Inspiré par le Crapaud, et bien que cela risque de déplaire Aliocha, je poursuis mes réflexions sur le traitement de l'information par la presse et la blogosphère politique.
Chaque jour, nous nous laissons un peu plus aspirer par la tourmente médiatique organisée ou non par l'Elysée.
Notre presse nationale, difficilement capable d'investigations sur le long terme, traite l'information comme elle vient ou plutôt comme on la lui donne, oubliant que l'une de ses premières missions est de dénicher l'information. Autrement, son pouvoir tombe sous le contrôle d'autrui, politiciens ou financiers. Ne me dites pas qu'il s'agit là malheureusement d'un mouvement globalisé, je le constate moi-même en Grande-Bretagne, tout comme au travers de mes lectures internautiques: les médias britanniques et américains sont beaucoup plus indépendants dans le traitement médiatique.
Ainsi, la presse française se contente de réactions épidermiques et la blogosphère politique la suit généralement (je m'y inclus) mais pas systématiquement grâce à l'analyse pertinente de certains blogueurs n'hésitant pas à fournir une énorme quantité de travail, flirtant avec le véritable travail journalistique.
Hors cette infime minorité, nous autres, blogueurs politiques, nous contentons en général de suivre la chaîne de l'information: la Présidence de la République diffuse un grand nombre d'informations chaque jour, les Agences de Dépêches en reprennent la plupart, la Presse en traite une grande partie et la Blogosphère commente. Nous sommes au final à la merci de l'actualité telle que contrôle par la majorité en place.
Pourtant, nul n'ignore qu'il s'agit là d'une technique de communication que François Bayrou avait brillamment mis en exergue dans Abus de Pouvoir. Une information chasse l'autre. Le peuple ne sait plus trier le grain de l'ivraie. C'est l'indigestion.
Indigestion qui profite, malheureusement au pouvoir en place en ce que chacun finit par oublier ce qu'il y a d'inacceptable dans cette majorité sur le fond de sa politique.
Regardons les sujets qui ont mobilisé sur les quelques dernières semaines écoulées:
- Affaire Polanski
- Affaire Mitterrand 1
- Affaire Mitterrand 2
- Affaire Jean Sarkozy
Quid d'Hadopi 2? Karachi? Clearstream? L'indépendance de la justice? De la presse? L'effacement du législatif? Une politique environnementale faite d'esbrouffe?
Mais comme je l'indiquais dans mon précédent billet, un blogueur n'est pas un journaliste. Parce qu'il n'est pas la liberté financière, parce qu'un blogueur n'est qu'une voix du peuple et non la voix de l'information, parce qu'un blogueur commente, analyse, réagit, il n'informe pas, du moins pas au sens journalistique du terme.
Quel matériau analysons-nous? Quelle est la source de nos commentaires?
L'information.
Mesdames, messieurs, les journalistes, ressaisissez-vous !
Nous voulons de l'investigation, de l'analyse, de l'information triée, recherchée, confrontée à la réalité, du travail sur le long terme !
La semaine prochaine nous aurons oublié l'épisode Jean Sarkozy. Là où telle affaire aurait provoqué la démission de dirigeants à l'étranger, en France, nous zappons.
Le pouvoir ne saurait vaciller que parce que la presse, soutenue par l'opinion publique, sait se montrer insistante, incisive, percutante, dérangeante.
La blogosphère serait à ce titre un formidable vecteur de galvanisation de cette opinion publique, mais au préalable, la presse doit elle-même redevenir la dénicheuse d'information. Je crois même à une formidable interaction entre les deux supports.
Autrement, les brillantes analyses de plus éminents blogueurs resteront réservées à un club privé, le lectorat de la blogosphère qui doit représenter un maximum de 500.000 lecteurs.
Sur environ 45 millions d'électeurs? La belle affaire...
En conclusion, la qualité de la blogosphère dépend en partie, au grand dam de certains, de la qualité de notre presse. Mais rien n'interdit de penser que certains blogueurs franchissent le pas de l'investigation, de la discipline journalistique, face à l'inconsistance de nos médias...
La crise de la presse a trouvé un début de solution...
Chaque jour, nous nous laissons un peu plus aspirer par la tourmente médiatique organisée ou non par l'Elysée.
Notre presse nationale, difficilement capable d'investigations sur le long terme, traite l'information comme elle vient ou plutôt comme on la lui donne, oubliant que l'une de ses premières missions est de dénicher l'information. Autrement, son pouvoir tombe sous le contrôle d'autrui, politiciens ou financiers. Ne me dites pas qu'il s'agit là malheureusement d'un mouvement globalisé, je le constate moi-même en Grande-Bretagne, tout comme au travers de mes lectures internautiques: les médias britanniques et américains sont beaucoup plus indépendants dans le traitement médiatique.
Ainsi, la presse française se contente de réactions épidermiques et la blogosphère politique la suit généralement (je m'y inclus) mais pas systématiquement grâce à l'analyse pertinente de certains blogueurs n'hésitant pas à fournir une énorme quantité de travail, flirtant avec le véritable travail journalistique.
Hors cette infime minorité, nous autres, blogueurs politiques, nous contentons en général de suivre la chaîne de l'information: la Présidence de la République diffuse un grand nombre d'informations chaque jour, les Agences de Dépêches en reprennent la plupart, la Presse en traite une grande partie et la Blogosphère commente. Nous sommes au final à la merci de l'actualité telle que contrôle par la majorité en place.
Pourtant, nul n'ignore qu'il s'agit là d'une technique de communication que François Bayrou avait brillamment mis en exergue dans Abus de Pouvoir. Une information chasse l'autre. Le peuple ne sait plus trier le grain de l'ivraie. C'est l'indigestion.
Indigestion qui profite, malheureusement au pouvoir en place en ce que chacun finit par oublier ce qu'il y a d'inacceptable dans cette majorité sur le fond de sa politique.
Regardons les sujets qui ont mobilisé sur les quelques dernières semaines écoulées:
- Affaire Polanski
- Affaire Mitterrand 1
- Affaire Mitterrand 2
- Affaire Jean Sarkozy
Quid d'Hadopi 2? Karachi? Clearstream? L'indépendance de la justice? De la presse? L'effacement du législatif? Une politique environnementale faite d'esbrouffe?
Mais comme je l'indiquais dans mon précédent billet, un blogueur n'est pas un journaliste. Parce qu'il n'est pas la liberté financière, parce qu'un blogueur n'est qu'une voix du peuple et non la voix de l'information, parce qu'un blogueur commente, analyse, réagit, il n'informe pas, du moins pas au sens journalistique du terme.
Quel matériau analysons-nous? Quelle est la source de nos commentaires?
L'information.
Mesdames, messieurs, les journalistes, ressaisissez-vous !
Nous voulons de l'investigation, de l'analyse, de l'information triée, recherchée, confrontée à la réalité, du travail sur le long terme !
La semaine prochaine nous aurons oublié l'épisode Jean Sarkozy. Là où telle affaire aurait provoqué la démission de dirigeants à l'étranger, en France, nous zappons.
Le pouvoir ne saurait vaciller que parce que la presse, soutenue par l'opinion publique, sait se montrer insistante, incisive, percutante, dérangeante.
La blogosphère serait à ce titre un formidable vecteur de galvanisation de cette opinion publique, mais au préalable, la presse doit elle-même redevenir la dénicheuse d'information. Je crois même à une formidable interaction entre les deux supports.
Autrement, les brillantes analyses de plus éminents blogueurs resteront réservées à un club privé, le lectorat de la blogosphère qui doit représenter un maximum de 500.000 lecteurs.
Sur environ 45 millions d'électeurs? La belle affaire...
En conclusion, la qualité de la blogosphère dépend en partie, au grand dam de certains, de la qualité de notre presse. Mais rien n'interdit de penser que certains blogueurs franchissent le pas de l'investigation, de la discipline journalistique, face à l'inconsistance de nos médias...
La crise de la presse a trouvé un début de solution...
T'es pénible, tu m'as coupé mon billet car tu dis les choses d'une très bonne manière.
RépondreSupprimerAlors je vais le dire en com.
Parmi les blogs que je lis, deux sont au-dessus des autres, selon moi : laure leforestier et barrejadis.
Parce qu'ils ne suivent pas l'actu, et si jamais ils viennent à la commenter, ce n'est jms d'une manière superficielle. Un vrai journaliste devrait revenir à la charge bien après que les médias aient évoqué le sujet. Un bon blogueur ne devrait parler de qch qu'à la condition que ça ne soit pas d'un niveau d'un forum de discussion.
Un blogueur intelligent évoquerait aujourd'hui l'héritage de Benazir Bhutto au lieu d'avoir fait un court billet au moment de sa mort.
J'en ai assez des billets capte-lecteurs. D'ailleurs je n'ai lu aucun billet sur les récentes polémiques. Le titre suffit à me décourager.
En conclusion, les blogs font du Canal +, en plus mauvais.
"le lectorat de la blogosphère qui doit représenter un maximum de 500.000 lecteurs"
RépondreSupprimerNon ! A peu près 100 fois moins (pour la blogosphère politique). Et encore, elle est lue par des gens bien informée... qui n'en ont pas besoin !
Le crapaud,
RépondreSupprimerTon avis est intéressant. A mon avis, tu devrais toujours publier ton billet !
Nicolas,
C'est effectivement ce que je pense...
Bon billet (et très bons commentaires du Crapaud et de Nicolas)
RépondreSupprimerIl me semble qu’un des problèmes de la « blogosphère », vis à vis du journalisme, si tant est qu’on puisse encore aussi clairement distinguer l’une de l’autre, et pour combien de temps encore, c’est la question du miroir. Beaucoup de blogs sont les miroirs de leurs auteurs tout en ayant l’ambition plus ou moins fondée d’être celui de la société au sein de laquelle les auteurs s’expriment et à destination de laquelle ils le font. Comme c’est aussi devenu le travers d’un certain journalisme, je me demande si on n’est pas plus simplement en train d’assister à un transfert de compétences, ou de supposées compétences, qui fait fleurir les projets éditoriaux individuels et courir les journalistes derrière un substitut pour leurs audiences déclinantes.
RépondreSupprimerCette situation rend de plus en plus urgente que les systèmes d’éducations et de formations dispensent pour les générations futures un enseignement qui rende les usagers et les consommateurs d’information mieux aptes au sens critique et au libre arbitre. On ne saurait dire que nous soyons dans un type de société qui en fasse la plus ébouriffante promotion.
Faute de cela la confusion qui règne entre la nature des offres et la natures des demandes conduira au mieux à des malentendus, au pire à un brouillage généralisé qu’il faudra tenir comme un nouveau mode de compréhension, alors qu’il ne s’agira que d’entretenir un mælstrom informe au dessus duquel le pouvoir le plus fort, politiquement et financièrement trouvera les prétexte de son autorité.
Thy wanek
Claudio,
RépondreSupprimerMerci !
Thy Wanek,
Je suis absolument d'accord sur l'impérieuse nécessité d'améliorer l'éducation afin que les français sortent de cette bovinisation constante.
Mais non, vous ne me déplaisez pas. Au contraire, ce que vous dites est très juste. D'ailleurs, je m'aperçois que vous n'êtes pas dans ma bloglist, il faut dire que celle-ci est assez fantasque. Un oubli que je vais réparer !
RépondreSupprimerAliocha,
RépondreSupprimerMerci de l'honneur que vous me faites. ;)
Dis moi, tu ne serais pas en train de piquer le theme de prédilection de narvic ? ;-)
RépondreSupprimerVonric,
RépondreSupprimerHého, je réagis juste sur les sujets sur lesquels j'ai des trucs à dire, aussi inintéressants soient-ils ! :D
Bonjour, C'est étonnant comme ce billet est proche, y compris ds l'illustration avec 2 articles que j ai pondu sur mon blog:
RépondreSupprimerPresse qui coule, le 16 Septembre
Du pain et des jeux, le 15 Octobre...
Etonnant de voir comment les préoccupations sont communes...
Corto74,
RépondreSupprimerDès que j'ai un instant, j'essaie d'aller lire ces billets. ;)