jeudi 3 décembre 2009

Les prix en France: se moque-t-on de nous?

Je ne vais pas procéder de manière scientifique mais vais me contenter de relayer un ressenti personnel.

Vous savez désormais que je vis en Angleterre, non pas à Londres contrairement à ce que d'aucuns pensent, mais en Oxfordshire, très belle région quoiqu'un peu posh, comme disent les locaux.

La British Pound avait pour coutume d'être l'une des devises, sinon la devise la plus onéreuse au monde. Entendez par là que le taux de conversion à l'égard d'autres grandes monnaies a été le plus souvent très en faveur de la devise britannique.

Certains se rappellent très certainement à l'époque du franc où l'on raisonnait alors dans un rapport simple 1 livre sterling = 10 francs.

Cette politique n'était guère étonnante en ce que la Grande-Bretagne est proportionnellement moins industrialisée que l'Allemagne ou la France et est donc fortement plus importatrice. Dès lors, la balance extérieure s'en trouvait pondérée. Mais ce n'est pas nécessairement la raison principale de cette politique.

La crise financière ayant fait son office, le gouvernement de Gordon Brown a fondé sa politique de relance sur la consommation (baisse de la TVA, prime à la casse...), des taux d'intérêts bas et une monnaie dévaluée.

Les commentaires suivant seront donc formulés sous cette triple réserve.

Pour un touriste français, avant la crise, il n'était guère intéressant de venir faire ses emplettes sur le territoire de Sa Majesté en ce que les prix nominaux étaient souvent les mêmes...sauf qu'il s'agit de British Pounds ! La valeur du bien acquis étant donc généralement 30% plus cher. Ceci n'a pas véritablement d'impact sur les locaux dans la mesure où les salaires suivent généralement cette tendance.

Ma compagne et moi nous sommes toutefois fait la réflexion récente que les prix sont globalement beaucoup plus intéressant en Grande-Bretagne. Ils sont désormais devenus plus intéressant même pour un résident français !

Il convient toutefois de s'interroger sur les raisons pour lesquelles les prix sont substantiellement plus élevés en France. La crise n'explique pas tout et surtout n'efface pas la situation qui lui préexistait.

Voici une liste d'exemples pour lesquels il est bien difficile de comprendre la différence de prix pratiqués entre la France et l'Angleterre...
Gardez à l'esprit qu'il n'est pas pertinent de convertir les devises. Dites-vous que grosso modo, une livre sterling a la même valeur pour un local qu'un euro pour un français. Si vous voulez tout de même convertir, sachez que la Livre Sterling est à ce jour, à peu près 10% plus chère que l'Euro.

Jeux vidéos:
Tekken 6 sur PS3 :
22 GBP en Angleterre contre 69,99 EUR en France (au sein de la même chaîne de magasins de surcroît!)

Call of Duty: Modern Warfare 2:
44,99 GBP contre 69,99 EUR en France

Musique:
Muse - Resistance :
6,99 GBP en Angleterre contre 16,99 EUR en France (HMV est l'équivalent de la Fnac outre-manche)

Susan Boyle - I Dreamed A Dream :
8,99 GBP en Angleterre contre 15,99 EUR en France

Films:
Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé :
16,99 GBP en Angleterre contre 24,99 EUR en France

Terminator 4 :
17,99 GBP en Angleterre contre 29,99 EUR en France

Logiciels:
Celui-là est fort de café:
Windows 7 Ultimate, version intégrale:
165,58 GBP en Angleterre contre 289 EUR en France (tous deux chez Amazon!)

Vie quotidienne:
Couches pour bébé:
Le lot de 120 couches taille 4 Pampers à 16,49 GBP chez Tesco contre 74 couches à 25 EUR chez Carrefour (74 couches sont plus chères que 120 !!!)
Fingers de Cadbury:
0,69 GBP chez Sainsbury's contre 1,33 EUR chez Carrefour

Téléphonie mobile:
1H + internet illimité sur 24 mois:
20 GBP chez Vodafone contre 33,90 EUR chez SFR

Ce sont tous des produits "internationaux". Aucune spécificité particulière dans la production n'est à même de justifier ces différences sauf pour la téléphonie mobile.
La faute à la distribution? Une offre insufisamment concurrentielle? Parfois oui, parfois non.

Ce qui est certain, c'est que cette impression de vaches à lait en France n'est pas totalement infondée...

J'ai vraiment l'impression qu'on nous prend pour des c...

15 commentaires:

  1. Et si on parlait des charges sur salaires ?

    RépondreSupprimer
  2. Seb,

    J'en étais sûr ! Les charges sur les salaires n'expliquent pas tout !
    IL y a certes un grosse différence en termes de charges salariales et patronales mais la part de la masse salariale sur le prix de revient, surtout sur de tels produits n'expliquent pas tout !!!

    S'il était question donc de charges salariales, il faudrait donc imputer la cause de ces différences au circuit de distribution français !
    Car il s'agit de produits qui devraient être proposés aux mêmes tarifs aux revendeurs anglais ou français (pondéré de la conversion).
    La part de la masse salariale locale n'interviendrait donc que dans la distribution...Sur des revendeurs en ligne, l'impact ne devrait pas être tant significatif non? (ex: Amazon)

    RépondreSupprimer
  3. Les produits que tu as choisi ne sont pas vraiment de grande consommation.

    Bon billet toutefois (mais la conclusion - l'avant dernière phrase - n'est pas assez claire).

    Seb,

    Quel est le rapport ? Quelle est la part des charges salariales dans le prix de revient d'un "Windows 7 Ultimate, version intégrale"

    RépondreSupprimer
  4. Nicolas,

    En fait, j'ai l'étrange sensation que les ententes illicites seraient légion en France...
    Ou alors l'euro a véritablement fait très mal et les entreprises s'en donnent à coeur joie...

    RépondreSupprimer
  5. @Nemo @Nicolas: Qu'il s'agisse de ventes à distance ou en magasin, il y a bien des personnes pour mettre en rayon, réceptionner, gérer la logistique. Si c'est de l'import c'est encore pire puisque toute la partie d'entrée sur le territoire n'est pas dénuée de petites mains (façon de parler). Des charges sur salaires il y en a donc tout au long de la chaîne qui, en plus, est de plus en plus éclatée.

    Mais cela n'explique pas tout je suis complètement d'accord avec toi. Il y a un problème de concurrence sûrement...

    RépondreSupprimer
  6. Seb,

    Il s'agit pour la plupart de produits fabriqués localement (ex: pressage de disque) et distribués localement... l'oeuvre est quant à elle multinationale dans sa production. (ex: jeu vidéo développé au Canada/USA/Japon/Europe)
    La masse salariale a véritablement un infime impact sur ces produits...

    RépondreSupprimer
  7. Je voudrais juste comprendre tes conclusions et ajouter des questions :

    1) Est-ce que tu impliques la grande distribution ou le manque de concurrence dans la grande distribution ?
    2) Si c'est le cas, pourquoi évoquer Amazon qui n'a pas à gérer la question des points de vente ?
    3) Est-ce en rapport aussi avec le niveau des salaires ?
    4) Ces prix ont-ils maintenant un impact sur la consommation au RU ou est-ce que cela ne repart pas ?
    5) Peut-être est-ce aussi à cause d'une récession plus brutale ?

    Désolé de t'embêter avec tout ça, mais cela m'intéresse, surtout que mon co-blogueur Manuel a constaté le même phénomène au Japon, avec baisse massive des prix, alors que les salaires étaient plus élevés qu'ici (pour éviter une remarque de Seb là-dessus ;).

    RépondreSupprimer
  8. Mathieu,

    Tout d'abord qu'il ne s'agit pas d'une démarche scientifique, mais plus d'un ressenti général.
    Toutefois, les conclusions que j'en tire:
    1. Le manque de concurrence dans la grande distribution
    2. La grande distribution en ligne est aussi concernée.
    3. Je ne crois pas qu'il y ait un impact aussi significatif sur le prix final
    4. Les prix n'ont pas véritablement changé. La prime à la casse a eu un bon effet sur la vente de véhicules, la baisse de la TVA a un peu freiné la baisse de la consommation mais rien de folichon. Hors de ces mesures conjoncturelles, le niveau de prix est structurellement plus bas (hors conversion).
    5. Encore une fois, les prix étaient déjà moins cher avant la crise...(nominalement)
    Quand bien même, en France, étrangement, les prix ne baissent pas même en temps de crise...(sauf TVA à 5,5% dans la restauration et encore...)

    Tu ne m'embêtes pas du tout. ;)

    RépondreSupprimer
  9. @ Nemo : les prix n'ont pas baissé en France. Je trouve même qu'ils augmentent sur certains produits alimentaires. Personnellement, je me pose vraiment des questions sur ce qui se passe ici.

    Ma sœur, qui vit à Boston, m'indiquait aussi que les prix avaient chuté aux États-Unis (mais là-bas, les salaires sont nettement plus bas).

    Sur la distribution en ligne, je ne vois pas comment la concurrence pourrait être faible, vu que les distributeurs sont plus nombreux, internationalisés et n'ont pas à assumer les coûts des points de vente. J'aimerais bien que tu clarifies, s'il te plaît, ta réponse là-dessus.

    RépondreSupprimer
  10. Mathieu,

    Je n'ai pas de réponses sur les raisons de cette situation, elle est tout bonnement incompréhensible !
    Si je devais avancer une théorie, je pencherais vers le fait que la relation client-commerçant n'existe pas, que les commerçants ne font pas d'efforts sur les prix et qu'il existerait une sorte de loi de l'omerta ou simplement une pratique selon laquelle on ne perturbe pas un marché existant en sacrifiant les prix ou encore les distributeurs voient les Français comme des vaches à lait dans le sens où ils ne voient pas pourquoi ils baisseraient les prix tant que ça marche mais cela n'explique pas comme il se fait qu'aucun concurrent avide ne vienne perturber cette affaire un peu comme Free est venu s'imposer chez les FAI avec un modèle commercial très agressif...

    RépondreSupprimer
  11. Pétard...
    J'étais à Londres il y a deux ans. J'avais eu un sentiment de vie chère (surtout coté bouffe et restaurant). Je trouvais que les prix étaient les mêmes qu'en France. Sauf que là bas, c'était écrit "Livres" après... Et la Livre était plus chere que l'Euro il me semble.

    Mais là, je suis... Soupir...

    (encore plus depuis que je me bats avec mon FAI Orange, sa messagerie minable, etc, etc...)

    Bonne journée

    RépondreSupprimer
  12. Ma mère vient de passer 2 mois à Palerme, en rentrant elle a halluciné sur les prix français ... il y a quelques jours j'ai piqué une gueulante dans un super marché en traduisant les prix en francs ... oui on se fiche de nous et c'est pas peu de le dire !

    RépondreSupprimer
  13. Mon Faucon,

    Le sentiment de vie chère était forcément important pour un français en visite car il lui faut convertir, ce que ne fait pas le local !
    Je ne parle pas de la qualité du service et de la relation clients...ça ferait l'objet d'un billet entier.

    Mirabelle,

    C'est véritablement étrange que la France soit "isolée" à cet égard...

    RépondreSupprimer
  14. Je m'en étais apercu, mais ca va encore mieux en le disant et en le montrant !
    Tout a fait d'accord, hormis les films peut etre ou il faut considérer l'effort d'adaptation/sous-titre en France.
    Dans le meme esprit:
    http://www.bakchich.info/Les-marges-de-dingue-de-la,09496.html

    La seule chose encore plus chere, a mon avis: le logement.

    RépondreSupprimer
  15. Vonric,

    Je suis content de ne pas être le seul à avoir ce ressenti. ;)

    RépondreSupprimer

Merci de vous identifier ou au moins de signer votre commentaire d'un pseudonyme.

 
blog d'expatrié