Au cours de l'émission « Les paris de RMC », le 22 août dernier, en direct sur l'antenne, un auditeur provoque l'hilarité en ironisant sur les origines de Vincent Tong Cuong : « Comment il s'appelle l'autre là, le Chinois ? Chong-Chong ? . »
Ni une ni deux, l'ancien rugbyman reconverti en animateur réplique sur le même ton : « Ils ont recruté un Chinois ? Non, c'est pas possible ! (…) On aura tout vu dans ce championnat ! ». Avant d'enchaîner les « blagues » sur les délocalisations et le travail des enfants.
L'ex-rugbyman s'est mollement excusé quelques jours plus tard à l'antenne d'avoir « froissé des personnes ». Mais bon, c'était vraiment pour rigoler : « Des fois on a un peu d'enthousiasme, faut pas le prendre mal. »
Vous pourrez penser que ce billet est un bel appeau à trolls, il n'en est rien. Ce type de sujet m'agace véritablement car je m'indigne de la communautarisation à l'américaine de la société française.
Une chappe de plomb s'est abattue sur l'humour depuis une quinzaine d'années que l'on dénomme pudiquement "politiquement correct" et qu'Aliocha dénonce judicieusement. D'aucun ne manqueront pas de crier que lorsque l'on dénonce un politiquement correct, il s'agit bien souvent de le remplacer par un autre, je ne suis pas nécessairement d'accord bien que je reconnaisse ce risque.
Ce qui m'insupporte c'est que l'on prête à tort et à travers à certaines formes d'humour les habits du racisme. Certains iront même jusqu'à dire que le racisme naît des clichés véhiculés par l'humour.
Non. Au risque de verser dans la tautologie, l'humour est de l'humour.
Il est compréhensible que l'on cherche à combattre ce fléau mais lorsque cela se mue en une chasse à sorcières tendance maccarthysme bienpensant, le combat peut passer totalement à côté de son objet et les dégâts collatéraux peuvent être dramatiques en condamnant l'innocent et laissant courir le véritable raciste.
D'un point de vue moral, il est fort risqué de ne se situer que du côté de la victime, bien que cela soit une tendance contemporaine bien française, plutôt que du côté de l'humoriste afin de juger si l'humour est ou non raciste. En effet, la susceptibilité est à géométrie variable et une blague, ou une réflexion humoristique comporte une forte probabilité de heurter la sensibilité de quelqu'un en ce que l'humour cible généralement un individu ou un groupe de personnes.
Que faudrait-il pour satisfaire la bienpensance de ces professionnels de l'indignation?
Supprimer toute forme de vexation dans l'humour? Il conviendrait donc d'interdire l'humour contre les gros, les maigres, les blondes, les brunes, les rousses, les beurs, les noirs, les grands, les petits, etc.
Exit donc les Pierre Desproges, les Coluche, les Nuls, les Inconnus, les Djamel Debbouze, Elie et Dieudonné, etc. (Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, la question n'est pas là).
L'humoriste a pourtant un rôle extrêmement important dans toute société en ce qu'il permet d'exorciser des craintes collectives, de mieux les accepter. Parfois même de dénoncer.
Pierre Desproges disait "On peut rire de tout mais pas devant tout le monde".
Là est la clé du problème. Par défaut, il vaut mieux laisser des gens être vexés par de l'humour et d'autres en rire. On ne peut certes pas tout dire sous le prétexte de l'humour. Mais il vaut mieux laisser dire plutôt que de sanctionner sur la base de "quelqu'un est vexé?".
A partir du moment où il ne s'agit pas de faire l'apologie d'une discrimination mais rire des différences supposées ou réelles, il ne devrait pas y avoir matière à s'offusquer.
On n'a le droit de ne pas apprécier, d'être choqué, voire d'être vexé. La seule réponse à opposer est de ne pas écouter. Parfois, convaincre son voisin que les propos sont choquants peut être salutaire. Interdire ou faire interdire au motif d'humour raciste, non. Les spectateurs et auditeurs sauront eux-mêmes apprécier si les propos sont ou non déplacées.
Je préfère le jugement de l'audimat que l'interdiction bienpensante.
Une chappe de plomb s'est abattue sur l'humour depuis une quinzaine d'années que l'on dénomme pudiquement "politiquement correct" et qu'Aliocha dénonce judicieusement. D'aucun ne manqueront pas de crier que lorsque l'on dénonce un politiquement correct, il s'agit bien souvent de le remplacer par un autre, je ne suis pas nécessairement d'accord bien que je reconnaisse ce risque.
Ce qui m'insupporte c'est que l'on prête à tort et à travers à certaines formes d'humour les habits du racisme. Certains iront même jusqu'à dire que le racisme naît des clichés véhiculés par l'humour.
Non. Au risque de verser dans la tautologie, l'humour est de l'humour.
Il est compréhensible que l'on cherche à combattre ce fléau mais lorsque cela se mue en une chasse à sorcières tendance maccarthysme bienpensant, le combat peut passer totalement à côté de son objet et les dégâts collatéraux peuvent être dramatiques en condamnant l'innocent et laissant courir le véritable raciste.
D'un point de vue moral, il est fort risqué de ne se situer que du côté de la victime, bien que cela soit une tendance contemporaine bien française, plutôt que du côté de l'humoriste afin de juger si l'humour est ou non raciste. En effet, la susceptibilité est à géométrie variable et une blague, ou une réflexion humoristique comporte une forte probabilité de heurter la sensibilité de quelqu'un en ce que l'humour cible généralement un individu ou un groupe de personnes.
Que faudrait-il pour satisfaire la bienpensance de ces professionnels de l'indignation?
Supprimer toute forme de vexation dans l'humour? Il conviendrait donc d'interdire l'humour contre les gros, les maigres, les blondes, les brunes, les rousses, les beurs, les noirs, les grands, les petits, etc.
Exit donc les Pierre Desproges, les Coluche, les Nuls, les Inconnus, les Djamel Debbouze, Elie et Dieudonné, etc. (Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, la question n'est pas là).
L'humoriste a pourtant un rôle extrêmement important dans toute société en ce qu'il permet d'exorciser des craintes collectives, de mieux les accepter. Parfois même de dénoncer.
Pierre Desproges disait "On peut rire de tout mais pas devant tout le monde".
Là est la clé du problème. Par défaut, il vaut mieux laisser des gens être vexés par de l'humour et d'autres en rire. On ne peut certes pas tout dire sous le prétexte de l'humour. Mais il vaut mieux laisser dire plutôt que de sanctionner sur la base de "quelqu'un est vexé?".
A partir du moment où il ne s'agit pas de faire l'apologie d'une discrimination mais rire des différences supposées ou réelles, il ne devrait pas y avoir matière à s'offusquer.
On n'a le droit de ne pas apprécier, d'être choqué, voire d'être vexé. La seule réponse à opposer est de ne pas écouter. Parfois, convaincre son voisin que les propos sont choquants peut être salutaire. Interdire ou faire interdire au motif d'humour raciste, non. Les spectateurs et auditeurs sauront eux-mêmes apprécier si les propos sont ou non déplacées.
Je préfère le jugement de l'audimat que l'interdiction bienpensante.
Je suis peu objectif. j'adore Moscato (vraiment, et bien avant Moscato show). Et en plus je suis familialement avec une stéphanoise, donc je connais aussi bien le club que j'ai un réel désamour pour cette bande de dirigeant (les deux clowns à al tête).
RépondreSupprimerDonc encore et une fois, pour être original, je suis totalement d'accord avec toi.
Et j'en ai marre de cet hygiénisme moral qui fait qu'on a plus le droit de rien dire.
Bon dimanche
Je suis à moitié d'accord avec toi (sauf que c'est difficile de repérer un propos raciste d'un propos humoristique) d'autant que le sujet est difficile.
RépondreSupprimerNéanmoins, peut-on dire que "tous les chinois s'appellent Chang" est de l'humour ? Non. C'est du racisme.
"Je préfère le jugement de l'audimat que l'interdiction bienpensante." A condition d'avoir des animateurs radios qui ne sortent pas ce genre de connerie sans intérêt !
Je ne préfère pas l'interdiction bienpensante mais j'aime autant pas qu'on tolère encore plus ce genre de connerie (dont je suis par ailleurs adepte sur mon blog mais je ne suis pas animateur de radio, je m'adresse à des copains, dont deux noirs avec une grosse bite, qui savent que c'est uniquement de l'humour).
Oups ! Pas de polémique. Je me répète, c'est un sujet difficile à aborder : bravo de l'avoir fait. Mon commentaire n'est pas négatif, il est juste à la marge !
RépondreSupprimerMon Faucon,
RépondreSupprimerJ'aime bien le personnage Moscato et son côté un peu excessif-grande gueule-du sud. Ca n'empêche pas de rester objectif sur les propos tenus et la question de l'humour dit "raciste".
Nicolas,
Les auditeurs de Vincent Moscato savent aussi qu'il s'agit de l'humour, constante de l'émission, qui plus est dit dans une certaine hilarité.
Peut-on dire que "tous les chinois s'appellent Chang" au motif que c'est de l'humour? Je réponds mille fois "oui!". C'est l'archétype de la caractéristique socio-culturelle qui fait l'objet de l'humour.
C'est un peu comme il y a peu, on aurait pu dire que tous les Français s'appellent Martin ou Dupont ou que tous les Portugais s'appellent Da Silva. C'est une caricature.
Force est de constater que ce sujet est effectivement plus sensible à l'égard de certaines communautés issues d'anciennes colonies de la France comme il est dit dans l'article.
Sauf que tous les Portugais s'appellent réellement Da Sylva. Ou Alvez.
RépondreSupprimer;-)
Ignare, AlveZ est un nom espagnol. AlveS est portugais. :D
RépondreSupprimerJe me souviens de Jules Edouard "Moustic" (je suis fan!!!) qui disait qu': "humoriste n'est pas non plus qui veut!"...
RépondreSupprimerNe perdons pas non plus de vue que la "radio" est un média à effets quasi immédiat.
Contrairement à la presse écrite ou aux émissions TV qui sont préparées à l'avance bien au chaud dans les rédacs, les animateurs n'ont aucun moyen de peser sur ce qui va être dit à l'antenne... Et pour cause!
Putt Bill
Putt Bill,
RépondreSupprimerC'est effectivement intéressant de dinstinguer l'immédiateté de la radio de la réflexion préalable induite par l'écrit.
OUAIP!
RépondreSupprimer... Je suis assez d'accord pour laisser le public décider de la façon dont il veut "appréhender" l'humour.
Il y aura toujours des coincés dans le 1er degré et des affutés du second...
La véritable insulte se fait lorsque des "culs-bénis" intrumentalisent la bien-pensence pour dresser les partisans des 1er et 2d degré les uns contre les autres!
... C'est crétin, et ce qu'il y a de pire: sans humour!!!
Putt Bill
Effectivement, l'instrumentalisation est ce dont il convient de se méfier en la matière. Et il faut croire qu'elle est fort fréquente.
RépondreSupprimerMoi je trouve honteux de faire des sketch racistes !!! Surtout contre les asiatiques qui sont un modèle d'intégration eux !
RépondreSupprimerEn plus ils sourient toujours et sont toujours polis.
Et que dire de leur restaurants succulent, c'est quand même un grand peuple de restaurateurs !
Et pourtant il y'en a encore qui les dénigre sous couvert de "l'humour", je trouve ça choquant ! C'est comme si on avait poussé tous les Portuguais à partir, qui ferait le ménage après ?? hein ?? qui ??
Bah voila, laisser les chinois tranquille car après on aura plus de nems !
Encore un "humoriste" raciste qu'il faut arreter de suite !
Certains auront peut être deviné dans quel catégorie je me place .... :D
Excellent billet, je suis bien d'accord avec toi mais en fait, tout dépend du ton : faire rire ou être méchant.
RépondreSupprimerJ'adore faire des blagues sur les PD j'en fais souvent avec mes potes mais cette blague ne m'a pas fait rire du tout :
http://barrejadis.azeau.com/post/2008/05/12/Ce-PD-de-Petit-Grognard-le-restaurant-La-Grillee-et-Pierre-Cohen
D'accord ... avec ceux avec qui je suis d'accord d'habitude ;-)
RépondreSupprimerMa banane,
RépondreSupprimerEt les maisons, qui aurait construit les maisons si on avait chassé les portugais hein?! :D
Le Crapaud,
Merci ! En général, j'aime bien rire de tout, mais quand c'est un peu lourd...parfois ça ne me fait pas rire du tout, l'humour peut être douteux. Pour autant, je n'irai pas l'interdire.
Claudio,
Tout pareil ! :D