Dans la presse de ces derniers jours, les journaux se font l'écho des effets de la crise du secteur bancaire américain sur les places européennes et asiatiques. Le spectre d'un krach boursier est omniprésent, et la peur qu'il suscite palpable.
Je vous avoue ne pas ressentir la moindre empathie pour cette crise qui n'est que la conséquence directe du dévoiement du capitalisme par les financiers et actionnaires de toutes origines.
Le capitalisme, notion large que des courants politiques les plus divers se sont appropriés, renvoie à plusieurs concepts dont notamment la propriété privée des capitaux, le libéralisme, la recherche du profit rémunérant le risque.
L'esprit du capitalisme n'en demeure pas moins qu'il se destine essentiellement à satisfaire l'intérêt général en ce que l'attrait pour le risque, la multiplication des moyens de production et l'autorégulation devraient bénéficier au plus grand nombre grâce à l'enrichissement de tous, l'établissement de prix justes, le plein emploi, etc.
Or, avec le XXe siècle est arrivée une notion qui coupe le capitalisme de son objet: la spéculation. Les profits ne rémunèrent plus l'aventure de l'entreprise et ne servent pas à être réinjectés dans les moyens de production. Ceux-ci profitent aux détenteurs du pouvoir financier en grossissant "artificiellement" leur masse d'argent.
La spéculation se faisant à tout niveau: spéculation immobilière, (investissement massif dans les habitations en zone peuplée afin d'augmenter la rareté du produit et augmenter artificiellement le prix du marché), spéculation financière, (investissement dans des sociétés à forte rentabilité immédiate en fixant des objectifs annuels chiffrés déconnectés du marché), spéculation boursière (achats et ventes de valeurs mobilières au gré des fluctuations)...
Le problème de la spéculation est que la rémunération ne sert plus aux moyens de production ou à l'entreprise mais ne sert que le spéculateur. Une bulle se crée spontanément, divisant les spéculateurs du monde actif où s'échangent services et produits. A partir du moment où l'argent devient à la fois une fin et un moyen, son caractère fiduciaire s'étiole car ne reposant que sur lui-même et non plus sur une économie du réel.
Les crises boursières que l'on voit ça et là ne sont que le reflet de la perversion du système capitaliste et libéral. Dans quelles mesures l'objet social d'une entreprise tire-t-elle directement profit de la spéculation?
Ne cherchez pas, le bénéfice est indirect et alambiqué. Les actionnaires doivent se concentrer sur la façon de tirer profit de l'activité de leurs entreprises sur le plus long terme et avec le maximum d'efficacité plutôt que de trouver des moyens artificiels de grossir leur revenu.
Non, je n'ai pas de sympathie pour cette crise boursière.
Vive le capitalisme, le vrai !
NB : Ce qui n'est pas incompatible avec le besoin d'économies mixtes.
mercredi 17 septembre 2008
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