mercredi 17 juin 2009

Les dérives budgétaires du Calife

Il y a de ça plusieurs mois, je soulignais déjà l'inquiétante dérive budgétaire de l'Elysée.

Selon l'Annexe au Projet de Loi de Finances de 2009, on y annonçait que les collaborateurs du Président de la République (attention, j'ai bien dit collaborateurs et non ministres, même s'il est vrai qu'on a bien du mal aujourd'hui à distinguer les deux) verraient leur traitement ou salaire de base augmenter de 50% sur deux ans.

La crise financière et désormais économique n'avait pas encore frappé l'Occident même si la situation française était tout de même loin de l'embellie, ce qui rendait difficilement acceptable cette idée. Aujourd'hui, le marasme s'est installé, le battement d'ailes à New York a provoqué un ouragan à Paris entraînant dans son sillon de nombreux licenciements (Michelin vient encore d'annoncer la suppression de 1500 postes).

L'Elysée ne se démonte pas, et annonce une augmentation de budget de 18,5% qui selon certains serait en fait très en deçà de la réalité.
Il n'est pas étonnant de premier abord que dans ce contexte de présidentialisation du pouvoir, à l'instar des Etats-Unis, le désormais chef unique de l'exécutif s'entoure d'une pléthore de conseillers, experts dans chacun de leur domaine.

Mais...mais, voyez-vous, la France n'est pas l'Amérique et la Ve République n'est pas la Constitution Américaine (j'entends de Gaulle hurler d'outre-tombe rien qu'à cette idée).
Admettons un instant (désolé mon Général!) que nous soyons effectivement dans un tel régime (ce qui nécessiterait un grand nombre de révisions constitutionnelles...voire la convocation d'une Assemblée Constituante afin de déclarer la VIe République).

A quoi servent alors les ministères? L'augmentation du budget de l'Elysée a-t-elle été opérée par un transfert de financement des ministères dont les attributions ont glissé vers la Présidence de la République? Bien sûr que non, chers lecteurs...bien sûr que non.

Il ne faudra pas réellement compter (jeu de mots!) sur la Cour des Comptes pour obliger le pouvoir à plus de transparence: il y a bien longtemps que l'on sait que l'Inspection Générale des Finances n'est guère plus que l'antichambre du pouvoir, façon piston. Alors lorsque l'on sait que loin d'être un organisme indépendant, ce dernier se place sous l'autorité du Ministère de l'Economie et des Finances, lui-même désormais subordonné à l'Elysée...la boucle est bouclée.

On a décidément des progrès à faire pour sortir de cette bananiérisation de la République.

Petit aparté: Vous remarquerez (ou pas) que j'ai ajouté un blog à la liste de ceux que je vous conseille (sur la colonne de droite), celui de l'Hérétique. Un blog de qualité, des avis pertinents, d'autant plus qu'ils convergent souvent avec les miens, preuve s'il en est d'une grande intelligence (oui, je m'autocongratule et alors?).

10 commentaires:

  1. "la France n'est pas l'Amérique" : heu, depuis deux ans, on en est pas loin...

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  2. @ Nicolas: Dieu merci, nous n'y sommes pas encore...bien qu'il est certain qu'avec Sarkozy et sa droite prétendument "décomplexée" (décomplexée de quoi, je me demande...), un virage pro-américain a été amorcé...et quand je dis pro-américain, je parle du système et non du peuple...

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  3. Hop ! J'ai plein de boulot cette après-midi mais il est possible que ce soir, je fasse un billet pour rebondir sur le tien...

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  4. Et enlève "la vérification des mots" (antispam) qui oblige le commentateur à saisir des lettres ridicule après la saisie d'un com...

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  5. Vérification des mots désactivée. Rodjeur.

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  6. Je pense à un truc : est ce que son nouvel avion a été compté dans les dépenses ? Non, hein ? C'est encore pire en vrai alors…
    :-)

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  7. @ Filaplomb
    C'est justement ce que le député René Dosière (PS) dénonce. La vérité est bien pire surtout lorsque les comptes publiés de l'Elysée ne montrent pas le détails des dépenses et se contentent de six lignes...
    Il est impossible de déterminer réellement ce qui est inclus dans chaque poste de dépenses.

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  8. j'aime bien la bananiérisation...je sais pas pourquoi ça me fait penser à Balkani.

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  9. @ Peuples:
    Pour moi, ce serait plutôt une raison pour que je n'aime pas ce mot... :D

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