lundi 15 décembre 2008

Bayrou sur "A vous de juger"

Jeudi soir sur France2, François Bayrou était l'invité de l'émission A Vous De Juger.
Remercions au passage FranceTélévisions de permettre aux expatriés comme moi de pouvoir regarder l'émission sur son site Internet en direct comme en différé.

Premier enseignement: le Parti Socialiste commence à raisonner à l'unisson. S'ils sont toujours peu prolixes quand vient le moment d'aborder le débat d'idées, il n'en reste pas moins que la ritournelle à l'endroit du leader du Modem est désormais connu: d'Elisabeth Guigou à Bertrand Delanöe, le message est clair : faire croire à l'opportunisme. "Bayrou ne pense qu'à 2012", "on ne comprend pas bien ses idées".

Deuxième enseignement: Jean-François Copé a tenté tant bien que mal de justifier la politique du gouvernement par un argumentaire ad hominem. Sur le sujet essentiel de l'indépendance des médias et plus particulièrement de l'audiovisuel public, celui-ci a finement évacué le boulet en tentant de ridiculer un François Bayrou, "homme de droite que l'on ne comprend pas".

La question restera en suspens : "pourquoi accepter que le pouvoir politique ait un droit de regard sur la présidence de France Télévisions et sur son financement?"
Nous ne sommes certes plus du temps de l'ORTF, mais cela ne justifie pas pour autant que l'on admette cette mainmise vicieuse de l'un sur l'autre.
Le chef du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée Nationale a cru bon caricaturer les enjeux en se moquant de son opposant du soir : Nicolas Sarkozy n'est pas derrière l'oreillette d'Arlette Chabot.
Allons, nous savons tous qu'à partir du moment où l'Elysée aura un droit de nomination et d'intervention en matière financière, l'indépendance de la ligne éditoriale du service public télévisé en sera toute relative.

A posteriori, j'avoue ma légère déception: le message porté par les Démocrates n'a pas été asséné avec force à mon sens. J'ai eu le désagréable arrière-goût que les contradicteurs du soir avaient peut-être réussi leur travail de sape:
N'être ni de droite, ni de gauche, ne signifie nullement être opportuniste ou ne pas avoir d'idées. Être démocrate a aujourd'hui un sens. La synthèse entre la droite libérale et la socio-démocratie est largement possible mais barrée par un bipartisme que nos monolithes politiques tentent de maintenir.

Ce que l'on devrait rappeler avec force, c'est qu'on a bien plus de mal à déterminer où se situe le socialisme français entre son penchant naturel vers l'aile gauche communiste et son attrait vers la social-démocratie.
De même pour l'UMP dont on dit qu'elle aurait décomplexé la droite française mais dont on n'arrive pas à identifier s'il s'agit de conservateurs, de libéraux, de nationalistes, de gaullistes ou même de socialistes tant les mesures du gouvernement tantôt infirment tantôt confirment chacun de ces traits.

Quel lieutenant serait capable de suppléer François Bayrou par ses talents d'orateur et de débatteur politique?

Je m'interroge mais reste optimiste lorsque je sais qu'une grande majorité de militants ne demande qu'à s'exprimer. Le talent parmi eux ne manque pas.

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