spontanément un moyen de ne pas affronter les contrariétés qui s'opposent à lui. Lorsqu'il ne peut le faire physiquement, l'Homme aura tendance à le faire mentalement.

Le champ lexical du jeu exprime à lui seul "l'évasion", le "rêve", mais le plus important le divertissement, qui étymologiquement désigne le fait de détourner à son profit, ou dans un sens plus usuel de s'éloigner du réel, se détourner de la vue de l'essentiel.

Il n'est donc pas étonnant que ces deux éléments aient une vertue lénifiante sur la population.
L'abondance de nourriture et partant, un certain niveau d'aisance calmeront les rancoeurs individuelles et collectives en ce qu'ils priveront de pertinence certaines revendications relatifs à la condition matérielle.

Le divertissement répond quant à lui à un réflexe inconscient de protection face à la difficulté.

Tant que la réunion de ces deux éléments est maintenue, les conditions d'une révolte voire d'une révolution semblent être altérées. Mais l'Histoire a prouvé que la suppression de l'un ou l'autre de ces éléments pouvaient compromettre la stabilité politique d'un pays.
Aujourd'hui encore, les pays les plus pauvres et où la répartition des richesses est la moins égale sont les pays les plus instables où seule une dictature armée est prompte à maintenir un régime en place.

La question se pose aujourd'hui face aux défis de notre société "de consommation" qui doit affronter la perspective d'un accès difficile aux matières premières et à l'alimentation.
La surpopulation, la menace écologique, le système ultralibéral sont autant d'obstacles d'aujourd'hui ou demain pour garantir le même accès à la nourriture.
Les investisseurs ont commencé à spéculer sur les matières premières.

Encore une bien mauvaise idée d'un système qui ne se régule guère et se cannibalise.
Encombrer l'accès au "pain" risque de réveiller les pulsions primaires de la population et son instinct de survie.
La seule réponse à cela est malheureusement la répression.

Gageons que nous n'en prenons pas le chemin et que nous serons mettre un frein à ce système financier boulimique et aux dérives liberticides de certains gouvernants occidentaux.

Du paix et des jeux pour la paix civile!
De la régulation financière et des libertés publiques pour nos peuples !

mercredi 18 février 2009

L'industrialisation de la société

Maître Eolas répond à Luc Besson qui dans une tribune offerte par leMonde.fr se répand en lieux communs dont on ne peut que mesurer si ce n'est la vacuité, du moins l'inconsistance.

Je comprends la motivation du célèbre avocat blogueur dans ce billet qu'il lui dédit.
Pour ma part, cela m'inspire une réflexion que je préfère prendre avec plus de perspective.

Le mal est profond: la déficience du système occidental s'est propagée dans le monde entier par le jeu de la globalisation du marché.

Les raisonnements véhiculés par de tels dirigeants d'entreprise tels que celui d'EuropaCorp, ne font que s'inscrire dans la continuité de notre modèle de société qui "industrialise" tout ce qui la compose.

Par exemple, de projets d'entreprises humaines, nous voici aujourd'hui face à une société du profit financier immédiat méprisant des facteurs aussi essentiels que le capital humain, l'environnement, ou l'intérêt général.

Autre exemple, les politiques gouvernementales qui se succèdent depuis plusieurs années ont définitivement rompu avec le besoin de projet de société pour ne laisser la place essentielle qu'à l'économie et la finance, réduisant des piliers de notre civilisation comme la Justice à une peau de chagrin.

Ainsi, rapporté au monde de l'audiovisuel, d'oeuvres culturelles, la transition s'est faite vers ce que l'on nomme aujourd'hui l'industrie du "cinéma" ou du "disque" le plus souvent au détriment du projet artistique.

La constante dans cette évolution protéiforme: l'appétance démesurée et aveugle pour le profit à court terme.

L'ironie du système: son caractère intrinsèquement autodestructeur en ce qu'il ne saurait être viable sur le long terme car méprisant une composante indispensable à sa pérennité.

dimanche 15 février 2009

Transports à Londres: le périple

Je rebondis sur le billet de Vonric qui relate les quelques désagréments que l'on peut rencontrer dans les transports en commun de Londres.

Fort heureusement, votre serviteur a l'heureuse chance de demeurer dans le Comté d'Oxford et de se rendre sur son lieu habituel de travail en véhicule personnel pour un trajet rapide, exempt d'embouteillages, à travers champs et bois, donnant sur un panorama rûpestre parsemé de fermes où se cotoient chevaux, moutons et vaches.

NB: ne me jetez pas l'opprobre, chers lecteurs, j'aurais préféré opter pour un transport plus écologique mais le réseau n'est guère dense par ici

A l'occasion de la venue de membres de ma famille, une petite visite touristique de la capitale s'impose.

Armé de l'attirail nécessaire pour survivre une journée complète avec un bébé de quelque mois, nous nous rendons donc en voiture tôt le matin vers une station de métro en périphérie de Londres où il est permis de stationner gratuitement.

Une fois débarqué du véhicule, première mauvaise nouvelle : la Jubilee Line est fermée en grande partie en raison de travaux.

Nous prenons donc le bus vers Baker Street pour attraper une correspondance vers Westminster, lieu de départ de notre périple londonnien, histoire de commencer par le London Eye.

La journée a été parsemé d'embûches, les informations sont relativement peu disponibles, le personnel pas toujours au fait des changements.

Les travaux sur la Circle Line auront fini d'empoisonner une journée qui bien qu'agréable n'en demeure pas mois fatigante.
Dernier lieu visité: Tower Bridge, station Tower Hill. Lieu idéal pour revenir sur Baker Street par la Circle Line (qui doit son nom au fait qu'il s'agit d'une ligne circulaire, un peu comme le périphérique).

Le "tube" s'arrête à la station Moorgate nous forçant à devoir prendre une correspondance pour King's Cross, histoire de récupérer la Circle Line et arriver enfin à Baker Street...où l'on doit reprendre le bus remplaçant la Jubilee Line !

Ce périple aurait pû s'avérer moins pénible si la plupart des stations bénéficiaient d'un accès pour handicapés (et donc poussettes pour nous), ce qui n'est pas du tout le cas à de très rares exceptions.
Obligé donc de devoir porter une poussette à deux pour monter et descendre les escaliers !

Il y a de nets progrès à faire !

Côté positif de l'histoire: lassé par le périple, nous avons donc pris un taxi londonien pour la première fois pour finir notre parcours.

vendredi 13 février 2009

La crise, révélatrice d'un malaise profond?

La présentation de la Une du Monde.fr n'est sans doute pas anodine mais elle n'en referme pas moins des informations.

C'est la crise, ma brave dame !
La France connaît la pire récession depuis la crise économique de 1975 !

Pas pour tout le monde: 2008 est un bon millésime pour les entreprises du CAC 40. Les dividendes versés aux actionnaires n'ont enregistré qu'un très léger recul, totalisant 54,2 milliards d'euros contre 57,2 milliards en 2007, selon Les Echos de vendredi 13 février.

La démonstration de la continuité d'un système qui fait glisser toujours plus les revenus du travail vers les revenus du capital, ce qui finira tôt ou tard par provoquer la propre perte de ce système qui n'est capitaliste que par le nom.

Le mépris croissant affiché pour le capital humain, cols blancs ou cols bleus, du simple exécutant au cadre supérieur, se traduit par une rupture grandissante, une méfiance spontanée du salarié à l'égard de son employeur. La machine à rêve est en panne, les cadres ne rêvent plus guère de promotion qui ne leur garantira certainement plus une évolution sociale dans la mesure où beaucoup trop se retrouvent avec des responsabilités lourdes, chronophages sans pour autant qu'ils se sentent valorisés et reconnus.

La reconnaissance du travail à l'échelle du salarié passe par plusieurs facteurs dont notamment:
- le salaire: qui doit refléter le niveau de responsabilité, d'implication et de contribution au projet de société
- la prise en compte du travail effectué par la hiérarchie
- la communication: qui doit rappeler l'importance réelle du salarié dans le rouage de l'entreprise

Le premier de ces critères est déjà défaillant. Il devient difficile pour un employé pourtant performant, investi dans son travail de s'entendre dire en cette période qu'il n'aura pas d'augmentation...crise oblige, vivant consciemment ou inconsciemment une telle décision comme une sanction qui n'a pas de justification personnelle. Outre cet exemple, le travail n'est plus aujourd'hui un critère de promotion sociale, les métiers autrefois fortement rémunérateurs font pâle figure face aux sommes astronomiques perçues par les actionnaires.
Le rentier fait envie, le travailleur fait pitié ! C'est la promotion du profit inhumain, prêt à tout pour le gain personnel, quitte à licencier même lorsque la société réalise des profits monumentaux. C'est en contrepartie, la déchéance de l'émancipation par le travail et donc l'éducation.

Pourquoi faire des études?
A quoi ça va me mener de faire des études autrefois brillantes?
Devenir avocat? 5 ans d'études universitaires parfois douloureuses, chronophages, multipliant les stages non rémunérés où l'on a été souvent déconsidérés, même réussies brillamment, pour continuer sur un examen d'entrée difficile, un an et demi de formation parfois fastidieuse, débouchant sur un diplôme final achevant un parcours enfin abouti...pour s'entendre dire par le premier recruteur venu: "vous n'avez pas fait l'ESSEC ou HEC? un MBA? un LLM? une première expérience à l'étranger? pour toucher une rémunération d'entrée n'excédant pas 1500 EUR net par mois?"
Vous serez une profession libérale mais entièrement soumis à la subordination de l'avocat associé dont vous dépendez.

Ingénieur informaticien?
Exercer un métier autrefois confié à un technicien (peu gratifiant intellectuellement) pour un salaire qui n'a pas bougé...

Chercheur à la pointe de la science?
Se battre pour obtenir un des rares postes de recherche en France où les budgets finiront un jour par permettre de découvrir le vaccin contre la rage...

Les exemples pullulent.

En bref, quelle profession salariée permet-elle aujourd'hui de garantir un très bon revenu?
Les exemples là, disparaissent de jour en jour...

Le second critère est tout aussi défaillant dans un système toujours plus globalisé, où l'on ne devient qu'un numéro dans une entreprise où les décisions se prennent ailleurs, où il est rarement possible de se faire entendre et d'être réellement à la source des initiatives, où les défauts de communication entre la hiérarchie et les collaborateurs contribuent à se sentir "dévalorisé" voire "inutile".

Le troisième critère est variable en fonction du responsable hiérarchique direct...mais trop souvent, les évaluations annuelles sont les seuls moments où celui-ci prend le temps de reconnaître (lorsqu'il le fait!) la qualité du travail du collaborateur...
Mais le problème essentiel tient surtout du fait qu'un employeur évite d'identifier précisément le rôle d'un collaborateur afin de permettre une certaine flexibilité...mais ceci est au mépris d'une interaction idéale entre ledit collaborateur et les autres acteurs de l'entreprise.
Si vos missions sont clairement identifiées, vos responsabilités précisément établies, vous serez reconnue comme l'interlocuteur essentiel sur tel ou tel projet, tel ou tel aspect.
Un travail trop souvent laissé à l'abandon.

Aujourd'hui, même les cadres ne croient plus à l'émancipation par le travail.

Un problème majeur n'est-il pas en train de poindre?
Le salarié est indispensable au projet d'entreprise quoiqu'en pense l'actionnariat.
Si celui-ci peut accepter de ne pas adhérer corps et âme à un projet spécifique, il faut qu'il puisse toujours croire à l'entreprise dans sa globalité.

A défaut, il va devenir extrêmement compliqué de gérer le capital humain, grippant l'ensemble de la machinerie d'entreprise.
La vision court termiste de l'actionnaire pourrait bien accomplir son dessein: à force de ne regarder qu'à vue de nez, on risque de ne pas voir l'obstacle qui se présente au coin de la rue.

L'humain doit revenir au centre de notre économie !
Espérons que cette crise soit l'occasion de ce faire !

jeudi 5 février 2009

Il n'y a pas que la pluie au Royaume-Uni !


Il y a la neige aussi !
15 cm de neige (6 pouces environ) ont eu raison ce matin de mes velléités de me rendre sur mon lieu de travail habituel... il faut croire que les autorités n'étaient pas préparées à une chute si soudaine et si abondante de neige car les Councils (i.e. les Conseils Régionaux en quelque sorte) sont à court de sels pour dégager les voies principales...
Morale de l'histoire, certains de mes collègues ont passé quatre heures pour à peu près 20km...pour finalement faire demi-tour, les routes étant simplement fermées à la circulation.
Les enfants s'en donnent à coeur joie, les écoles sont fermées, les bonshommes de neige pullulent !

mardi 3 février 2009

Sarkozy et la relation au pouvoir

Bruno Masure, dans un entretien livré aux riverains de Rue89.com, évoque le comportement du Président de la République, souligné par le livre de Philippe Ridet, journaliste au Monde chargé de suivre Nicolas Sarkozy jusque récemment.

" Il est capable, dans la même phrase, d'engueuler un journaliste, voire de l'insulter comme c'est déjà arrivé, puis de le cajoler. "

Cette phrase m'a amené à la réflexion suivante (que vous retrouverez en commentaire sur Rue89).

La pratique du chaud et du froid chère à Sarkozy est bien connue des psychologues: user du bâton et de la carotte à leurs extrêmes, une forte proximité apparente et un avilissement le plus total sont des procédés visant à asseoir une domination sur son interlocuteur.

Ce mélange des genres vise à non pas imposer mais modeler la volonté même de l’autre, en mettant en avant l’image du pouvoir.

C’est un peu le fonctionnement qui amène au Syndrôme de Stockholm : la victime se prend d’empathie pour son preneur d’otage, roi absolu qui détient le pouvoir de vie et de mort.L’inconscient cherche à obtenir les faveurs de ce maître d’apparence.

C’est un élément de plus qui démontre que Nicolas Sarkozy n’est pas un républicain ni même un démocrate mais un amoureux du pouvoir ego-centré, fût-ce au mépris des autres qu’ils aient la forme d’une institution (parlement, média, peuple) ou d’un individu (journaliste, ministre,…)
Le peuple s’aura-t-il s’émanciper de cette emprise?
Espérons-le
 
blog d'expatrié