L'article n'évoque que le seul cas des partis aux accointances les plus distantes avec Bruxelles (UKIP, PNB et Tories), ignorant la réalité des évolutions politiques locales.
Les clichés vont bon train et il est temps de lui tordre le cou.
Par exemple, dans un récent entretien avec Michel Rocard (pour lequel je voue pourtant une certaine admiration) , celui-ci lâche:
Le système est mondial. Les grandes chaînes de journaux ont des journaux dans 60 pays. Le maléfique M. Murdoch ou le maléfique M. Ranck animent les débats… Ce sont ces deux hommes par exemple qui ont rendu la Grande-Bretagne xénophobe. La Grande-Bretagne a cessé d'être européenne depuis vingt-cinq ans à cause de la canonnade permanente de sa presse. On l'appelle presse bas de gamme, mais c'est elle qui fait l'état d'esprit des électeurs de manière dominante.My Goodness ! Cessons de jeter le bébé avec l'eau du bain !
L'euroscepticisme est certes présent mais nettement moins que l'on ne veut bien l'affirmer !
Il est une chose que l'Anglais exècre, c'est la bureaucratie et on peut le comprendre.
Or, force est de constater que lorsque l'on sonde nos amis britanniques sur ce qui les effraient le plus quant à l'Union Européenne, c'est cette distance, cette illégitimité populaire, cette bureaucratie qui par nature s'autoalimente au mépris du bon sens...cela ne les empêche pas de rester pragmatique et d'aimer une certaine idéologie européenne.
En outre, l'évolution récente est plutôt pro-européenne (bien qu'il ne serait pas étonnant qu'avec la crise économique, le Royaume-Uni nourrisse de nouveaux réflexes protectionnistes).
Preuve en est s'il le faut avec le résultat des élections législatives de 2005: les Lib Dems (équivalent britannique du MoDem, pro-européens) y ont réalisé leur meilleur score depuis 1929 en rafflant plus de 22,1% des suffrages derrière les Travaillistes (35,3%) et les Conservateurs (32,3%).
Ca, bien évidemment, vous ne le lirez pas sur Rue89 qui préfère diaboliser la Perfide Albion, pourfendeuse de l'idéologie européenne...ce n'est pas ainsi que l'on construira une Europe politique et sociale, unie et forte mais en comprenant qu'il ne s'agit pas d'euroscepticisme mais d'un rejet du seul modèle européen que l'on nous a servi, et que beaucoup ont rejeté jusqu'à présent.
Il est temps de changer cela en votant pour ceux qui veulent construire une Europe démocrate, unie et avant-gardiste.
Il ne faut pas non plus pencher dans l'effet inverse. Ecrire "2005: les Lib Dems (équivalent britannique du MoDem, pro-européens) y ont réalisé leur meilleur score depuis 1929 en raflant plus de 22,1%" n'es pas du tout dire que les Anglais sont pro-européens. S'ils ont voté Libdems en 2005 c'est par rapport a plusieurs facteurs:
RépondreSupprimer- guerre en Irak
- dépit du New Labour et marre de Tony Blair
- incapacité des Tories a convaincre
Si on suivait ton raisonnement, il faudrait dire qu'aujourd'hui, les Conservateurs étant a 45%, les anglais sont devenus EXTRÊMEMENT anti-européens (rappelons que les Tories veulent quitter le PPE... pour aller vers qui? on ne sait pas encore, peut etre vers les extremistes UKIP ou Libertas).
Oui les anglais ne sont pas pro européens - a pars les LibDems. Les conservateurs en majorité ne l'ont jamais été, et Tony Blair a détourné le Labour.
Vonric, tu sais bien qu'il n'est pas question non plus de faire des anglais des pro-européens mais la diabolisation ne sert personne et est foncièrement injuste.
RépondreSupprimerJe ne saurais blâmer les britanniques pour ne pas avoir été des ardents défenseurs de l'Europe que l'on nous a servi jusqu'à présent tant elle a brillé par sa bureaucratie, et son absence de projet de société commun.