Survient un sujet qui mobilise l'ensemble des convives et qui nous fait passer pour des vieux cons réac trentenaires.
Ma jeune soeur, porte-parole malgré elle de sa génération est assaillie de questions destinées à étancher notre curiosité assoiffée.
Pourquoi avons-nous donc tous l'étrange sensation que les générations plus jeunes n'ont plus de mémoire collective, plus d'histoire musicale, que seul compte l'immédiateté et le moment?
Que n'entendons-nous trop fréquemment de la part d'adulescents de vingt ans que s'ils ne connaissent pas les Jim Morrisson, Joan Baez, Jimi Hendrix, Who, Pink Floyds, Led Zeppelin, Queen ou Police, c'est parce qu'ils sont pas de leur "génération".
Combien de fois avons-nous soupiré devant la vacuité d'un "Stairway to quoi?" "Freddie Mercu qui?"
Bon sang, si la culture musicale devait commencer à sa date de naissance pour finir à celle d'aujourd'hui, c'est une vision bien étroite et pauvre du paysage qui s'offrirait à nous.
Il n'est dès lors pas étonnant que beaucoup de ces jeunes s'émerveillent devant des ersatz de musique, affublés de vagues rythmes actualisés et de basses surexposés afin de donner l'illusion du neuf. Ceux-là ignorent et s'indiffèrent de la création originale reconditionnée.
Mais soyons réalistes. A d'autres temps, d'autres moeurs. Il n'est guère probable que de nos jours naissent de nouvelles idoles, des vraies, celles qui résistent au temps et à la mort.
Cette société de l'instantané, du zapping de l'information, où un chanteur, un groupe devient "culte" aussi rapidement qu'il est oublié, ne permet pas la création du mythe, de la légende, en ce que toute création est irrémédiablement étouffée par une inondation de tubes provisoires.
L'industrialisation du disque, c'est aussi cela. La multiplication des sorties, la quantité au détriment de la qualité, la production contre la création.
Aussi, nous sommes-nous interrogés sur les vecteurs que nous avions nous-mêmes utilisés pour découvrir un peu de ce patrimoine musical.
Comme beaucoup, nous l'avions appris de nos copains, de nos grands frères, de nos aînés.
Aujourd'hui, ce lien "intergénérationnel" n'existe plus, brisé par un désenchantement collectif, une absence de curiosité partagée.
Nous avons déploré cette forme d'indifférence, cette anorexie de la vie. Mais comment leur reprocher d'être cynique et désabusé dans cette société méprisante de l'humain qui n'offre comme seule perspective que d'être de la chair tout juste bonne à alimenter la machine à dividendes. Cette société qui ne promet plus que du "toujours moins", destructrice des rêves et des idéaux.
Que de temps nous faudra-t-il pour retrouver ce lien.
Espérons qu'il ne s'agisse pas d'une génération perdue.
Mise à jour 10:00: La Banane Bleue en a fait un billet lui aussi !
:)) il est interessant de voir cette soirée sous un prisme différent, en tout cas, nous en avons retenu le même titre de billet ;)
RépondreSupprimerPour une coincidence...!
RépondreSupprimerComme on dit, les grands esprits... ;)
Allez zou, je te linke !
RépondreSupprimerIl est vrai que je ne me suis pas lancé sur la piste de la musique, domaine que tu maitrise bien mieux que moi, et qui plus est un sujet bien polémique en ce moment, à l'heure ou les majors nous voient comme du bétails.
RépondreSupprimerOn pourrait aisément prendre les illustration des machines de Matrix, formatant, vampirisant et abrutissant la race humaine.
Malheureusement, ceux qui n'ont pas les bagages pour se défendre se retrouve bien vite à l'état de garde manger.
Sinon, j'avais anticipé ton billet et prélinké celui ci :p