mardi 2 février 2010

Le PS: paisible à la Frêche?

"On n'est pas bien là? Paisibles, à la Frêche ?"

C'est ce que doivent désormais se dire certains barons du PS enfin débarrassés pour de bon du poil-à-gratter languedocien Georges Frêche dont on pourra dire qu'il n'hésitait pas à proférer des déclarations des plus politiquement incorrectes.

Si certains bienpensants n'hésitent pas à verser dans des raccourcis manichéens faisant de l'ex-Maire de Montpellier un vil raciste terré dans les lignes socialistes, la plupart reconnaissent que malgré les nombreuses déclarations déplacées, Georges Frêche a prouvé tout au long de sa carrière que ces penchants lui étaient étrangers.

L'éviction de Georges Frêche en 2007 était un pas insuffisant en ce qu'il ne tuait pas en son sein l'influence du personnage en ce que le fonctionnement du PS sied fort bien aux barons locaux. Et c'est bien ce que l'ex-socialiste est: un baron local.

Ainsi, la liste officiellement soutenue par la Rue de Solferino est paradoxalement dirigée par l'actuel maire de Montpellier qui ne doit son mandat qu'à la défection de Georges Frêche pour cause de cumul des mandats. En outre, la plupart des fédérations socialistes de la région Languedoc-Roussillon est fortement favorable à l'actuel Président de Région. Son influence y est totale. Certains parlent de plus de 15000 militants encartés entièrement acquis à sa cause.

15000 militants qui pourraient bien le suivre dans son sillon, ce n'est pas rien, surtout au sein d'un PS mal en point.

Or, il semblerait que beaucoup reconnaissent la qualité du travail de Georges Frêche pour la ville de Montpellier ainsi que pour la région.

Pourquoi donc ne pas lui reconduire sa confiance? Pis encore, pourquoi une décision si tardive?

Pour une phrase déplacée
, certainement calculée, probablement clientéliste, formulée à l'endroit d'un ennemi politique de 30 ans. Le PS sait qu'il va très certainement perdre la région au profit du Président sortant que l'on sait indéboulonnable.

Georges Frêche mérite peut-être que l'on s'y oppose, mais quelque chose me gêne dans cette décision...

Une décision qui cède au sensationnalisme des médias, singeant atrocement le populisme sarkosiste, préférant satisfaire une image plutôt que l'intérêt des électeurs.
En d'autres termes, la politique des "petites phrases", motivant les décisions les plus importantes.

Je ne crois pas que cela soit intelligent. Même si Frêche est un fieffé provocateur.

J'aurais préféré que la décision soit contre-balancée, sous-pesée, mesurée à l'aulne d'une analyse critique du travail de l'élu, en ne donnant à ces déclarations que l'importance qu'elle mérite.

Peut-être la décision eût été la même
. Les motifs auraient pour autant été différents.
Pour l'heure, cette décision me laisse un arrière-goût désagréable...comme une cruelle impression qu'il s'agit avant tout d'une question d'image avant d'être une décision rationnelle.

Croyez bien que je n'ai pas de sympathie particulière pour le personnage mais je nourris surtout une détestation pour ce que cette décision représente : le parfait symbole du sarkosisme: le populisme conjugué à une politique de l'apparence.

5 commentaires:

  1. Ils arrivent à me faire rendre Frêche sympathique. Rien que pour ça merci le Parti Socialiste !

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  2. C'est exactement ça : la politique des petites phrases...

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  3. Mon Faucon,

    Je ne le connais pas plus que ça personnellement. Comme beaucoup, seuls ses déclarations tonitruantes sont parvenues à mes oreilles...faut-il le juger sur cette seule base? Je ne le crois pas.

    Polluxe,

    La politique spectacle aussi...celle des apparences...

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  4. pas avoir l'air très catholique" est quand même une expression connue de la langue française... N'est pas Fabius qui avant sa réaction lui avait envoyé en pleine poir "pas très orthodoxe ce socialiste"?
    Tenez une petite video, histoire de le rendre un peu plus sympathique:
    http://www.youtube.com/watch?v=t55CC7U82nc&feature=player_embedded

    aspi-rine

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  5. Aspi-rine,

    Effectivement, une provocation qui en répond à une autre...ça reste de la communication, pas de la politique...
    Bref, niveau ras des paquerettes...

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