mercredi 9 juillet 2008

Ingrid glorifiée


Après le temps des réjouissements, un sentiment étrange d'incompréhension m'étreint.

Ingrid Betancourt, candidate d'Oxigeno Verde à la présidence de la Colombie, réputée pour son caractère fonceur, voire frondeur, engagée, passionnée, kidnappée puis libérée...

Cette Ingrid là, parce que trop insouciante, a passé 6 années de sa vie recluse dans la jungle des FARC, loin de sa famille et de ses amis.

Cette Ingrid là, qui voulait faire la politique à sa manière, dans son pays lointain que la plupart ne connaît ici que pour ses guérillas financées par une production de cocaïne démesurée.

Cette Ingrid là, qui par ses nombreuses accointances avec les personnages publics français, par ses affinités naturelles avec la France, a fait l'objet d'un soutien et d'un traitement médiatique rares.

Oui, cette Ingrid là, on se demande: pourquoi être tant glorifiée en France, pourquoi la légion d'honneur ce 14 juillet, pourquoi être venue immédiatement après sa libération en France et y rester...?

On aurait trouvé cela tellement plus naturelle qu'elle restât en Colombie et qu'elle y soit célébrée comme nous la célébrons en France...oui, mais c'est ignorer la possible menace qui pèse sur elle.

"Le retour en Colombie, je veux qu'il se fasse avec la plus grande prudence parce que ma famille s'inquiète du risque de représailles de la part des Farc après ma libération, à cause de l'humiliation que cela a été pour eux".

Pour autant, on ne peut s'empêcher de s'interroger, un tel battage médiatique postérieur à sa libération est-il justifié ici?

Quelle place, quel rôle, quel facteur justifie que la presse française lui réserve un accueil égal si ce n'est supérieur à celui de son homologue latino-américain?

Pour le moment, je ne trouve pas de réponses convaincantes du point de vue journalistique.

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