mardi 23 septembre 2008

La République des Athées

A l'occasion de l'appel formé par le Ministère Public sur demande pressante du Garde des Sceaux, le jugement du Tribunal de Grande Instance de Douai du 1er avril 2008 est remis en question, plongeant les époux dans un marasme qu'ils n'avaient pas demandé.

Au nom de qui, je vous le demande?
De bien-pensants qui souhaitent que leur morale athée s'impose à tous, y inclus dans la sphère privée, bafouant la liberté de culte, fondement de notre République.

L'erreur sur les qualités substantielles est appréciée à l'aulne d'une cause subjective (Dieu merci!), le mariage étant un contrat civil, chacun étant libre des éléments qu'ils considèrent essentiels à ce mariage.

Encore une fois, la République tolère que l'on puisse souhaiter :
1. qu'une femme soit vierge ou non pour se marier. Il serait par ailleurs amusant de raisonner à contrario. L'annulation d'un mariage serait possible sur le fondement du mensonge de la future épouse quant à sa prétendue non-virginité. L'époux peut désirer que sa femme ait déjà une expérience sexuelle sans pour autant avoir consommé avant ce mariage.
2. qu'un homme ait été condamné pour un crime ou non. Une femme est en droit d'exiger l'annulation du mariage fondé sur le mensonge du futur époux prétendant que son casier judiciaire était vierge de délits et crimes.
3. qu'un homme ne souffre pas de défaillances sexuelles.

Le fondement de la laïcité est la tolérance des croyances et de leurs effets dans la sphère privée.
D'aucuns diront qu'elle consacre même le droit de croire en des idioties. Ceux-là ont raison.

Un mariage, même s'il est requis d'en faire la publicité (à l'origine pour une question de preuve), est un contrat privé. Les croyances des athées restent des croyances. Elles n'ont donc pas vertus à envahir le mariage d'autrui, fût-il fondé sur des croyances religieuses incompatibles.

En revanche, mentir et tromper consciemment l'autre sur un élément que l'on sait essentiel, c'est violer un principe fondamental du contrat: la bonne foi.

Fort heureusement, la République reconnaît le droit d'être idiot.
A défaut, les tribunaux auraient fini d'exploser face à la recrudescence.

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